mercredi 8 juin 2011

ILS MERITENT NOTRE RECONNAISSANCE


CAMEROUN -   LES PAYSANS  ONT DROIT A  NOTRE RESPECT 


Suite à la publication de nos articles sur la Manifestation paysanne interdite  au dernier moment  à Yaoundé, ce 31 mai 2011, nous avons reçu plusieurs courriers  de diverses organisations . Comme chrétiens et Fils de Don Bosco, qui tentons dans divers pays de participer  à l’éducation agricole, nous pensons que de tels événements sont des « signes des temps » qui touchent « le Royaume de Dieu ». Nous donnons d’abord la parole à trois organisations civiles. Puis « Monde à construire » apportera sa pensée.
         1 - La Coordination nationale  d’ « Actions paysannes » dénonce un certain nombre de faits 
« Réunis à Yaoundé le 1er juin 2011 au lendemain de la manifestation organisée en notre faveur par l’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs (ACDIC) dans le but d’attirer l’attention des autorités et de l’opinion sur les problèmes de l’agriculture et des petits paysans camerounais,
Nous, Paysannes et Paysans  originaires et en provenance de toutes les régions du Cameroun
Déclarons  solennellement être fortement indignés et choqués par l’accueil et le traitement qui nous ont été réservés à Yaoundé, alors même que notre démarche était pacifique et s’inscrivait à la suite de notre participation au Comice agropastoral d’Ebolowa (Janvier 2011).
Nous condamnons particulièrement :
L’interdiction de la manifestation signifiée après l’heure prévue du début de la marche 
L’arrestation arbitraire de paysans pacifiques et détention dans ces conditions inhumaines
La bastonnade sans motif de l’un des paysans, victime de traumatismes multiples 
La séquestration systématique de plus de 400 hommes, femmes et vieillards dans les locaux de l’ACDIC avec des consignes strictes d’interdiction de  ravitaillement en nourriture et eau pendant 24 h ;
Le refus de recevoir le mémorandum des paysans faisant état des dénonciations et des propositions pour l’amélioration des conditions de vie des paysans et de l’agriculture au Cameroun. »    

2 - L’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs (ACDIC), de concert avec  la Coalition Souveraineté Alimentaire (COSAC)
déplore que l’autorité publique ait gâché cette opportunité de prouver à l’opinion publique nationale et internationale le caractère erroné du cliché selon lequel  la liberté d’expression reste un défi au Cameroun, où les manifestations tendant de manière citoyenne, pacifique et constructive à poser des problèmes sociaux pertinents sont systématiquement interdites.
          3 - Le Président du Réseau « Dynamiques Africaines » de Brazzaville – République du Congo
écrit de son côté à M. Bernard Njonga, Président de l’ACDIC : « Nous convions les autorités camerounaises à appuyer comme à l’accoutumée, le réveil citoyen de la société civile du Cameroun, au lieu de chercher à  le décourager par des intimidations policières qui n’honorent pas du tout le grand pays d’Afrique centrale qu’est le Cameroun »

                                    
A NOUS QUI REDIGEONS « MONDE A CONSTRUIRE »,

cet effort pacifique des ruraux  pour se faire reconnaître dans toute leur dignité, nous rappelle  le souffle puissant qu’avait représenté pour toutes les campagnes de tous les continents  la célèbre Encyclique de Jean XXIII « Mater et Magistra ». Pour la première fois, un Pape dénonçait les problèmes et les abus, non seulement des cités industrielles en plein essor, comme l’avait fait Léon XIII dans sa fameuse « Rerum Novarum », mais aussi des hameaux et des villages ruraux qui semblaient n’intéresser personne : « Il se produit un exode des agriculteurs vers les agglomérations plus importantes et les centres urbains…Comme cet exode a lieu dans presque tous les pays et prend parfois des proportions massives, il pose pour la vie et la dignité de l’homme des problèmes difficiles à résoudre. » (MM 123)
Jean XXIII précisait : « Il incombe à tous, mais surtout aux pouvoirs publics, d’améliorer l’équipement en services essentiels ; réseau routier, transports, communications, eau potable, logements, soins médicaux, écoles élémentaires, techniques et professionnelles, tout ce qui est nécessaire à l’exercice du culte et aux loisirs, enfin ameublement et équipement indispensable à une habitation rurale moderne. »(MM 127)

Le vieux Pape, toujours souriant et bon, regardait les problèmes humains comme peut les voir un Conseiller municipal, un Ministre ou un Dirigeant. Sa première Grande Encyclique, il l’avait voulu en particulier pour ces femmes et ces hommes des campagnes, qu’il sentait déjà méprisés de son temps. Il la signait le 15 mai 1961. Il y a tout juste 50 ans.



                                                           Jean Baptiste Beraud, sdb





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