POLITIQUE

TUNISIE - Le retour de la « croix gammée »
         Cela se passe en Tunisie à La Manouba. Le meurtre du Père salésien Marek Ribinsky continue d’attirer l’attention des « hommes de bonne volonté ». « Samedi et dimanche matin, 19 et 20 février, précise l’Agence salésienne ANS, des centaines de personnes ont participé à des manifestations de solidarité… Sont venues des centaines de personnes parmi lesquelles les élèves (ndlr. en majorité musulmans) de l’école avec leurs parents,  et de nombreux anciens élèves qui ont témoigné leur affection pour le Père Rybinski.
Les ambassadeurs de plusieurs nations sont présents ainsi qu’un représentant du Ministère des affaires étrangères, le Ministre pour les affaires religieuses de la Tunisie, et Mgr l’Archevêque.
Mgr Lahamm Marun Elias a déclaré sur Radio Vatican : « Il semble qu’en Tunisie soit né un mouvement islamiste qui se dresse contre tous les non-musulmans…Les salésiens avaient reçu une lettre de menace…s’adressant aux juifs, qui leur intimait de donner leur argent…En cas de refus, ils viendraient les tuer… Pour les gens simples, si tu n’es pas musulman, tu es juif…Le lettre était signée par une croix nazie… »

La « révolution de la dignité »
Nous apprenons aussi ce matin la magnifique analyse que fait sur les derniers événements de Tunisie, Egypte, Lybie et suite, le P. Faysal Hijazen, curé de Ramallah, en Palestine. Docteur en théologie morale et professeur à l'université de Bethléem, il évoque la « révolution de la dignité » qui a libéré les peuples tunisiens et égyptiens de la « peur provoquée par des régimes habitués à l'intimidation ».
Le réveil de la dignité des peuples, annoncé il y a plus de 40 ans, par le Concile Vatican II, a lieu sous nos yeux. Tel chef d’Etat n’hésite pas à faire bombarder les manifestants, dans les rues de Benghazi ou de Tripoli. D’autres, avec bien  plus de sens de leur responsabilité,  comprennent  qu’ils sont appelés à des  changements.  En mai 68, le Cardinal Marty, archevêque de Paris, déclarait dès les premiers jours : « L’Eglise n’a pas peur des changements »… Au moment où peuvent se réaliser des marches annoncées au Cameroun, dans les rues de Yaoundé ou de Douala, il faut souhaiter aux hommes du pouvoir, qui, pour la plupart, sont sortis des séminaires catholiques, qu’ils aient le courage de se rappeler la grandeur de leur vocation au « métier politique » : « Tu es là pour le bien de ton peuple ! Respecte-le ! »