mardi 25 janvier 2011

LE PREMIER SUCCESSEUR DE DON BOSCO

L'ATE organise son Congrès sur Don Rua les samedi 12 et dimanche 13 février 2011.
Il se déroulera à St Augustin ( Yaoundé - Nkol Afeme)
Au programme, le samedi matin à 9h 30, le P. Jean Baptiste Beraud donnera une causerie sur : "Michele Rua - Regards sur une vie"
Sous peu sera communiqué le Programme complet dirigé par le Père Grégoire Kifuayi, sdb, Directeur du Scolasticat de théologie St Augustin.

INVITATION COLLOQUE ACADECAL

Le Père JB Beraud a été invité à partciper au Colloque de l'ACADECAL
( Aumônerie Catholique des Décideurs, Cadres et Leaders d'opinion)  
qui aura lieu jeudi et vendredi 27 et 28 janvier chez les Pères Dominicains d'Elig Essono
( Vers Jako-entrée La Voix du Paysan )

Il prendra la parole ce jeudi 27 janvier à 11h 30 sur le thème
"Droits et devoirs de l'Eglise par rapport aux medias en tant que réalités sociales".

vendredi 21 janvier 2011

MISSION EN AUTRICHE

Appelons le Michel. Il est séminariste religieux camerounais. Il a 29 ans. Le supérieur de sa congrégation l’envoie missionnaire en Europe. Destination : Vienne en Autriche. Premières démarches : prévoir les visas. Pas d’ambassade d’Autriche au Cameroun. La plus proche est dans le pays voisin à l’ouest, le Nigéria. Une deuxième est au Kénya et il y en a encore une troisième. C’est tout, pour le continent noir. Michel part au Nigéria. Démarches et re-démarches. Attentes et promesses à répétition. Finalement le visa arrive. Il est limité à 45 jours. Prenons-le. Peut-être, les choses s’arrangeront en Europe. Notre jeune missionnaire africain, premier à partir ainsi de sa Province religieuse arrive dans son nouveau pays. Accueil sympathique des confrères autrichiens. Joie des enfants et des jeunes d’un nouvel ami venu de si loin. Dans Vienne « l’élégante et la distinguée », Michel apprend l’allemand. Pendant ce temps, l’archevêque et le nonce apostolique multiplient les démarches auprès du gouvernement. Aucune visite ne réussit à faire changer « la procédure ». Et les 45 jours terminés, Michel revient au Cameroun. Il repartira bientôt au Nigeria. Les démarches recommenceront. Dans nos pays dits « développés », on continuera à refaire des murs que l’on croyait à jamais détruits. On multipliera les barrières  et les tracasseries. La femme et l’homme seront encore traités avec mépris, au nom de ce que l’on nommera la « civilisation avancée ». Michel est passé hier nous saluer. Il a gardé son sourire. Il recommence déjà les démarches. Il est de plus en plus clair que la mission en Europe passe aussi par l’évangélisation de ses dirigeants.
                                Yaoundé ( Cameroun), vendredi 21 janvier 2011            Pierre JARRET
                                                                                          

jeudi 20 janvier 2011

Neuvaine à François de Sales

Jeudi 20 janvier 2011
Neuvaine 4
Dieu est donneur de vie
« Dieu est maternellement paternel » et « les mamelles de la Toute Bonté sont fécondes », les « mamelles de douceur sont à la source de tous ses bienfaits »
( La dimension maternelle du cœur de Dieu vue par F. de Sales, dans un texte de Sœur Jacqueline Sauté, Annecy, Juillet 2004- La Lettre de RES N° 12)

BOSCO, RUA ET VARIARA

En ce temps (jeudi 20 janvier 2011) où nous célébrons les cent ans du décès de Don Rua, le premier successeur de Don Bosco (1910 – 2010), nous pouvons essayer de revivre un peu les relations de Luis avec Don Bosco, puis avec son successeur.
Luis a vu Don Bosco.
Il l’a connu à peine quatre mois.  Luis naît à Viarigi, près de Turin, le 15 janvier 1875, dix mois avant l’envoi des premiers missionnaires salésiens  en Amérique latine. Une vingtaine d’années avant sa naissance, en 1856, Don Bosco a prêché à Viarigi une mission dont on parle encore dans le village. Le papa de Luis, instituteur de l’école primaire, vice-secrétaire communal, et organiste paroissial, suit tous les soirs cette mission. Trente ans après, lorsqu’en 1887, la question se pose de faire faire des études à Luis, c’est tout naturellement que le papa instituteur vient inscrire son jeune adolescent de douze  ans au Valdocco. Don Bosco le prend évidemment tout de suite. C’est véritablement providentiel. L’enfant n’aura en effet que quelques semaines pour être avec Don Bosco. Il rentre à Turin- Valdocco le 1er octobre 1887, et Don Bosco va mourir exactement quatre mois après, le 31 janvier 1888.  Le « Dieu des rencontres », suivant l’expression chère à  François de Sales, n’avait besoin que de quelques jours pour faire éclore la montée spirituelle de l’enfant. Luis se souviendra : « C’était l’hiver  et, un après-midi, nous étions en train de jouer dans la grande cour de l’Oratoire, quand tout d’un coup, on entendit crier de toute part : « Don Bosco ! Don Bosco !...Je m’approchai le plus que je pouvais, et au moment où on aidait Don Bosco à monter en voiture, il m’adressa un « doux regard » et ses yeux se posèrent avec attention sur moi…Je ne sais ce que j’éprouvais à ce moment…Ce jour fut un des plus heureux pour moi…J’étais sûr d’avoir connu un saint… »
Rua écoute la demande de ses salésiens pour aller vers les lépreux
L’envoi des salésiens en Colombie est riche en épisodes mouvementés.  Le gouvernement et l’archevêque de Bogotà insistent dès 1889, à peine quelques mois après le décès de Don Bosco, pour qu’ils viennent ouvrir dans la capitale  une « Ecole des arts et métiers ».  Le représentant du gouvernement colombien participe lui-même à Turin, à une réunion du Chapitre supérieur fin avril 1889. Il souhaite l’arrivée des missionnaires dans son pays en janvier 1890, mais don Rua demande de patienter jusqu’en 1891. Finalement, les salésiens embarquent à St Nazaire (France),  le 10 janvier 1890, sous la conduite de Michel Unia , un prêtre de quarante ans. Mais en même temps, don Evasio Rabagliati, qui se trouve au Chili, reçoit l’ordre de partir pour Bogotà, où il est nommé directeur de la nouvelle fondation.  Le gouvernement offre aux arrivants l’ancien monastère des Carmélites. Ils en feront le « Collège Léon XIII ».
La nouvelle implantation se met en marche avec Rabagliatti comme Directeur. Miguel Unia qui travaille avec lui, entend parler du  lazaret de  Agua de Dios.  C’est pour lui comme un appel profond  pour cette population de 600 lépreux qui se trouve à quelque distance de leur oeuvre.  Unia a le courage d’en parler à son Directeur, Rabagliati. Celui-ci est un missionnaire de grande ouverture apostolique. C’est lui, qui, sur l’ordre de Don Bosco, a  fait franchir le Cordillère des Andes, aux six premiers salésiens désignés pour fonder au Chili.  Ce passage de l’Argentine vers le Chili, reste une  véritable épopée relatée par Rabagliatti lui-même dans le Bulletin Salésien de l’époque. Rabagliati, en bon Directeur, écoute Unia, et lui répond sagement : « Va vers Agua de Dios ! En même temps, avertis don Rua et restons prêts à faire ce qu’il décidera. » Unia écrit à Rua. Don Rua est bouleversé des détails que le premier salésien missionnaire des lépreux lui raconte. Courageusement, face à toutes les critiques possibles risquant de venir des salésiens eux –mêmes, il lui répond : « Je te donne mon plein consentement et j’implore de Dieu pour toi ses meilleures et abondantes bénédictions »  
Rua soutient l’action des missionnaires en faveur des lépreux
Rabagliati,  fondateur des salésiens au  Chili, devient maintenant fondateur en Colombie.  Il est préoccupé lui aussi des lépreux. Son travail de Provincial ne lui permet pas de leur donner trop de temps. Il semble abandonner son travail de Provincial pour venir en aide à ces pauvres gens. Don Albera, futur successeur de Rua comme Recteur Majeur,  passe comme Visiteur extraordinaire dans le pays. Il fait des remarques défavorables face à l’action de Rabagliatti.  Rua, habilement  lui écrit : « Continue ton travail de Provincial jusqu’au moment où tu seras libre de nouveau pour te donner entièrement aux lépreux. » Mais il sera alors envoyé au Mexique.
Don Rua se sert aussi du Bulletin salésien pour renforcer le travail auprès des lépreux. Alors que nombre de salésiens pensent que ce travail prive de personnel des écoles salésiennes, Rua insiste dans son article du 1er janvier auprès des salésiens coopérateurs pour qu’ils aident au financement de la mission auprès des lépreux.
Lorsque le Père Miguel Unia part, sur l’ordre de son Provincial Rabagliatti ouvrir de nouvelles implantations au Mexique, Rua reçoit quantité de lettres de réclamation de la part du  Gouvernement colombien, de l’Eglise, et des lépreux eux –mêmes qui demandent son retour à Agua de Dios. Malgré tous ses problèmes de personnel, Rua le fait revenir au lazaret.
Rua et Luis Variara
Don Rua reçoit le jeune Luis Variara  au moment de sa profession religieuse. Il lui glisse à l’oreille : « Variara, non variare », soit «  Tu t’appelles Variara. Ne varie jamais ! » Le jeune séminariste se souviendra. Les plus grandes difficultés ne le feront jamais  changer sur ses décisions les plus profondes. Il ne reculera jamais.
Lorsque le missionnaire Miguel Unia reviendra en Italie, auréolé de son action auprès des lépreux, Don Rua le conseillera : « Va à Valsalice. Tu y trouveras plus de cent  jeunes salésiens dont plusieurs rêvent de partir en mission. Choisis ceux que tu veux pour aller travailler avec toi en Colombie. Rencontrant  Luis, Unia dira : « Celui-ci est pour moi ! » Luis sera empli de joie et le suivra.
A Agua de Dios, le nouveau Provincial, Don Aime,  regarde le travail de Luis auprès des enfants lépreux. Il a lancé avec eux la fanfare, le théâtre, le cinéma. Luis, jeune prêtre, voit plusieurs jeunes lépreuses venir à lui. Elles lui demandent conseil. Certaines voudraient devenir religieuses. Don Aime pense que Luis rendrait plus de services s’il était dans une autre œuvre salésienne, comme par exemple une école.  Finalement, Don Aime éloigne Luis de Agua de Dios. Rua reçoit des réclamations de ces jeunes lépreux qui réclament ce prêtre devenu leur grand ami. Rua n’hésite pas. Il écrit à Don Aime :
« Je viens de recevoir  un télégramme de Agua de Dios. Les lépreux se lamentent du départ de Don Variara… Je sais que Don Variara a bien besoin de respirer un autre  air, pendant quelque temps pour rétablir sa santé. Toi, qui es sur place, tâche d’arranger les choses de la meilleure manière possible, pour qu’il puisse se  rétablir et que les lépreux soient contents. »
Après un certain temps,  Luis reviendra à Agua de Dios. Rua lui écrira alors: «  Je te recommande deux choses : La première : prends soin de ta santé. Tu ne dois pas faire plus d’efforts que ce que peut supporter ta fragile constitution. La deuxième : cherche  à rencontrer assez fréquemment les autres confrères et t’entretenir avec eux… »
                                               Jean Baptiste BERAUD, sdb           
 Variara et Rua
 Mot du soir du lundi 17 janvier 2011




SOUVENIRS POUR LA SEMAINE DE L’UNITE DES CHRETIENS ( 18-25 JANVIER 2011)

C’était au cours d’une « Rencontre œcuménique »dans les années « 80 ». Elle avait lieu à  Graz, en Autriche.  Je m’y trouvais, invité avec les journalistes de l’AJIR (Association des Journalistes d’information religieuse) de France
De hautes personnalités chrétiennes avaient fait le déplacement. Il y avait là le Patriarche Alexis de Moscou, Bartholomeos de Constantinople, de nombreux représentants d’Eglises diverses. Plusieurs  cardinaux étaient venus dont Roger Etchegarray.
L’Italie avait envoyé plusieurs représentants. Le cardinal Ruini, Président de la  Conférence épiscopale était là avec d’autres évêques.
Etre vaudois aujourd’hui
Le Président national des Vaudois prenait part aussi aux débats. En présentant son Eglise à l’assemblée, il avait déclaré : «  Nous sommes un tout petit groupe de chrétiens vaudois en Italie, environ 60 000, mais le Cardinal Ruini avec qui nous sommes amis, se trouve, lui, à  la tête de plus de 50 millions de catholiques. Nous sommes, dans nos dialogues, comme la puce devant l’éléphant ». Sous les applaudissements et  les rires de l’assemblée, il avait conclu sur le sérieux des travaux que leur groupe entretient régulièrement dans ses recherches avec l’Eglise de Rome.
C’était ma première rencontre avec des chrétiens vaudois, et  je me souvenais de Don Bosco pourfendant ces groupes, avec toute la vigueur de ses  «Lectures catholiques » afin de leur barrer la route .  Quelques instants plus tard, je me retrouve avec ce monsieur, « chef » des  Vaudois. La conversation s’engage. Je lui dis : « Je suis salésien de Don Bosco. Si mon fondateur était là, il serait sans doute dur avec vous. » Il sourit et me répond. « Je connais bien l’histoire des réactions de Don Bosco envers nous. Mais savez-vous qu’aujourd’hui, grâce à l’effort de l’Eglise Catholique, des prêtres théologiens sont détachés pour que nous ayons régulièrement des réunions avec eux afin de faire avancer ce dialogue que nous souhaitons tous. Savez-vous qui a nommé Jean Paul II  pour ce travail théologique avec nous. Il a demandé ce service à  deux théologiens salésiens. Nous sommes très liés d’amitié avec eux, et je suis souvent chez Don Bosco. »
Pape des arméniens, le Catholicos
L’autre rencontre dont j’ai gardé le souvenir est celle du Catholicos des arméniens. Un homme débordant de joie et très pieux. Un soir, il nous parle de Jean Paul II. Il dit son admiration pour ce Pape des catholiques, lui qu’on nomme aussi le Pape des chrétiens orthodoxes de l’Eglise arménienne. Quand il eut fini son texte sur sa manière de voir l’unité de l’Eglise et son enthousiasme pour Jean Paul II, il y eut beaucoup de questions. Ses réponses étaient toujours riches théologiquement. La soirée se termine. Nous restons avec lui quelques journalistes. Et je lui demande : « On sent à vous écouter que vous aimez profondément Jean Paul II. Qu’est ce qui vous empêche encore de rejoindre  l’Eglise catholique ? » Alors, avec un grand sourire : « Tu comprends, nous  l’aimons  bien, Jean Paul II, mais nous ne voulons personne au-dessus de nous … »
 Quelques minutes plus tard, je  croise  le Cardinal Etchegarray. Je lui raconte ce détail. Je l’entends encore : « Vous voyez ! On en reste là ! Le Catholicos vient tous les ans au Vatican. Nous célébrons ensemble. Nous prenons des repas ensemble. Nous sommes amis. Mais au moment de prendre une décision, on en reste là… Il faut prier… »
Cet homme jeune, président des Vaudois, et ce vénéré Catholicos déjà âgé, étaient venus tous deux à Graz rencontrer leurs Frères en jésus Christ. Leur témoignage était un signe pour les croyants de leurs Eglises. Les échanges constants du premier avec les salésiens, et le pèlerinage annuel du second au Vatican sont sans doute de touts  petits pas. Ils sont certainement aussi les pas  qu’il faut, sans cesse, recommencer, pour avancer sur ce long et exigeant chemin de l’Unité.
                                                                       Jean Baptiste Beraud

Mot soir Unité (mercredi 19 janvier 2011)