mercredi 29 juin 2011

IL Y A 62 ANS

C’ETAIT AUSSI 
UN 29 JUIN

            Un jour comme aujourd’hui ! C’était le 29 juin 1949. Nous étions cinq jeunes hommes à être ordonnés prêtres au Scolasticat des Salésiens de Fontanières, à Lyon. Cinq autels avaient été installés. La concélébration n’avait pas encore été retrouvée. Nous étions loin d’imaginer qu’un Concile allait marquer nos vies. Nous disions chacun notre messe séparément, nous surveillant discrètement l’un l’autre pour tenter d’arriver ensemble au moment de la consécration.
Nous fêtions comme aujourd’hui les saints Pierre et Paul. Nous lisions des textes latins. La Parole de Dieu nous parlait comme aujourd’hui. Elle est forte cette Parole. Dans le premier texte, les Actes des Apôtres, une phrase-clé au Chapitre 12 : « A cette époque, le roi Agrippa se mit à maltraiter certains membres de l’Eglise. Il supprima Jacques. »
« Supprimer ! » Difficile de faire plus contre quelqu’un ! Depuis Jacques, le premier à tomber, combien d’autres ont été « supprimés ». Pas seulement au Pakistan, combien de chrétiens nous avons vu « supprimer » ! L’Eglise gêne toujours de quelque façon certains pouvoirs. Benoît XVI n’a pas oublié en rencontrant le nouvel ambassadeur que lui envoyait les Dirigeants du Cameroun il y a trois ans, de poser la question : « Nous sommes toujours sans nouvelles de certains disparus dans votre pays, le Père Mveng, le Frère Anton… » Sans nouvelles, l’Eglise garde le souci fraternel des relations mais s’interroge toujours : « Pourquoi les a-t-on supprimés ? Qui les a supprimés ? »
Le deuxième texte est tiré de la seconde lettre de St Paul à Timothée. Nos persévérances sont liées à la fidélité de Dieu : « Le Seigneur m’a rempli de force pour que je puisse jusqu’au bout annoncer l’Evangile… » Paul nous précède dans toutes nos « nouvelles évangélisations ».
L’Evangile de Matthieu réveille notre foi : « Pour les uns, Tu es Jean Baptiste, pour d’autres, Elie, pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des Prophètes » Tous se trompent. Alors Jésus insiste : « Pour vous, qui suis-je ? » Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
C’est la seule réponse, la vraie réponse. C’est au Christ vivant que je crois. C’est Lui qui vit en moi ! Là est ma foi.
Nous avons été accompagnés constamment par la Parole de Dieu, mais aussi par les événements. J’en rappellerai deux que je n’ai jamais oubliés. Au sortir de notre première messe de jeunes prêtres, notre vieux professeur de sixième, le Père Emile Phalippou,  nous a dit : « Il faudra fleurir là où l’on vous enverra ! » Je ne sais plus compter tous les endroits où l’on m’a envoyé, mais j’ai « essayé de fleurir » là où je me trouvais. Les situations étaient bien différentes les unes des autres. Cette parole m’a aidé.
L’autre témoignage  que je tiens à rappeler m’arrive e autour de mai 68. Je viens de voir sortir du sacerdoce beaucoup de frères religieux ou diocésains. Comme un vent de folie se met à souffler. Un jeune travailleur chrétien, généreux militant de la JOC, devine certaines de mes hésitations et me dit : «  Jean Baptiste, si un jour tu as envie de sortir toi aussi, rappelle toi que, nous, on a besoin de toi dans l’Eglise et dans ta Congrégation. » C’était Daniel, petit électricien du Languedoc, devenu dirigeant de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Dieu se servait de lui pour me parler.
Nous avons vécu l’accompagnement du Christ. Il a cheminé avec nous. Rendons-Lui grâces !
                                               Jean Baptiste Beraud, sdb

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire