mercredi 30 septembre 2015

POLITIQUE

BURKINA FASO

Pour l’Archevêque de Bobo-Dioulasso,

« le peuple et les militaires

fidèles aux institutions

ont fait échouer le coup d’Etat »
  
Ouagadougou (Agence Fides) - L’armée
régulière du Burkina Faso a pris le contrôle de la
caserne où se sont retirés les putschistes du
Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP),
procédant à leur désarmement. Ceci devrait être
le dernier acte du coup d’Etat manqué ayant
débuté le 16 septembre puis résolu de manière
pacifique grâce à la médiation de Mogho Naaba,
le Roi des Mossis, la principale ethnie du pays,
et de la Communauté économique des Etats
d’Afrique occidentale (CEDEAO).
Le coup d’Etat a échoué parce que « personne

au Burkina n’a accepté ce coup de force, pas
même le reste de l’armée » a affirmé S.Exc.
Mgr Paul Ouédraogo, Archevêque de
Bobo-Dioulasso et Président de la Conférence
épiscopale du Burkina Faso et du Niger, dans un
entretien accordé au quotidien L’Observateur
Paalga.
« Le RSP s’est isolé » explique Mgr Ouédraogo,

rappelant qu’après la révolte populaire des 30 et
31 octobre qui a vu le départ du Président Blaise
Compaoré, le Chef d’Etat-Major a toujours
assuré que l’armée n’entendait plus interférer
dans la vie politique mais seulement garantir la
sécurité de la population et l’intégrité du
territoire national. Le coup d’Etat a ainsi échoué
grâce à la réaction de la population et du reste de
l’armée, demeuré fidèle aux institutions légitimes.
Mgr Ouédraogo est également Président de la

Commission pour la Réconciliation nationale.
Quelques jours seulement avant la prise du
palais présidentiel par les putschistes,
l’Archevêque avait remis au gouvernement son
rapport, lequel recommande entre autre une
réforme de l’armée et l’attribution de la sécurité
présidentielle à une unité mixte composée
d’agents de police et de gendarmes et non plus
à une unité militaire d’élite comme le RSP.
Selon Mgr Ouédraogo, ce n’est cependant pas
cet élément qui a déclenché la tentative de coup
d’Etat qui, selon lui, avait été préparée depuis
longtemps.
L’Archevêque souligne enfin le rôle positif joué,

dans la résolution de la crise, par les
« communautés musulmane, protestantes et
catholique, qui ont l’habitude de se concerter,
agissant comme une force morale avec les chefs
traditionnels réunis autour de Mogho Naaba ».

(L.M.) (Agence Fides 30/09/2015)

mardi 29 septembre 2015

POLITIQUE

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE 

Des milliers de personnes

réfugiées dans les Paroisses

et des musulmans évadés

accueillis à l’Archevêché
  
Bangui (Agence Fides) – Des mises à jour sur la
situation à Bangui, capitale de la République
centrafricaine, secouée par les violences, sont
parvenues à l’Agence Fides. Nos sources
indiquent que le couvre-feu imposé par les
autorités et par la MINUSCA n’est
substantiellement pas respecté. Au cours de la
journée d’hier, 28 septembre, les voitures n’ont
pas circulé, alors qu’étaient présentes dans les
rues de très rares motocyclettes. Ceux qui ont
voulu se rendre à leur travail, essentiellement
dans le secteur privé, y sont allés à pieds. Les
magasins sont restés fermés.
Les blindés de la MINUSCA ont empêché les

manifestants de reconstruire des barricades et
d’occuper les places. Une manifestation
populaire – semble-t-il formée de personnes
encadrées entièrement par les anti-balakas dont
certains visiblement armés, se mêlaient à la
foule – dont l’importance variait selon les
sources de quelques centaines à 2.500 personnes
– a eu lieu au centre de la ville, à très peu de
distance du palais présidentiel. Lorsque le
groupe s’est dirigé vers le palais présidentiel, il a
été dispersé par des tirs du contingent de la
MINUSCA qui le protège. Selon les sources, il y
aurait de 3 à 8 morts mais la MINUSCA a
officiellement nié avoir ouvert le feu sur la
population. Dans l’après-midi, les anti-balakas
ont attaqué la prison centrale – la seule du pays
dans laquelle étaient détenues environ 600
personnes dont certains de leurs chefs – et sont
parvenus à faire évader l’ensemble des détenus.
Certains d’entre eux, musulmans, craignant pour
leur vie, se sont r éfugiés à l’Archevêché tout
proche. S.Exc. Mgr Nzapalainga les y a
accueillis et s’en occupe actuellement.
L’Archevêque a continué, pendant toute la

journée d’hier, à visiter et à réconforter dans les
hôpitaux et dans les Paroisses où la population a
trouvé refuge (on parle d’au moins 5.000
nouveaux évacués mais d’autres sources
avancent le nombre de 27.000, les victimes étant
désormais une cinquantaine et les blessés
quelques centaines). A un barrage des
anti-balakas, des jeunes lui ont présenté leurs
remontrances. Il a écouté, fait montre de
compassion et promis de se faire le porte-parole
de leurs souffrances.
La nuit du 28 au 29 septembre semble avoir été

légèrement moins violente que la précédente. La
MINUSCA rassemble actuellement le personnel
civil étranger des ONG « dans un lieu sûr ».
Le personnel diplomatique de l’Union
européenne n’est pas revenu dans ses logements
mais a passé la nuit au siège de la Délégation.
On a connaissance de l’attaque et de la mise à
sac des sièges du Mercy Corps et de Médecins
du Monde.
Le chef de la MINUSCA est rentré hier matin

sur place. Le Président a quitté hier soir
New York et rentre actuellement dans le pays.
Des rumeurs courent à propos de l’arrivée à
Bangui de renforts provenant de l’intérieur du
pays tant du côté des anti-balakas que de la
milice seleka. Pour demain, l’opposition et les
anti-balakas ont programmé une grande
manifestation populaire pour appuyer leurs
requêtes.
(L.M.) (Agence Fides 29/09/2015)

lundi 28 septembre 2015

EGLISE

EGYPTE 

Visite

du Patriarche copte orthodoxe

à l’Eglise orthodoxe éthiopienne
  
Le Caire (Agence Fides) – Le Patriarche copte
orthodoxe Tawadros II a quitté le Caire au soir
du 25 septembre pour accomplir une visite de
cinq jours en Ethiopie. Au cours de son séjour,
il participera aux célébrations liturgiques
solennelles de l’Eglise orthodoxe d’Ethiopie
dédiées à la Sainte Croix et rendra également
visite aux sanctuaires rupestres de Lalibela,
antique site du Christianisme éthiopien.
Le voyage du Patriarche Tawadros II en

Ethiopie revêt une signification tant ecclésiale
que du point de vue des rapports entre l’Egypte
et l’Ethiopie. Tawadros rend en effet la visite
accomplie en janvier dernier en Egypte par
Mathias I, Patriarche de l’Eglise orthodoxe
d’Ethiopie (voir Fides 17/01/2015).
A cette occasion, le Patriarche orthodoxe
éthiopien avait également été reçu par le
Président égyptien, Abdel Fattah al-Sisi, et par
le grand imam d’al-Azhar, Ahmed al Tayyeb, ce
qui confirmait la valeur non seulement ecclésiale
de la visite patriarcale. Au cours des entretiens
avec le Président et d’autres autorités politiques,
Mathias I° avait discuté notamment de l’avenir
de la question de la digue de la Grande
Renaissance, l’œuvre hydraulique imposante sur
le Nil commencée par l’Ethiopie et contestée par
l’Egypte. Les égyptiens craignent en effet que le
projet éthiopien de la grande digue puisse avoir
un impact négatif sur le volume des eaux du Nil
jusqu’à présent à disp osition de l’économie et
des besoins primaires de la population.
L’Eglise orthodoxe d’Ethiopie a été liée au plan

juridictionnel au Patriarcat copte d’Alexandrie
jusqu’en 1959, lorsque lui a été reconnu le
caractère d’Eglise autocéphale par le Patriarche
copte orthodoxe Cyrille VI. Au cours de sa visite
en Egypte, le Patriarche éthiopien avait repris les
paroles de Jésus selon lesquelles l’homme ne
peut séparer ce que Dieu a uni, habituellement
référées au mariage et les avaient appliquées aux
rapports entre les deux Eglises, réaffirmant ainsi
la pleine unité entre l’Eglise orthodoxe
d’Ethiopie et l’Eglise copte orthodoxe.

(GV) (Agence Fides 26/09/2015)

samedi 26 septembre 2015

EGLISE

 
NEW YORK

Le pape s’est adressé

à la 70e Assemblée

des Nations unies,

ce vendredi 25 septembre 2015.

Le pape salue les règles internationales
élaborées par l’ONU et encourage la méthode du
dialogue, de la négociation tous azimuts.
Le pape a dit non aux élites toutes-puissantes et
oui à la fraternité universelle, non au
colonialisme idéologique, affirmé le respect de
la vie de toute personne, le rôle central de la
famille, le droit à l'éducation y compris pour les
filles, et le droit de l'environnement, oui au
respect des diversités, à la recherche du bien
commun de l'humanité, contre la culture du rebut,
non à la guerre et aux armes nucléaires, non à la
corruption et au trafic de drogue.
Conclusion du discours : « Je demande à Dieu
Tout-Puissant qu’il en soit ainsi, et je vous
assure de mon soutien, de ma prière ainsi que du
soutien et des prières de tous les fidèles de
l’Église catholique, pour que cette institution,
tous ses États membres et chacun de ses
fonctionnaires rendent toujours un service
efficace à l’humanité, un service respectueux de
la diversité et qu’ils sachent renforcer, pour le
bien commun, le meilleur de chaque peuple et
de tout citoyen. La bénédiction du Très-Haut, la
paix et la prospérité à vous tous et à vos
peuples. »
Une ovation debout a salué ce discours, applaudi
plus de vingt fois.
C’est la cinquième visite d’un pape à l’ONU :
Jean-Paul II est venu deux fois.
(Zenit)

DANS L'ESPRIT


EDITH STEIN

« Comment cette philosophe parmi les plus
brillantes de sa génération, née dans une famille
juive pratiquante de Silésie, a-t-elle pu entrer au
Carmel et mourir dans les chambres à gaz,
victime de la Shoah et témoin du Christ ?

… A 30 ans, elle demande le baptême, ce qui se
fera quelques mois plus tard en janvier 1922…
En 1933, privée de parler en public par le régime
nazi, elle frappe à la porte du Carmel de Cologne,
intimement persuadée que, selon son expression :

« Au-dessus de ce monde en flammes, se dresse
la croix que rien ne peut consumer. »

(La Croix, mercredi 19 août, Claire Lesegretain)

jeudi 24 septembre 2015

POLITIQUE

BURUNDI 

Rejet de la part du gouvernement

de l’invitation
« à dialoguer avec tous »

lancée par les Evêques
  
Bujumbura (Agence Fides) – « Aucun accord
avec ceux qui sont accusés d’activités
insurrectionnelles » a affirmé le gouvernement
du Burundi, rejetant ainsi l’invitation à dialoguer
« sans exclure personne » adressée par les
Evêques locaux dans un message afin de faire
sortir le pays de la crise faisant suite au troisième
mandat du Président Pierre Nkurunziza.
Dans un Message lu dans les Paroisses du

Burundi Dimanche 20 septembre et diffusé
depuis lundi par la station catholique Radio
Maria, S.Exc. Mgr Gervais Banshimiyubusa,
Evêque de Ngozi et Président de la Conférence
épiscopale, avait adressé un appel pressant à
un « vrai dialogue ».
« Nous devons accepter de nous asseoir

ensemble, sans exclure personne, afin de
diagnostiquer ensemble la maladie qui nous
afflige et de trouver le remède approprié » a
souligné Mgr Banshimiyubusa.
« Il est nécessaire – poursuit le message – que
les vrais acteurs du conflit, qui luttent pour le
pouvoir, s'asseyent ensemble sans tarder ».
Mgr Banshimiyubusa a souligné « la situation

sécuritaire "très inquiétante" à Bujumbura (la
capitale), parlant de gens « sauvagement
assassinés, enlevés et tués, torturés ou
emprisonnés de façon arbitraire ».
« Notre appel doit servir à faire en sorte qu'il n'y

ait personne qui emprunte la voie de la guerre ou
qui entretienne ce qui pourrait servir de prétexte
à provoquer la guerre » a conclu Mgr
Banshimiyubusa.
L’opposition, qui conteste le troisième mandat

du Président Nkurunziza, a fait l’objet
d’enquêtes judiciaires pour insurrection et pour
avoir appuyé la tentative de coup d’Etat militaire
du mois de mai dernier (voir Fides 15/05/2015).
(L.M.) (Agence Fides 24/09/2015)

DANS L'ESPRIT


St AUGUSTIN (354-430)

(Sermon sur les Pasteurs) :

 

« Quel est l’homme qui peut juger l’homme ? On
fait partout des jugements téméraires. Celui dont
nous désespérions se convertit tout à coup, et
devient excellent. Celui dont nous attendions
beaucoup tombe brusquement et devient très
mauvais. Ni notre crainte n’est assurée, ni notre
amour n’est assuré. »

 

mercredi 23 septembre 2015

POLITIQUE

BURKINA FASO -

Communiqué des Evêques

du Burkina Faso

après l’accord trouvé

avec les putschistes

Ouagadougou (Agence Fides) – Les putschistes
retournent dans leur casernes, acceptant de
rétablir dans ses fonctions le Président de
transition, Michel Kafando, alors que les
militaires loyalistes s’engagent à positionner
leurs troupes à 50 Km de la capitale,
Ouagadougou, et à protéger les putschistes et
les membres de leurs familles. Tels sont les
points essentiels de l’accord obtenu pour mettre
fin à la crise au Burkina Faso. A son origine,
se trouve le coup d’Etat du 17 septembre ourdi
par des membres du Régiment Sécurité
Présidentielle (RSP), l’unité d’élite créée en vue
de la protection du Président déposé Blaise
Compaoré.
Les accords ont pu être obtenus grâce à la

médiation de la Communauté économique des
Etats d’Afrique occidentale (CEDEAO) et de
Mogho Naaba, responsable traditionnel des
Mossis, la principale ethnie du pays.
Entre temps, les Evêques du Burkina Faso, dans

un communiqué parvenu à l’Agence Fides, ont
condamné le coup d’Etat qui « a brutalement
mis fin au processus de transition et aux attentes
d’un peuple entier ». Les Evêques se plaignent
« des violences et de leurs conséquences funestes
: pertes en vies humaines, blessés et destructions
de biens », présentant « leurs sincères
condoléances aux familles des victimes ».
Le Message indique en outre que, si le coup

d’Etat avait été couronné de succès, l’Union
africaine aurait imposé des sanctions
économiques au Burkina Faso, avec des
conséquences néfastes sur une population qui vit
déjà dans la précarité. Après avoir rappelé
l’éloignement de Blaise Compaoré à la fin
d’octobre 2014, les Evêques concluent en
invitant à la prière pour la paix dans le pays,
lançant un appel aux parties impliquées afin
qu’elles résolvent la crise au travers d’un
« dialogue vrai, clair, franc et respectueux des
valeurs pour lesquelles le peuple s’est soulevé ».
(L.M.) (Agence Fides 23/09/2015)

jeudi 17 septembre 2015

REVUE DE PRESSE

 

Cameroun :

"Tournons la Page"

demande la libération

immédiate

et sans conditions

de ses militants

 Communiqué Tournons la Page du 16 septembre 2015
 
 
 
La coalition internationale Tournons
la page dénonce l’arrestation de ses
membres camerounais réunis en
atelier de travail les 14 et 15 septembre
2015
 
Le 15 septembre 2015, journée
internationale de la démocratie, des
membres de la coalition Tournons la
Page au Cameroun ont été
brutalement arrêtés lors d’un atelier
de travail.
 
Cette arrestation est intervenue alors
que le réseau Dynamique Citoyenne
(coordinateur national de Tournons la
Page) était réuni au Palais des sports
de Yaoundé dans le cadre d’un atelier de
réflexion sur la gouvernance électorale
et l’alternance démocratique. Sur l’ordre
du sous-préfet de Yaoundé 2ème, les
membres présents de la campagne
Tournons la Page au Cameroun ont été
séquestrés puis évacués violemment,
par une quarantaine d’éléments des
forces de l’ordre. Les T-shirts des
participants ont été arrachés, le matériel
des journalistes présents à l’événement
et les téléphones de certains participants
ont été confisqués. Six personnes ont
été arrêtées ce 15 septembre 2015,
journée internationale de la démocratie.
Il s’agit de : M. Jean-Marc BIKOKO (le
point focal national de Dynamique
Citoyenne, Président de la Centrale
Syndicale du Secteur Public),Agnès
Adélaïde METOUGOU, BIKOKO Le juste,
Jessie BIKOKO, NDJALLA EPANGUE
Yves et FOGNO FOTSO François.
Ils sont actuellement toujours en
détention.
De plus, le 16 septembre dans la
matinée, la police a fait irruption au siège
de Dynamique Citoyenne, arrêtant
notamment son coordinateur, Léon
Ngaba, ainsi que Jean-Baptiste Sipa,
coordinateur national de Article 55 alors
que le réseau tenait sa coordination
nationale.
La coalition internationale Tournons la
Page dénonce avec la plus grande
véhémence ces atteintes graves et
flagrantes à la liberté d’expression et
interpelle l’opinion publique internationale
sur ces actes de répression et
d’intimidation à l’encontre de la société
civile camerounaise, en particulier les
membres de la campagne Tournons la
page, qui exerce sa fonction
d’observation, de réflexion et d’analyse
citoyennes de la société.
 
L’ensemble de la coalition
internationale Tournons la Page

mercredi 16 septembre 2015

POLITIQUE

BURUNDI

Pour l’ONU,

« la crise du Burundi

peut provoquer

un vaste conflit régional »
  
Bujumbura (Agence Fides) – « Il existe le risque
d’un conflit majeur dans la région des Grands
Lacs duquel personne ne peut prévoir les
proportions » en l’absence de résolution de la
crise politique au Burundi. Tel est l’alarme
lancée par Pablo de Greiff, expert de l’ONU
s’exprimant devant le Conseil des droits
fondamentaux des Nations unies à Genève.
Pablo de Greiff est rentré d’une mission
exploratoire au Burundi, pays qui traverse
actuellement la pire crise des dix dernières
années, après que le Président, Pierre
Nkurunziza, ait été réélu pour un troisième
mandat consécutif, en violation de la
Constitution.
« Je lance l’alarme pour souligner que la

communauté internationale, y compris les
organisations régionales et internationales, ne
peut pas se permettre d’attendre qu’interviennent
de nouveaux massacres » a déclaré l’expert de
l’ONU.
« L’alarme lancée devant l’institution de Genève

est juste » indiquent à l’Agence Fides des
sources de l’Eglise contactées au Burundi, qui
demandent à conserver l’anonymat pour raisons
de sécurité. « Au Burundi, existent actuellement
au moins trois groupes de rebelles, sans compter
ceux qui se trouvent sur le territoire de la
voisine République démocratique du Congo,
avec lesquels les mouvements burundais
pourraient tisser des alliances. Toute la région
des Grands Lacs est par ailleurs traversée par
des trafics illicites d’armes qui font que s’armer
et créer une guérilla n’est pas difficile »
déclarent les sources de Fides.
La sécurité dans le pays demeure précaire parce

que, comme cela nous a été indiqué, « à
Bujumbura, chaque matin, sont retrouvés les
corps de personnes tuées durant la nuit. Dans les
provinces aussi, on vit dans la précarité et dans
la peur. Par exemple, cette nuit, en province de
Makamba, dans le sud du pays, un responsable
de zone a été tué ».
(L.M.) (Agence Fides 16/09/2015)

vendredi 11 septembre 2015

EGLISE

Afrique : le pape au Kenya,

en Ouganda

et en Centrafrique en novembre
Le Saint-Siège confirme le voyage du pape au
Kenya, en Ouganda et en Centrafrique.
Marina Droujinina
Rome, 10 septembre 2015 (ZENIT.org)
Le pape François effectuera un voyage pastoral
en Afrique, au Kenya, en Ouganda et en
Centrafrique, du 25 au 30 novembre 2015.
Le Saint-Siège confirme cette visite dans les trois
pays et précise les dates, ce jeudi 10 septembre.
Le pape se rendra dans ces trois pays africains :
- au Kenya (anglophone), du 25 au 27 novembre ;
- en Ouganda (anglophone), du 27 au 29
novembre ;
- et en Centrafrique (francophone), les 29 et 30
novembre.
Notons que ces pays ont été frappés par des
tragédies : le massacre des étudiants chrétiens au
Kenya, en avril dernier, sur le campus de
l’université de Garissa (148 étudiants, en
majorité chrétiens, ont été tués) ; les guerres
civiles qui ont traversé l’Ouganda, et dont des
rebelles sévissent hors frontières ; la troisième
guerre civile en Centrafrique (2013-2014), avec
des exactions contre les civils.
Au Kenya, 85 % de la population est chrétienne,
pour 10 % de musulmans. L’est du Kenya, où
se situe Garissa, constitue une exception. Cette
région limitrophe de la Somalie est
majoritairement habitée par des musulmans. En
revanche, en Somalie, d’où viennent les
partisans de la milice Al-Shabaab, mouvement
islamiste militant proche d’Al Qaïda, 99,8 % de
la population est musulmane, rappelle
l’AED-France.

mercredi 9 septembre 2015

POLITIQUE

MOZAMBIQUE

Reconnaissance du rôle de l’Eglise

dans la réconciliation nationale

de la part du Président

du Mozambique
  
Maputo (Agence Fides) – « L’Eglise catholique
a toujours incité la société mozambicaine à
apprécier toutes les personnes, en particulier
celles qui sont les plus vulnérables et se trouvent
dans le besoin » a reconnu le Président du
Mozambique, Filipe Jacinto Nyusi, au cours de
son intervention durant la Messe célébrée en la
Cathédrale de Tête le 7 septembre, anniversaire
de l’indépendance nationale du Portugal. Selon
les informations parvenues à Fides, le Président
a exprimé sa satisfaction pour le rôle joué par
l’Eglise catholique dans la préservation de la
paix et pour ses efforts en faveur de la
réconciliation nationale.
Le 7 septembre 1974 était signé à Lusaka

(Zambie) l’accord entre le FRELIMO (Front de
libération national du Mozambique) et le
Portugal qui mettait fin à la guerre
d’indépendance. En 1975, éclatait la guerre
civile entre le FRELIMO, qui avait pris le
pouvoir, et la RENAMO (Résistance nationale
mozambicaine), mouvement armé d’opposition.
Ce n’est qu’en 1992 que le conflit s’est achevé,
grâce à la participation active de l’Eglise
catholique aux négociations de paix.
Les célébrations de l’indépendance coïncident

cette année avec le 75ème anniversaire de
l’érection de l’Archidiocèse de Maputo, capitale
du pays. Se trouvant à Tête, le Président Nyusi
s’est fait représenter aux cérémonies religieuses
dans le stade de la capitale par le Premier
Ministre, Carlos Agostinho do Rosario.
Ce dernier a demandé à tous les fidèles, et plus
généralement à la société, d’entreprendre des
actions concrètes pour maintenir et consolider la
paix. Reprenant le slogan des célébrations de
l’anniversaire de l’Archidiocèse (« Rendez grâce
au Seigneur pour les merveilles réalisées en ces
années »), le Premier Ministre a souligné que
« seule une véritable paix peut permettre aux
mozambicains de « faire des merveilles » à
l’avenir ».

(L.M.) (Agence Fides 09/09/2015)

mardi 8 septembre 2015

POLITIQUE

REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE -

Pour l’Archevêque de Bangui,

« les autorités et la communauté
internationale

doivent prendre leurs responsabilités

pour mettre un terme aux violences »
  
Bangui (Agence Fides) – « Il faut que les
autorités du pays prennent leurs responsabilités
afin de mitiger les souffrances de la population »
a affirmé S.Exc. Mgr Dieudonné Nzapalainga,
Archevêque de Bangui, capitale de la République
centrafricaine, dans un entretien accordé au
Réseau des Journalistes pour le Droit de
l’Homme (RJDH), parvenu à Fides, commentant
dans ce cadre les violences qui ont frappé la ville
de Bambari au cours de ces derniers jours.
« La communauté internationale qui œuvre ici

doit, elle aussi, prendre ses propres
responsabilités afin que la violence ne devienne
pas exponentielle mais soit réduite le plus
possible. Parfois, on a en revanche l’impression
que l’on est passifs ou incapables » souligne
l’Archevêque, se référant à la Mission de l’ONU
en Centrafrique (MINUSCA) et à la mission
française Sangaris, montrées du doigt entre autre
pour le comportement de certains de leurs
militaires qui auraient commis des violences
sexuelles à l’encontre de mineurs centrafricains.
Les violences auxquelles se réfère Mgr

Nzapalainga concernent différentes zones du
pays et en particulier la ville de Bambari où, le
20 août, une vingtaine de personnes ont trouvé
la mort dans le cadre d’affrontements entre
différentes communautés alors que des milliers
d’autres ont été contraintes à la fuite.
Le grave état d’insécurité qui sévit dans

différentes zones de Centrafrique et les retards
dans l’enregistrement des électeurs sur les listes
électorales ont contraint les autorités de transition
à reporter le référendum constitutionnel, prévu
pour le 4 octobre, alors que l’on discute du report
éventuel des élections présidentielles et
législatives, devant se tenir quant à elles le 18
octobre. A ce propos, Mgr Nzapalainga affirme :
« Si ceux qui sont chargés d’organiser les
élections nous disent qu’il n’est pas possible de
les tenir, il ne sert à rien de courir pour avoir par
la suite des frustrations et des injustices ».
L’Archevêque propose en revanche de « se
réunir pour définir un nouveau calendrier. Il faut
être réalistes, en regardant en face la réalité, afin
que nous puissions honnêtement et de manière
raisonnable les reporter, afin d’avoir des
élections qui nous fassent sortir de la crise »
a-t-il conclu.
(L.M.) (Agence Fides 08/09/2015)

lundi 7 septembre 2015

POLITIQUE

 


SYRIE;
L'EXODE DES CHRETIENS

« je rentre tout juste de Syrie… »

Chers amis,
Je rentre tout juste de Syrie où j’accompagnais
Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon,
pour le jumelage de son diocèse avec celui de
Homs. Certains penseront qu’un tel déplacement
n’est pas raisonnable et ils auront raison. Mais
on ne peut pas parler des chrétiens d’Orient,
vouloir les aider et leur exprimer notre proximité
sans, de temps à autre, mouiller notre chemise et
aller à leur rencontre.
C’est d’autant plus important lorsque, comme en
Syrie, ils ont l’impression de recevoir toute la
violence du monde et de servir de boucs
émissaires sacrifiés sur l’autel d’intérêts obscurs.
En réalité, ce n’est pas qu’une impression : ils
savent qu’ils sont sacrifiés et le pire, c’est que là
encore, ils ont raison.
L’État islamique est officiellement devenu une
cible à abattre et on s’y emploie beaucoup, mais
surtout dans les discours. Dans les faits, sur le
terrain, ils poursuivent leur progression et se
rapprochent de nous, que ce soit en Libye où
leur territoire ne cesse d’augmenter – et la Libye,
qu’on le veuille ou non, c’est la porte d’entrée
en Europe pour les migrants – ou encore plus
près, en Bosnie-Herzégovine.
Contenus en Irak, ils semblent continuer à avoir
carte blanche en Syrie où leur mission reste le
renversement du régime de Bachar al-Assad. Les
Saoudiens, les Qataris et les Turcs sont d’accord
et la France aussi, ce que je tente d’expliquer
dans mon dernier livre Guerres, pétrole et
radicalisme – les chrétiens d’Orient pris en étau.
La crise au Moyen-Orient est en effet le produit
combiné de responsabilités locales (enjeux
énergétiques, lutte entre l’Arabie Saoudite et
l’Iran, radicalisation de l’islam) et étrangères
(ingérences occidentales). Dans ce contexte,
toute la population souffre mais pour les
chrétiens, c’est encore pire : leur simple survie
sur les terres qui ont vu naître le christianisme
est en jeu.
Tout le monde est donc d’accord, mais a-t-on
posé la question aux Syriens ? Pour les avoir
rencontrés il y a quelques jours, je peux vous
assurer qu’ils n’aspirent qu’à une chose : la fin
de cette guerre tragique. Depuis plus de quatre
ans, ils savent que les rebelles sont pour la
plupart des mercenaires étrangers, financés et
armés par l’étranger. Quand allons-nous, y
compris la France, enfin changer de politique au
Moyen-Orient ?
En attendant, ce jumelage est un premier pas et
l’AED de son côté va continuer à soutenir
massivement les chrétiens de Syrie.
Grâce à vous !
Bonne rentrée !
Marc Fromager
Directeur de l’AED (Aide à l'Eglise en Détresse)

vendredi 4 septembre 2015

CAMEROUN

Au moins 30 personnes tuées

au nord par Boko Haram



Yaoundé (Agence Fides) – Au moins 30
personnes ont trouvé la mort dans le cadre d’un
double attentat perpétré hier, 3 septembre, à
Kerawa, petite ville de l’extrême nord du
Cameroun, à la frontière avec le Nigeria.
Selon les témoignages recueillis par la presse

locale, une première explosion, attribuée à un
kamikaze, a eu lieu à 09.30 locales sur le marché
local en pleine activité, provoquant une dizaine
de morts.
Quelques minutes plus tard, une femme

kamikaze se faisant passer pour une personne
blessée dans le cadre du premier attentat,
s’est faite exploser à l’infirmerie du Bataillon
d’intervention rapide, unité d’élite de l’armée
camerounaise déployée sur zone pour combattre
les extrémistes nigérians de Boko Haram.
L’infirmerie militaire est la seule structure
sanitaire existant dans la zone en question.
Le bilan global de ce double attentat est d’une

trentaine de morts et de plus d’une centaine de
blessés. Kerawa se trouve à côté de la frontière
avec le Nigeria et est exposée aux attaques de
Boko Haram, qui a désormais pris le nom de
Groupe de l’Etat islamique en Afrique
occidentale. La colline qui domine la ville est
située en territoire nigérian et, derrière elle, se
trouvent différentes bases de djihadistes.
Les militaires du Nigeria, du Cameroun et du

Tchad ont envoyé des troupes sur zone dans le
cadre de la Force mixte multinationale chargée
de combattre Boko Haram.
Au cours des heures qui ont suivi l’attentat, des

dizaines de militants djihadistes présumés ont
été arrêtés dans le cadre d’une opération
conjointe des militaires camerounais et nigérians
à Fotokol, toujours dans le nord-est du
Cameroun.

(L.M.) (Agence Fides 04/09/2015)

jeudi 3 septembre 2015

POLITIQUE


                   Communiqué

de Mgr Jean-Michel
di Falco Léandri,

évêque de Gap et d’Embrun
(France)                                                                  

                  « J’ai honte ! »

 

En regardant la photo du petit Ayylan (3 ans)
rejeté par les vagues sur une plage de
Turquie, image qui nous jette en pleine
figure le scandale de notre égoïsme, j’ai
honte !

Honte de la presse française qui
contrairement à la presse européenne a
ignoré cette photo.

Honte de mon pays, la France, qui à plus de
50 % de sa population refuse l’accueil des
exilés.

Honte de certains politiques qui tiennent
des propos inqualifiables lorsqu’ils parlent
de« ces gens-là ! » comme ils les désignent
avec mépris.

Honte des chrétiens prompts à descendre
dans la rue pour d’autres causes mais
semblent ignorer cette tragédie. Mais qu’est
donc devenue la Manif pour tous ? Si elle
est pour tous, elle est aussi pour les
migrants !

Honte de moi-même qui pousse ce cri  pour
ne pas être complice de cet assourdissant
silence.

Honte de notre génération qui refuse de
reconnaître que notre continent récolte
aujourd’hui ce qu’il a semé hier ! Alors,
chrétiens réveillons-nous, sortons de notre
torpeur, c’est le Christ que l’on crucifie une
nouvelle fois dans la mort de cet enfant.

mardi 1 septembre 2015

ISRAEL - 
Grève à outrance
dans les écoles chrétiennes
contre les « mesures
discriminatoires »
du gouvernement
Jérusalem (Agence Fides) – Les écoles
chrétiennes en Israël débutent aujourd’hui,
1er septembre, jour de la rentrée scolaire dans
tout le pays, une grève à outrance. Au travers de
cette mesure extrême que représente la
suspension de toutes les activités scolaires,
elles entendent protester contre les politiques de
l’Etat d’Israël à leur égard, considérées comme
« discriminatoires ». C’est ce qu’indiquent les
sources officielles du Patriarcat latin de
Jérusalem, reprenant les motivations et les
différentes étapes du contentieux qui oppose
depuis longtemps les écoles chrétiennes aux
autorités politiques israéliennes.
A la base de la contestation se trouvent les

diminutions du budget imposé par l’Etat d’Israël.
En quelques années, les subventions publiques
aux écoles chrétiennes ont diminué de 45%,
contraignant les instituts à augmenter les frais
de scolarité à la charge des familles, disposant
souvent de bas revenus, inférieurs à la moyenne
nationale.
Selon les organismes de coordination des écoles

chrétiennes, de telles mesures mettent en danger
l’existence même des établissements
d’enseignement animés par les Eglises et
communautés chrétiennes présentes en Israël.
Les négociations exténuantes d’une durée de
huit mois entre le Comité représentatif des écoles
chrétiennes et le Ministère de l’Instruction
israélien n’ont pas amené à des solutions
considérées comme acceptables. Le Ministère
demandait la transformation des écoles
chrétiennes en écoles publiques, une proposition
rejetée parce que, selon les organismes
représentatifs des écoles chrétiennes, cette
transformation aurait porté à la fin de la
contribution originale fournie par cette réalité
éducative et porté « un coup tragique à la
présence chrétienne en Terre Sainte ».
Le 27 mai dernier, les écoles chrétiennes d’Israël

– fréquentées par 30.000 élèves dont seulement
la moitié est composée de jeunes chrétiens –
avaient organisé une manifestation sans
précédents pour dénoncer les politiques
discriminatoires dont elles se sentent l’objet de
la part du gouvernement (voir Fides 27/05/2015).
Avant l’échec définitif des négociations, le

Président israélien, Reuven Rivlin, avait
convoqué les représentants des écoles
chrétiennes et le Ministre israélien de
l’Instruction publique, Naftali Bennet, pour
tenter une médiation (voir Fides 27/08/2015).
Le Bureau des écoles catholiques en Israël, qui
avait, dans un premier temps, exprimé un avis
positif quant à l’initiative présidentielle, a
maintenant diffusé un communiqué, parvenu à
l’Agence Fides, dans lequel l’initiative en
question est qualifiée d’escamotage « destiné à
gagner du temps » et à « mettre un terme à la
protestation ». La grève à outrance – peut-on lire
dans le communiqué – sera suspendue seulement
lorsque les requêtes des écoles chrétiennes seront
pleinement acceptées.

(GV) (Agence Fides 01/09/2015)
 
         


         
 
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