samedi 11 juin 2011

VOCATION "POLICIER"

Comme en plein goulag, dans les rues de Douala
Sur tous  les journaux, reviennent pour cette affaire les mêmes mots. « Sauvagerie, brutalités » sont les plus courants. Dommage ! Le Cameroun et ses policiers valent bien mieux que cela. L’affaire ? Une fois de plus, avec toutes les raisons que l’on voudra chercher, il s’agit d’un journaliste pris à partie par de véritables hordes d’hommes dits de la police, mais qui se transforment littéralement en « bandits de grands chemins ». Comment en est-on arrivé là ? Comment sont-ils préparés à leur métier de « protection des populations » ? On est en droit de s’interroger ! Il n’est pas nécessaire d’avoir des diplômes spéciaux pour deviner qu’une autre voie est possible. Il y a un savoir vivre minimum que ces hommes, citoyens comme les autres, ont le droit de connaître et de respecter.  Toujours est-il que, comme dans l’Evangile, ils l’ont « laissé à moitié mort sur le chemin qui va de Jérusalem à Jéricho ». Il s’appelle Paul Louis Nyemb Ntoogue. Il est plus connu comme Nyemb Popoli, du nom du premier journal satirique du Cameroun auquel il collabore.
Joseph Mbappe (NDLR – Voir Le Messager du Vendredi 10 juin 2011) a vu la scène. Il parle d’un véritable « Capharnaüm » lorsqu’a éclaté une rixe dans un bar de Douala durant la nuit du 8 au 9 juin 2011 : «  Les mots me manquent pour exprimer la barbarie avec laquelle il a été traité. Ils l’ont roué de coups, tapé la crosse du fusil sur la tête. Je suis surpris qu’il soit encore en vie à ce moment car il ne ressemblait à rien. » Conduit au Commissariat, alors qu’il saigne abondamment, il sera sorti de là, grâce à la libération immédiate exigée par le Commissaire Central, à la demande des Patrons de Presse. A la clinique, le médecin traitant est très préoccupé et ne cache pas la gravité de l’acte : « Ce qu’ils ont fait n’est pas très honorable… »
La Presse salue à sa façon, M. le Commissaire Central qui a sans doute joué en finale, le Bon Samaritain. Mais est-il nécessaire que Douala poursuive sa spécialisation de bandits de grand chemin qui se maintiennent sur les « routes qui vont de Jérusalem à Jéricho » ?
            Pourtant, être policier, cela peut être aussi une belle vocation. Les témoignages ne manquent pas. Histoire à suivre…
                                    Jean Baptiste Beraud, sdb,
Formateur au Centre Théologique de Nkol Afeme, Yaoundé

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