dimanche 31 mars 2013

DANS L'ESPRIT


JEAN PAUL SARTRE
ET LA VIERGE MARIE

Le Cardinal Gianfranco Ravasi rappelle l'attachement de Benoît XVI à cet effort de "nouvelle évangélisation" qu'il nomme le "Parvis des Gentils." Il raconte ce qui suit:
"Noël 1940! Nous sommes en pleine deuxième guerre mondiale. Avec des milliers d'autres jeunes français, Jean Paul Sartre est prisonnier des allemands. Dans le stalag XII  D de Trêves où il se trouve, il est sollicité par ses compagnons chrétiens  de détention pour composer une sorte de représentation sacrée. Il écrit alors son premier texte théâtral, "Bariona", ou "le Fils du tonnerre".

Or, dans ce texte, à un certain moment, entre en scène Marie qui vient de donner le jour à l’Enfant Jésus et qui, comme n’importe quelle mère, s’est mise à le contempler avec tendresse, consciente de l’unicité de son expérience. Voici quelques lignes vraiment surprenantes de cette œuvre composée par un auteur appartenant sans aucun doute au groupe des Gentils.
« Le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu, …elle sent à la fois que le Christ est son fils, son petit à elle et qu’il est Dieu. Elle le regarde et elle pense : « Ce Dieu est mon enfant ! Cette chair divine est ma chair. Il est fait de moi. Il a mes yeux et cette forme de bouche, c’est la forme de la mienne. Il me ressemble. Il est Dieu et il me ressemble »…Et aucune femme n’a de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit. »

(Osservatore Romano Edition hebdomadaire en langue française.
N° 51-52 du jeudi 20-27 décembre 2012)

LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

 
Cher Monsieur Sartre,
Je n'ai pas eu le plaisir de vous connaître personnellement. Vos écrits se multipliaient déjà durant nos études théologiques (1945-1949). A Lyon, nous entendions parler de vous. Nous étions attentifs à vos écrits. Nous saisissions une recherche. Hors de vos textes sur l'existentialisme, nous pouvions parcourir déjà aussi vos essais de théâtre. Les textes couraient, légers et aériens, dans la beauté de vos phrases et la fraîcheur des mots. Ils nous découvraient tous les replis de la vie humaine. Vos analyses nous surprenaient. Nous étions loin d'y adhérer totalement. Mais vous étiez parmi nous.
Votre nom m'a été jeté en pleine figure, dans une salle de tribunal de Yaoundé, il y a quelques années, où, avec l'assentiment de mes supérieurs religieux, j'étais allé apporter une présence "spirituelle" à des jeunes que nous savions attaqués injustement par le pouvoir en place.
Nous savions que la dignité de l'homme avait pour vous un poids. Mais nous ne connaissions pas votre délicatesse pour cette maman Marie.
Noël 40. Vous rédigiez ces belles lignes pour la joie de vos compagnons. Au même moment, jeune séminariste, je faisais prier des enfants pour les prisonniers français en Allemagne.
Merci, Monsieur Sartre. Ces lignes qui vous liaient à la Vierge Marie, sont exactement la prière qui nous manquait pour lui parler, comme vous aimiez le faire. 
En ce jour du Christ Ressuscité,
Pâques 31 mars 2013                                                     

Pierre Jarret 


samedi 30 mars 2013

POLITIQUE


CENTRAFRIQUE


MASSACRE EN PLEINE "SEMAINE SAINTE"


De Bangui, de leur communauté où on leur a tout pris, l'un ou l'autre des

salésiens arrive à nous faire parvenir des nouvelles par quelque moyen

que ce soit. Leur "semaine sainte 2013" est sérieusement perturbée. 

" Nous célebrons la messe du Dimanche des rameaux. Au dehors, des tirs et

des fusillades" 

" Jeudi-Saint, notre Eglise est pleine.
 
Des tirs nourris, puis, sporaditiques se font entendre. Dans un dispensaire du 8ème arrondissement, les premiers blessés par balles perdues arrivent : un monsieur accompagné de sa femme en pleurs avec un bébé bléssé au genou, quelques minutes après un homme touché à l’abdomen, un jeune au doigt, un autre aux fesses. L’infirmier confiera plus tard qu’il a reçu au total six cas d’extraction de balles. Les plus touchés ont été transportés sur les motos ou dans les pousse-pousse vers d’autres centres de santé où il n'y a ni eau, ni éléctricité et très peu de médecins."

"Vendredi saint 29 mars 2013, célébration avec l'archevêque à 15H30 accompagné par les militaires de la FOMAC."
 
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
Le jeune salésien arive à nous adresser de nombreuses photos.
Un pays entier est menacé par une véritable barbarie. Une déclaration intempestive du chef de la Rébellion, dès son arrivée dans la capitale Bangui. "La Constitution est supprimée. Nouvelles élections dans trois ans.";. Modèle d'un curieux programme politique ! L'ensemble des nations dites civilisées assistent, impuissantes à ce coup de force.
Quelques jours avant, ces chefs du noueau pouvoir étaient en dialogue "fructueux " avec l'ex-gouvernement dit de Bozizé.
Centrafrique, le pays est resté dans la mémoire des français, grâce au fameux souvenir du "Fauteuil de Napoléon", offert par le Président de la République française, Mr Giscard d'Estaing, à celui qui s'installait à Bangui, comme premier Empereur du pays, Mr Jean Bedel Bokassa. J'ai eu l'occasion de voir cet inoubliable fauteuil, écrasé à terre. Il avait éte lancé par-dessus les plus hautes tribunes du stade construit spécialement pour ce sacre "impérial".
Des enfants me criaent: "Ne prends pas la photo! Ils vont t'arrêter ! " J'ai toujours la photo.
Depuis ce passage à Bangui, j'ai pu savoir un peu plus. Pendant des années, l'armée française a eu des militaires en Centrafrique. Un grand commerce de diamants s'est organisé, largement profitable à ces "appelés" de nos armées. On achetait pour rien, et puiis on repartait en France. Des ressources colossales ont ainisi disparues du pays.
Il faut relire les textes de François-Xavier Vershave sur la Françafrique: "Le Centrafrique "indépendant " a hébergé durant près de 40 ans deux des principales bases africaines de l'armée française, Bouar et Bangui, à proximité du Cameroun et du Zaïre" ( Noir Silence, de FX Vershave, P 224.)
Les "aventuriers " qui arrivent, le sont-ils plus que ceux de cette époque ?
                                             Pierre Jarret

samedi 23 mars 2013

EGLISE

VATICAN

FRANCOIS, PAPE,

AUX  REPRESENTANTS  DES   ETATS


Le 22 pars 2013, le pape François donne son premier discours au Corps diplomatique. Extraits.

"À travers vous, en effet, je rencontre vos peuples, et je puis aussi, dans un certain sens, rejoindre chacun de vos concitoyens, avec ses joies, ses drames, ses attentes, ses désirs.

Votre présence en si grand nombre est aussi un signe que les relations que vos Pays entretiennent avec le Saint Siège sont fructueuses, sont vraiment une occasion de bien pour l’humanité. C’est cela, en effet, qui tient à coeur au Saint-Siège : le bien de tout homme sur cette terre ! Et c’est bien avec cette intention que l’Évêque de Rome commence son ministère, en sachant qu’il peut compter sur l’amitié et sur l’affection des Pays que vous représentez, et dans la certitude que vous partagez un tel propos. En même temps, j’espère que ce soit aussi l’occasion d’entreprendre un chemin avec les quelques Pays qui n’entretiennent pas encore de relations diplomatiques avec le Saint Siège, dont certains – je les remercie de grand coeur – ont voulu être présents à la Messe du début de mon ministère, ou ont envoyé des messages en signe de proximité."

mercredi 20 mars 2013

EGLISE

VATICAN
 
 
EVEQUE DE ROME ET SUCCESSEUR DE PIERRE
 
 
"Nous sommes gardiens de la création"
 
 
 
" Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes « gardiens » de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! Mais pour « garder » nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes ! Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie !

Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre coeur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises : celles qui construisent et celles qui détruisent ! Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse !"
 
                               ( François, Pape, ce 19 mars 2013)

samedi 16 mars 2013

EGLISE


VATICAN


POEME DE ROGER CARDINAL ETCHEGARAY



Prière au pape François au soir de son élection

 

J’entends que tu te fais appeler « François »

François d’Assise et de Buenos Aires…

comme évêque de Rome.

Mais pourquoi prendre ce nom

toi le premier pape à porter

toi le premier pape à porter un nom

Si universel et si fascinant ?

Pourquoi le peuple immense qui te découvre

Sur la loggia des bénédictions

reconnaît en toi le successeur de Pierre

Et t’aime déjà comme un père ?

À côté de moi, je surprends un cri :

« il est si simple que j’ai envie de l’embrasser »

Je te vois silencieux, les bras ballants

Je pense à l’« Ecce Homo », l’homme de la Passion,

Et j’aurais envie d’essuyer tes larmes

car certains jours tu ne pourras nous les cacher

Mais j’ai moi-même ce soir pleuré de joie

quand tu nous as invité tous à prier

dans la diversité de nos conditions et de nos croyances.

Conduis-nous souvent sur tes traces,

Jusqu’à saint François et sainte Claire,

Pour accueillir à coups de conversions

la première des Béatitudes « Heureux les Pauvres ».

Il ne faut pas trop se préoccuper de nuances

avant d’avoir saisi la pensée du Christ

dans sa tranquille plénitude et sa terrible nudité.

Toi, notre guide,

Et encore plus notre compagnon de route,

Conduis-nous toujours plus fidèles à l’Église du Christ.

Face aux défis gigantesques de ce monde

L’Église, de l’Orient à l’Occident, peut paraître dérisoire,

Comme le petit David, avec une besace

contenant, en plein âge nucléaire,

des cailloux polis par le torrent de l’Esprit.

L’Église seule, pourtant, comme l’Apôtre Pierre

à l’infirme de la Belle Porte

ose nous dire : « De l’or ou de l’argent je n’en ai pas

mais ce que j’ai je te le donne

au nom de Jésus-Christ le Nazaréen, marche ! » (Act. 3, 6)

Pape François, aide-nous à croire

que sur tous les chemins de la Résurrection

le Christ nous précède toujours.

 

                           Cardinal Roger Etchegaray, 13 mars 2013


 

jeudi 14 mars 2013

FAMILLE SALESIENNE


BONJOUR, PAPE FRANCOIS,


À l’occasion de l’élection du Pape François, le Père Pascual Chávez Villanueva, Recteur Majeur des Salésiens, envoie à la Congrégation et la Famille Salésienne un nouveau message qui confirme le lien étroit des fils de Don Bosco avec le Successeur de Pierre.

J’ai eu la grâce de me trouver sur la Place Saint-Pierre, bondée de milliers et de milliers de gens, particulièrement des jeunes, au moment où nous avons entendu l’annonce tant attendue :

« Annuntio vobis gaudium magnum; habemus Papam: Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum, Dominum Georgium Marium, Sanctae Romanae Ecclesiae Cardinalem Bergoglio, qui sibi nomen imposuit FRANCISCUM. »

[Je vous annonce une grande joie ; nous avons un Pape : Son Éminence Révérendissime Monseigneur Georges Mario, Cardinal de la Sainte Église Romaine Bergoglio, qui a choisi de s’appeler FRANÇOIS.]

Même s’il n’était pas mentionné parmi les « papables », ce qui a provoqué un premier moment de perplexité chez ceux qui ne le connaissaient pas, l’accueil du nouveau Successeur de Pierre ne s’est pas fait attendre, et la réponse a fusé en applaudissements nourris, expression d’une grande joie accompagnée des premières acclamations : Francesco, Francesco, Francesco....

Encore une fois, c’est le Saint Esprit qui a guidé les Cardinaux dans l’élection de l’homme que Dieu lui-même avait choisi comme Vicaire du Christ.

Avec vous tous, chers frères et sœurs, membres de la Famille Salésienne, et jeunes, je rends grâce au Seigneur pour le don magnifique qu’il nous a fait en la personne du Cardinal Jorge Mario Bergoglio, Jésuite, Archevêque de Buenos Aires (Argentine), que j’ai eu la grâce de connaître et avec qui j’ai traité personnellement au sein de la Conférence Générale de l’Épiscopat Latino-américain à Aparecida (Brésil) et, ultérieurement, à l’occasion de la béatification du jeune élève salésien Zeffirino Namuncurà (Argentine)

Le choix du nom, François, est significatif car, d’une certaine manière, il contient quelques-uns des traits les plus caractéristiques de la personne du nouveau Pape – la simplicité, la pauvreté, l’authenticité – et, en même temps, ce nom devient tout un programme car il met en évidence des éléments qui doivent définir le visage de l’Église aujourd’hui et son rapport avec le Monde.

Avant de donner sa première bénédiction comme Pape, le Saint-Père nous a demandé, à nous, de le bénir. Dans un profond silence, chacun l’a fait dans le plus profond de son cœur, se laissant guider par l’Esprit. Je vous invite maintenant à invoquer sur lui l’abondance des dons de l’Esprit afin qu’il reçoive la lumière nécessaire pour discerner ce que le Seigneur attend de son Église aujourd’hui, et qu’il trouve l’énergie nécessaire pour le concrétiser.

En esprit de foi, avec une grande estime et un grand attachement, nous accueillons le Pape François comme l’aurait fait Don Bosco et, en le confiant à la sollicitude et à la protection maternelle de Notre Dame Auxiliatrice, nous l’assurons de notre affection, de notre obéissance et de notre collaboration la plus sincère et la plus décidée en ce temps de nouvelle évangélisation.

Père Pascual Chávez V., SDB
Recteur Majeur

(Transmis par l'agence salésienne ANS )

lundi 11 mars 2013

EGLISE

VATICAN


Les cardinaux commenceront à voter mardi soir 12 mars

Dans La CROIX du 11 mars 2013
Au fil des dix congrégations générales, et de nombreux contacts informels, les 153 cardinaux ont passé au crible l’état de l’Église et ses défis.

À partir de mardi après-midi, les 115 électeurs vont voter et départager la deC’est le 12 mars que les cardinaux vont entrer dans la chapelle Sixtine : la date du conclave a été votée vendredi 8 mars, et ce «à une très grande majorité », selon le P. Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège : voilà qui montre que, au bout de dix congrégations générales –une de moins qu’en 2005 – et une semaine romaine de discussions plus ou moins informelles, les cardinaux estiment être prêts, du moins sur le fond. Reste à choisir l’homme idoine.

Ce lundi, ce sont plus de 150 cardinaux qui se seront exprimés, soit la quasi-totalité. La plupart des sujets qu’ils souhaitaient voir aborder l’ont été, de l’avis général, en toute liberté : réforme de la Curie, évangélisation, collégialité autour du futur pape, dialogue avec les autres religions, etc. Pour la première fois depuis huit ans, ils se sont parlés, en situation de quasi-autogestion et ont, en quelque sorte, passé l’Église au crible.

Après une semaine de flottement, où ces hommes, dont le futur pape, se sont retrouvés à gérer une situation inédite due à la renonciation de Benoît XVI, les choses sont désormais fixées, et tout se met en place : dans la chapelle Sixtine, les ouvriers apportent la dernière main aux travaux : la rampe d’accès à la salle, le faux parquet, les dernières tables pour les cardinaux. Sur le toit, depuis samedi matin, on peut voir la cheminée par laquelle devrait sortir la fumée (blanche ou noire).
mi-douzaine de noms qui restent en lice.

Le premier scrutin sera décisif

Aujourd’hui, les cardinaux tiendront une dernière congrégation générale, en matinée. Mardi matin, dès 6 heures, ils se transporteront tous à la Maison Sainte-Marthe, où ils logeront les jours suivants. La messe Pro Eligendo Romano Pontifice (pour l’élection du Pontife romain) sera célébrée à 10 heures en la basilique Saint-Pierre. Elle sera ouverte à tous les fidèles, sans billets réservés. À partir de 16 h 30, les cardinaux se dirigeront en procession vers la chapelle Sixtine puis, après l’« Extra omnes » et la fermeture des portes, ils entendront une méditation prononcée par le cardinal Prosper Grech, un spécialiste des Pères de l’Église. Ils pourront alors procéder au premier scrutin, avant de retourner dîner à la maison Sainte-Marthe, devenue étanche au monde extérieur.

Ce premier scrutin sera décisif. Car il fera apparaître ce qui sera resté opaque jusque-là : les poids respectifs des papabili. Si, de l’avis général, rien n’est joué, la liste de ces derniers s’est singulièrement étroitisée, par ordre décroissant : Angelo Scola pourrait fédérer sur lui des voix issues des 28 Italiens jusque-là très divisés, mais sonnés par les vagues de questions posées en congrégation sur leurs pratiques locales ; Marc Ouellet (ex-préfet de la Congrégation pour les évêques) serait talonné par l’archevêque de São Paulo, le brésilien Odilo Scherer, d’origine allemande et très connu à la Curie.

Si les poids respectifs de ces trois-là ne laissent pas présager, mardi soir, une issue rapide (mercredi soir ou jeudi), alors il faudra tabler sur un conclave long, avec en lice les « outsiders » immédiats : le Hongrois Peter Erdö, l’Italien Gianfranco Ravasi, l’Américain Sean O’Malley, voire le benjamin philippin Luis Antonio Tagle.

Aucune élection, depuis 1914,

n’a duré plus de trois jours


Il est prévu ensuite quatre scrutins par jour, à la majorité exigeante des deux tiers, soit 77 voix. Le cinquième jour, la constitution Universi Dominici gregis prévoit une pause d’une journée de méditation et de prière. Les votes reprendront jusqu’au onzième jour. Alors, si personne n’est élu, on votera uniquement sur les deux candidats arrivés en tête.
La date retenue, mardi, pour démarrer semble indiquer que les cardinaux veulent aller assez vite. Comme l’a noté samedi le P. Lombardi, un conclave trop long donnerait l’impression que les cardinaux sont divisés, et fragiliserait l’Église.

Aucune élection, depuis 1914, n’a duré plus de trois jours : il a fallu dix scrutins pour élire Benoît XV, mais trois seulement pour Pie XII, en 1939, douze pour Jean XXIII (trois jours), six pour Paul VI. Et même l’élection de Jean-Paul II, très ouverte, n’avait nécessité que huit scrutins, alors qu’on sait que Benoît XVI fut élu, en 2005, dès le quatrième tour de vote…

                   ISABELLE DE GAULMYN et FRÉDÉRIC MOUNIER












dimanche 10 mars 2013

EGLISE

VATICAN

BIENTOT, UN NOUVEAU PAPE

Les cardinaux en conclave seront 115: pour être élu il faut obtenir 77 voix (les deux tiers).

Le conclave est une assemblée liturgique rythmée par la prière des heures, laudes et vêpres notamment, et l'eucharistie quotidienne. Chaque jour, les cardinaux invoquent l'Esprit Saint par la prière du Veni Creator et demande l'intercesisonde la Vierge Marie.

Ils votent en appelant le Christ à témoin de la rectitude de leur conscience. Ils font cet acte sous la fresque du Jugement dernier peint par Michel-Ange que Jean-Paul II cite dans son oeuvre poétique "Triptyque romain" en disant:


"Et ici précisément, au pied de cette merveilleuse symphonie des couleurs de la Sixtine,
se réunissent les cardinaux -
communauté responsable de l’héritage des clefs du Royaume.
Elle vient précisément ici.
Et de nouveau Michel-Ange les inonde de sa vision.
“En Lui nous avons la vie, le mouvement et l’être”…


Qui est-Il, Lui ?
Ici, la main créatrice du Vieillard tout-puissant
se tend vers Adam…
Au commencement, Dieu créa…
Lui qui voyait tout…

C’est alors que la symphonie des couleurs de la Sixtine fera résonner le Verbe du Seigneur:
Tu es Petrus* - avait entendu Simon, fils de Jonas.
“Je te donnerai les clefs du Royaume”.
Les hommes qui se virent confier la charge de l’héritage des clefs
se réunissent ici, ils se laissent inonder par la symphonie des couleurs de la Sixtine,
par la vision que nous a donnée Michel-Ange -
Il en fut ainsi en août, et plus tard, en octobre, de la mémorable année des deux conclaves,
et il en sera ainsi de nouveau, lorsque ce sera nécessaire,
après ma mort.
Il est indispensable que la vision de Michel-Ange leur parle.
“Con-clave”** : souci commun de l’héritage des clefs, des clefs du Royaume.
Ici, ils se voient entre le Commencement et la Fin,
entre le Jour de la Création et le Jour du Jugement…
À l’homme, il n’est donné de mourir qu’une fois, puis vient le Jugement !"

© Libreria Editrice Vaticana



 













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jeudi 7 mars 2013

EGLISE


INDE
 
Des nouveaux médias
pour une nouvelle génération
(ANS – Secunderabad)
Du 16 au 19 février, sa section indienne de l’Association catholique mondiale pour la communication (Signis Inde) a tenu son Assemblée générale dans le “Tulsi Garden Carnival Club” de Secunderabad. L’évènement a vu la participation du Président mondial de Signis, Augustine Lourdusamy, du Secrétaire général, Alvito DeSouza, et d’environ 100 membres des 13 régions qui composent Signis Inde. Étaient également présents quelques salésiens engagés dans le secteur de la Communication sociale.
À l’ouverture des travaux, le Président de SIGNIS s’est félicité avec les représentants du secteur indien pour leur grand engagement dans le domaine de la communication et a rappelé le rendez-vous central de cette année, le Congrès mondial de SIGNIS à Beyrouth, Liban.
Le thème fondamental de l’Assemblée de Secunderabad était “Des nouveaux médias pour une nouvelle génération”. Dony Peter Chacko, responsable du mouvement missionnaire “Jesus Youth” a tenu une intervention dans laquelle il a souligné que les nouveaux médias peuvent vraiment être employés d’une manière efficace dans la mission de l’Église. Il a tout d’abord suggéré la création d’un site Internet pour les jeunes en phase de discernement vocationnel, pouvant offrir des indications sur la vie religieuse de plusieurs ordres et Congrégations dans un seul portail. Il a ensuite présenté des points de réflexion à partir des modalités utilisées par les entreprises pour fidéliser les clients et des méthodes d’évaluation employées pour maintenir les produits attrayants dans un marché qui évolue constamment. Et il a conclu en rappelant l’engagement à conduire les personnes exclues, vers le Christ, au moyen des nouveaux réseaux sociaux.
Mgr Chacko Thottumarickal, Président du Bureau des Communications sociales de la Conférence épiscopal indienne, a exhorté les professionnels de la communication catholique du pays à s’engager davantage et à participer à la mission de l’Église et dans la proclamation de la Bonne Nouvelle. Le Secrétaire général de Signis, Alvito DeSouza, a souligné la contribution significative fournie par Signis Inde à l’élaboration des politiques et des initiatives de Signis mondial au fil des huit dernières années. Le Directeur de la Société nationale pour les Missions pontificales, le père Faustin Lobo, et le Secrétaire exécutif de la Commission pour la Communication sociale de la Conférence épiscopale indienne, le salésien père George Plathottam, sont par contre intervenus sur la rédaction des projets Signis et sur le partage des ressources et des talente.
A l’Assemblée ont également été présentés de nombreux rapports et relations sur les différentes activités médiatiques et communicatives promues dans les 13 régions indiennes, ainsi que plusieurs projets et initiatives. Parmi celles-ci, l’on signale également l’intervention du Père Joaquim Fernandes, sdb, directeur de l’institut salésien de communication “Tej-Prasarini”, qui a présenté au Secrétaire DeSouza, l’album musical “Lyriques pour nourrir l’âme” du fondateur de Tej-Prasarini, le père Peter Gonsalves, sdb.
Avant de conclure l’Assemblée, les participants ont eu la possibilité de visiter les structures du “Ramoji Film City”, un institut du Groupe Ramoji, né en 1996, qui s’étend sur 1.666 acres et représente le plus grand complexe de studios cinématographiques au monde.
Publié le 06/03/2013 par l'Agence salésienne ANS
 
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
L' Agence salésienne ANS est née en 1993. Impulsée par le Recteur Majeur de l'époque, Don Egidio Vigano, et le Conseiller Général de la Communication, Antonio Martinelli, elle commençait avec 18 salésiens, déjà rôdés comme écrivains ou journalistes, convoqués dans le monde entier. Elle recevait son "baptême" de Jean Paul II lui-même, qui accueillait toute cette équipe un matin, lors d'une Eucharistie à Castelgandolfo.
Parmi ces prêtres salésiens encore jeunes, se trouvaient Savio Hon Thaï, chinois, nommé depuis quelques années au Dicastère de la Propagation de la Foi, Gorges Plathottam, de l'Inde, chargé aujourd'hui des Communications, au plan national, au nom de la  Conférence épiscopale de l'immense pays. Paul Cherutothupuram, bardé actuellement des meilleurs Doctorats en Communication, était également au rendez-vous. Monsieur Carlo Di Cicco était un de nos professeurs. Il est actuellement vice-directeur du journal du Pape, l'Osservatore Romano.
                           Jean Baptiste Beraud, sdb 
 
 
 


 
 


 

mercredi 6 mars 2013

POLITIQUE


CAMEROUN

Les droits humains en milieu carcéral


Dix-huit morts en six mois dans la prison de Bertoua
Maltraitance et malnutrition sont les maux qui sont pointés du doigt. Gardiens de prison et détenus sont déterminés à mettre fin à l’enfer carcéral de Bertoua.
« Entre août et octobre 2012, nous avons enregistré 15 morts ici. Puis, trois détenus sont décédés entre le 10 et le 13 janvier 2013. Un mort par jour. » Ces déclarations alarmantes sont d’un personnel en service à la prison centrale de Bertoua. La ration alimentaire est la principale cause de mortalité dans ce pénitencier.

Prisonniers mal nourris

Une autre source ayant longtemps travaillé à la cuisine précise : « Cette ration journalière est composée de couscous fait à base de farine de manioc et de maïs tandis que la sauce est un mélange de 50 litres d’eau, d’un demi-litre d’huile de palme, d’un zeste de pâte d’arachide et de colorant. A cela, on ajoute un mélange de levure chimique et de farine de manioc pour faire gonfler le tout. »
« Pourtant le chef de l’Etat a récemment débloqué une somme totale de 1.5 milliards de francs Cfa pour améliorer la qualité de la nutrition dans les prisons du Cameroun. La prison centrale de Bertoua a reçu 26 millions de francs Cfa en liquide pour nourrir ses 500 détenus. Soit un peu plus de 2 millions de francs Cfa par mois, mais, au final, on ne dépense pas plus de 500.000 francs Cfa avec ces jongleries culinaires », affirment d’autres personnes travaillant à la prison.
Conséquence : les services de santé pointent, « un affaiblissement physique progressif de la plupart des prisonniers et un accroissement du taux de morbidité ». Malgré cette montée vertigineuse du nombre de malades, précise un détenu, « l’administration de la prison a fermé le quartier qui leur était uniquement réservé ». La raison : « Le régisseur estime que même malades, ces prisonniers peuvent s’évader ». A cause de cette décision, poursuit un autre détenu, « les malades cohabitent dans des locaux exigus avec des détenus sains qu’ils contaminent ».
Pour les mêmes raisons de risque d’évasion, soutient-on, « l’accès à l’infirmerie, donc aux soins, était interdit à ces malades qui couraient inexorablement vers la mort. On n’est donc pas surpris du nombre important de morts ». De sources internes toujours à la prison centrale de Bertoua, « cette situation a été constatée par Simo Ndjoko, le délégué régional de l’Administration pénitentiaire lors de sa récente tournée de prise de contact dans cet établissement pénitencier ». Les mêmes sources révèlent qu’« au cours de la traditionnelle séance de travail qui ponctue ce genre de descente, certains détenus ont pris la parole pour dénoncer tous ces maux et réclamer des solutions à ces mauvais traitements que tous subissent ».

Surpopulation

Dans un rapport confidentiel adressé au Garde des Sceaux, une mission d’enquête a établi qu’« effectivement, et selon les registres de l’infirmerie, dix huit détenus ont trouvé la mort ces derniers mois à la prison centrale de Bertoua ». Interrogé le 21 janvier 2013 dans son bureau, Ngang Joh Lamya Mama, le régisseur de la prison, en reconnaît douze. Au cours de notre entretien, le patron des lieux a trouvé qu’« il était normal de mourir car même dans les hôpitaux de haut standing, on meurt. Il n’est donc pas étrange de mourir à l’infirmerie de la prison centrale de Bertoua. » Surtout que, comme l’a également mentionné le rapport évoqué plus haut, « le plateau technique de cette infirmerie n’est pas capable de prendre en charge les maladies de la prison ».
A cela s’ajoute, selon le même rapport et le régisseur, « la promiscuité du fait de l’entassement parfois de plus de 50 détenus dans des locaux prévus pour 20 ». Et c’est là où le bât blesse. En effet, « comme toutes les prisons du Cameroun, la prison centrale de Bertoua souffre d’une surpopulation évaluée à plus de 400% de sa capacité initiale ». « La prison de Bertoua compte exactement 478 prisonniers pour une enceinte construite en 1930, pour en accueillir 100 ».
La faute à un système judiciaire qui n’a pas toujours intégré l’objectif principal du code de procédure pénale dont l’application devait permettre une décongestion des prisons du Cameroun. Malheureusement, malgré les possibilités qu’offre ce texte sur les mises en liberté, on se rend compte que près des trois quart des détenus de nos prisons restent des prévenus.
 
          Ange-Gabriel OLINGA (JADE)
Liste des détenus décédés d’août à octobre 2012 :
1. Ekoto Martin
2. Mohamadou Moctar
3. Ousmanou Assana
4. Yao Yaya
5. Sandé Serge
6. Amadou Ali
7. Podi Alain
8. Sali Yola
9. Mamadou Sanouna
10. Youssoufa Nguelnguelde
11. Awalou Amadou
12. Aboubakar Sidiki
13. Mamadou Awalou
14. Ousmanou Aïdjo
15. Hamadiko Ousmanou
Détenus décédés entre le 10 et 13 janvier 2013
1. Aeme César, le 10 janvier 2013
2. Mama Dibel Thierry, le 11 janvier 2013
3. Bili Zambo, le 13 janvier 2013.

LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
 
Où va le Cameroun ?
 
L'Agence "Jade" et ses journalistes réalisent un travail "de fourmis" et plein de risques, pour révéler ce qui se passe dans les prisons camerounaises. Le seul fait qu'ils aient choisi d'étudier "l'Univers carcéral" de ce pays, signifie déjà les larges possibilités qu'ils ont devant eux. Ils ne sont jamais en peine pour trouver de quoi rédiger. Ils  ont là, à portée de main, des réserves d'articles pour longtemps. Toutes les prisons sont pleines. Les meilleurs mùinistres et collaborateurs de Monsieur Biya sont arrêtés l'un après l'autre, certains depuis vingt ans. Pour plusieurs, "rien à déclarer"! "Trouvez-lui quelque chose !" hurlera un procureur. On croit rêver ! (Sic, dans les mémoires d'un condamné)
Une jeune étudiante de Droit, membre actif de "Sant'Egidio", nous a raconté elle-même: "Lorsque je suis arrivée dans l'extrême nord du pays, je suis allé voir un homme que l'on nous avait signalé. Il était là, croupissant depuis des années, en prison. A ma demande, personne n'a pu me fournir une seule pièce justifiant pourquoi on l'avait arrêté. Le dossier était vide." La réalité dépasse la fiction.
Dans un pays où les mensonges s'accumulent depuis si longtemps, où la corruption est la "chose la plus partagée du haut en bas de la société", il n'y a plus à s'étonner de rien. Et les plus généreux risquent "d'y perdre leur âme".
                                                Pierre Jarret