mardi 15 décembre 2015

POLITIQUE

BURUNDI

Centaines de cas

d’exécutions sommaires

et spectre du conflit ethnique
   
Bujumbura (Agence Fides) – De 150 à 200
personnes ont été retrouvées mortes dans le
cadre de ce qui sembleraient être des exécutions
sommaires à Bujumbura et dans la Bujumbura
rurale, zone périphérique de la capitale du
Burundi. C’est ce qu’indiquent à l’Agence Fides
des sources locales qui demandent à conserver
l’anonymat pour raisons de sécurité.
« Officiellement, le nombre des morts est de 87

mais la société civile et d’autres affirment que
les morts retrouvés dans les rues sont entre 157
et plus de 200. Selon les autorités, les personnes
tuées, en majorité des jeunes, étaient armées.
Mais ces armes n’ont pas été montrées
publiquement » soulignent nos sources.
« Une bonne partie de ces cadavres ont été
trouvés les mains liées dans le dos et ayant reçu
des balles dans la tête, ce qui constitue le clair
signal d’une exécution sommaire ». « Le nombre
des personnes tuées de cette manière pourrait
être encore plus important parce que l’on
soupçonne l’existence de fosses communes »
ajoutent nos sources.
La vague d’exécutions sommaires – dont on

soupçonne qu’elle soit plus le fait de la police
que de l’armée – fait suite à l’assaut coordonné
mené contre trois camps militaires de
Bujumbura au cours de la nuit du 10 au 11
décembre (voir Fides 11 et 12/12/2015) de la
part d’un important groupe de rebelles.
« L’assaut a été repoussé mais une grande partie
des rebelles est parvenue à retourner dans ses
caches dans la montagne » déclarent nos sources,
selon lesquelles ce qui est recherché est le
déclenchement d’un nouveau conflit ethnique.
« La majorité des personnes tuées est constituée
de Tutsis. Des manifestations contre le troisième
mandat du Président Pierre Nkurunziza ont eu
lieu tant dans les quartiers Hutu que dans les
quartiers Tutsis. La crise actuelle est par suite
politique et non pas ethnique. Mais, en frappant
en majorité l’opposition Tutsie, et en épargnant
jusqu’à présent les Hutus, on veut tenter
d’ethniciser la crise ».
Selon les sources de Fides, « depuis le début de

la crise déclenchée par le troisième mandat du
Président obtenu en violation de la Constitution
le 26 avril dernier, ce sont entre 500 et 600
personnes qui ont été tuées auxquelles il
convient d’ajouter les évacués et les burundais
réfugiés dans les pays voisins ».

(L.M.) (Agence Fides 14/12/2015)

samedi 12 décembre 2015

POLITIQUE

BURUNDI

Exécutions sommaires

à Bujumbura après l’assaut d’hier

contre trois casernes
  
Bujumbura (Agence Fides) – Au moins 35
cadavres ont été retrouvés à Nyakabiga, l’un des
quartiers de Bujumbura, la capitale du Burundi,
dans le cadre de ce qui semblent avoir été des
exécutions sommaires, selon ce qu’indiquent à
l’Agence Fides des sources locales depuis
Bujumbura, qui est encore bloquée après les
violents combats ayant eu lieu entre les militaires
et la police d’un côté et des groupes rebelles de
l’autre, groupes qui ont attaqué trois casernes au
cours de la nuit du 10 au 11 décembre
(voir Fides 11/12/2015).
Le bilan officiel de ces affrontements est de 15
morts dont 12 dans les rangs des rebelles.
« Il est probable que les victimes pourraient être

plus nombreuses parce que toutes n’ont peut-être
pas été retrouvées » déclarent nos sources, qui
ont demandé à conservé l’anonymat pour raisons
de sécurité. « L’assaut donné à trois casernes de
la capitale démontre désormais que les forces de
sécurité sont toujours plus divisées entre les
partisans du troisième mandat du Président et
ceux qui s’y opposent. Les assaillants ont
bénéficié de complicités à l’intérieur des
structures militaires. Les assauts ont été
repoussés mais les rebelles sont toutefois
parvenus à prendre possession de différents
armes volées dans les arsenaux des casernes
attaquées ».
Nos interlocuteurs ajoutent que « au moins 100

agents de police ont déserté dernièrement tout
comme des militaires. La tension est toujours
plus élevée et un prêtre en a même fait les frais,
ayant été roué de coups par un agent de police à
Bujumbura voici deux jours ».

(L.M.) (Agence Fides 12/12/2015)

vendredi 11 décembre 2015

POLITIQUE

BURUNDI - Assauts contre
les casernes de la capitale,
repoussés selon le gouvernement
  
Bujumbura (Agence Fides) – De violents
combats ont eu lieu cette nuit et de matin à
Bujumbura, capitale du Burundi, où les rebelles
qui s’opposent au troisième mandat du Président
Pierre Nkurunziza, ont attaqué l’ensemble des
casernes de la capitale (Muha, Ngagara et
ISCAM). Selon les informations recueillies par
l’Agence Fides, les combats ayant débuté vers
04.00 cette nuit ont été particulièrement violents
mais les forces fidèles au Président Nkurunziza
affirment avoir repoussé les assaillants
provoquant des pertes dans leurs rangs.
Selon un porte-parole présidentiel, les attaquants

entendaient libérer les détenus de la prison
centrale de Bujumbura, les assauts contre les
camps militaires ayant en réalité constitué une
diversion. Les rebelles semblent avoir pu
compter sur des complicités à l’intérieur des
structures militaires attaquées.
Le 9 décembre, avaient circulé des rumeurs

relatives à l’imminence d’un coup d’Etat et on
avait constaté un fort accroissement des forces
de sécurité déployées dans la capitale.

(L.M.) (Agence Fides 11/12/2015)

jeudi 10 décembre 2015

POLITIQUE

REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Pour l’Archevêque de Bangui,

 « le Pape a profondément marqué
la communauté musulmane »
  
Bangui (Agence Fides) – « Le Pape est venu en
pèlerin pour nous inviter à la paix. Maintenant,
nous devons nous-mêmes nous faire pèlerins de
paix dans notre propre pays » déclare à l’Agence
Fides S.Exc. Mgr Dieudonné Nzapalainga,
Archevêque de Bangui, capitale de la République
centrafricaine, expliquant sa décision de
parcourir à pieds le quartier musulman KM5
après les tensions de ces jours derniers suite à
l’exclusion de la candidature de l’ancien
Président François Bozizé aux élections
présidentielles (voir Fides 09/12/2015).
« Hier, j’ai fait arrêter la voiture et j’ai continué

à pieds dans le quartier KM5 en compagnie de
jeunes, dans une caravane de la paix, en saluant
ceux que nous rencontrions sur notre passage.
Nous devons faire tomber le mur de la peur et de
la défiance pour aller à la rencontre de l’autre,
en le saluant et en parlant avec lui » explique
Mgr Nzapalainga.
« J’ai cheminé dans le quartier comme un pèlerin

de paix, invitant les uns et les autres à s’accueillir,
à se pardonner et à reconstruire le pays sur la
base de la réconciliation que nous pouvons
traduire dans le terme de Miséricorde que le
Pape François est venu nous proposer ».
A propos de la visite que le Saint-Père a effectué

dans le pays, Mgr Nzapalainga affirme que « ce
sont d’abord les musulmans qui disent : « le Pape
est venu, nous voulons la paix, nous ne voulons
plus la guerre ». Le Pape a marqué profondément
la communauté musulmane. Il est significatif que
les jeunes musulmans du quartier KM5 aient
déposé les armes pour parler avec leurs frères
chrétiens ». « L’esprit que nous a donné le Pape
continue donc à souffler sur le pays » conclut
Mgr Nzapalainga.

(L.M.) (Agence Fides 10/12/2015)