jeudi 28 février 2013

EGLISE

VATICAN

BENOIT XVI :  NOUVELLE MISSION


Ce jeudi 28 février, le Pape se retire, une première depuis des siècles. 

Hier, il a présidé la dernière audience générale de son pontificat, place Saint-Pierre, sous un ciel limpide et un soleil éclatant: au moins 150 000 personnes étaient présentes, jusque dans la rue de la Conciliation, et environ 70 cardinaux.

Quelques extraits de son allocution

           "...Lorsque, le 19 avril, [applaudissements] d’il y a presque huit ans, j’ai accepté d’assumer le ministère pétrinien, j’ai eu cette ferme certitude qui m’a toujours accompagné: cette certitude de la vie de l'Eglise, de la Parole de Dieu. En ce moment, comme je l’ai déjà exprimé à plusieurs reprises, les paroles qui ont résonné en mon cœur ont été : « Seigneur, que me demandes-tu ? C’est un grand poids que tu mets sur mes épaules, mais si Tu me le demandes, sur ta parole, je jetterai les filets, sûr que Tu me guideras, même avec toutes mes faiblesses ».
            Et huit ans plus tard, je peux dire que le Seigneur m’a vraiment guidé, a été proche de moi, j’ai pu percevoir sa présence quotidiennement. Cela a été un bout de chemin de l’Eglise qui a eu des moments de joie et de lumière, mais aussi de moments pas faciles ; je me suis senti comme saint Pierre avec les Apôtres dans la barque sur le lac de Galilée : le Seigneur nous a donné tant de journées de soleil et de brise légère, de jours où la pêche a été abondante ; il y a eu aussi des moments où les eaux étaient agitées et le vent contraire, comme dans toute l’histoire de l’Eglise et où le Seigneur semblait dormir. Mais j’ai toujours su que dans cette barque il y avait le Seigneur et j’ai toujours su que la barque de l’Eglise n’est pas à moi, n’est pas la nôtre [applaudissements] mais est la sienne et qu’il ne la laisse pas couler ; c’est Lui qui la conduit, certainement aussi à travers les hommes qu’il a choisis, parce qu’il l’a voulu ainsi. Telle a été la certitude que personne ne peut troubler. Et c’est pour cela qu’aujourd’hui mon cœur est rempli de gratitude envers Dieu parce qu’il n’a jamais fait manquer ni à l’Eglise ni à moi sa consolation, sa lumière, son amour..;"
 
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

             Nous sommes nombreux à avoir rencontré Benoît XVI dans une de ses multiples démarches à travers le monde. Les médias étaient tous d'accord pour reconnaître que ce ne serait pas facile de remplacer Jean Paul II. Joseph Ratzinger a été reçu par Dieu comme il est. Le pape théologien a fait rapidement savoir à tous qu'il nous apportait sa propre personnalité. Il faudra du temps pour mesurer ses apports à l'Eglise du Christ. Chaque pape nous vient "comme il est".
            Pie XI, le pape de mon enfance m'a donné le goût des "Missions". Il m'a enthousiasmé quand il a démarré au Vatican avec Marconi "sa" Radio, la Radio Vatican. C'était le 12 février 1931. J'avais 9 ans. Papa nous emmena chez Claudius Grange, notre voisin "marxisant" qui avait la radio.
            Pie XII nous tendit la main pour nous saluer. Nous étions un groupe de jeunes prêtres, sur la Place Saint Pierre. C'était le dimanche 25 août 1956. Il venait de célébtrer  la plus grande rencontre de jeunes travailleuses et travailleurs jamais réalisée. A son appel et à celui du Cardinal Cardjin, trente mille jeunes ouvriers du monde entier s'étaient rassemblés là. Leur mouvement devenait le  plus vaste  mouvement d'action catholique de jeunes. Pie XII avait voulu cette rencontre. 
          Jean XXIII fit surgir "Vatican II". Nos vies de prêtre en furent transformées. Le nonce "Roncalli" à qui les Français s'étaient habitués surprenait tout le monde par ses décisions.
         Paul VI ouvrit le Saint Siège aux grands voyages dans chaque continent. Son intervention aux Nations Unies nous est restée. Il fallait toute l'audace du diplomate "Montini" pour dire à tous les chefs d'Etat : "Oh! Vous nous connaissez bien!"
         Jean- Paul Ier vint alors à peine 33 jours. Souvenir extraordinaire que ses rencontres du mercredi avec un petit enfant qu'il interrogeait tout simplement, comme un curé au catéchisme.
         Jean Paul II attendit peu de temps pour voyager vers sa Pologne natale. "Trop tard, écrira un journal. Quand les Russes s'en rendirent compte, il était déjà sur place!"  Tellement fatigué après ce voyage, notera son secrétaire devenu Cardinal, il dormit quatorze heures en rentrant à Rome. Le mur de Berlin ne résista pas longtemps après ce pélerinage chez lui du pape polonais.
         Benoît XVI est le premier depuis plusieurs siècles à se retirer. Ce geste est déjà tout un message. Des chercheurs, des journalistes, des politiques, des économistes, des philosophes, des sociologues  nous disent déjà leurs analyses. Avec eux, nombre de gens des milieux populaires pensent qu'il y a là un geste retentissant pour révéler à notre temps un "message venu d'ailleurs !"
                                             Jean Baptiste Beraud, sdb

samedi 23 février 2013

POLITIQUE

LE SOUDAN DU SUD OUVRE

DES RELATIONS DIPLOMATIQUES

AVEC LE SAINT SIEGE

Deux ans à peine après sa Déclaration d’Indépendance, la République du Soudan du Sud établit des relations diplomatiques complètes avec le Saint-Siège, au niveau d'ambassade et de nonciature.

C’est ce qu’annonce un communiqué de presse du Saint-Siège qui souligne que les deux Etats, désireux de promouvoir des « relations d’amitié réciproque », ont pris la décision d’un « commun accord ».

Les Etats qui entretiennent des relations diplomatiques avec le Saint-Siège sont donc désormais au nombre de 180.

L’indépendance du Soudan du sud a été proclamée le 9 juillet 2011, six ans après les accords de paix de 2005, qui ont mis fin à quarante années de guerre civile avec le nord du pays, en majorité arabe et musulman.

La République du Soudan du Sud couvre un territoire deux fois plus grand que l’Italie, avec une population d’environ 8 millions d’habitants dont 60% sont chrétiens et les autres 40% se rattachent à des religions animistes ou traditionnelles.

Radio Vatican souligne à cette occasion la situation précaire des chrétiens: "Pour les chrétiens la situation reste explosive d’autant que la scission s’est faite aussi sur une base religieuse : les musulmans au Nord, chrétiens et animistes au Sud. La plupart des catholiques ont été expulsés par le régime de Khartoum vers le Sud. Il ne reste plus qu’une poignée de chrétiens au Nord. Le séminaire de Khartoum a également été transféré à Juba, la capitale du Sud".

"La violence continue à faire des morts et des blessés, déplore la même source, et à provoquer de nouveaux déplacements de civils. Le CICR a récemment indiqué s’être engagé dans la distribution des secours à des milliers de personnes et pour faciliter l’accès des déplacés à l’eau potable".

LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

Il est intéressant de suivre les évolutions des deux Etats du Soudan vis à vis de l'Eglise. L'Histoire salésienne garde le sympathique souvenir de l'invitation directe de Omar El Béchir au Supérieur Général des Salésiens, le Père Egidio Vigano.
Le Père aimait rapporter le fait: "Omar El Béchir s'était adressé à Jean Paul II qui lui avait dit: "Pour des Ecoles Techniques, adressez-vous aux Salésiens !"
Son ambassadeur vient me voir: 
- "Venez. Il nous faut une Ecole Technique à Karthoum !"
- "Comment voulez-vous que nous y allions ? Sur place, vous attaquez les Eglises" 
- "Non, pour vous, ce ne sera pas pareil. Ce sera comme pour Mère Teresa."
- "Eh quoi ? Mère Teresa ?
- "Mère Teresa fait de l'humanitaire. Nous avons besoin d'elle. Nous ne toucherons pas ses oeuvres. Pour vous, ce sera pareil. Nous avons besoin de vos Ecoles Techniques pour former des ouvriers spécialisés. Nous n'en avons pas."
Et le Père Vigano de poursuivre, avec son grand rire, plein de joie salésienne: "Nous y sommes allés. Leur Président nous a construit lui-même une belle Ecole Technique à Karthoum."  
C'était dans le nord du pays, en 1986.
Mais entre temps, les missionnaires venus à l'appel du "Projet Afrique" étaient déjà installés dans le sud, nouvel Etat africain depuis deux ans. Des nouvelles passionnantes nous arrivaient de Tonj et de Juba (1982), de Wau (1985). Puis ce fut aussi Maridi en 2010.
Des jeunes soudanais partent déjà dans la Tanzanie voisine pour leur noviciat, puis au Kenya pour la théologie.

                                                 Jean Baptiste Beraud, sdb

vendredi 22 février 2013

EGLISE

CONGO

NOUVEL EVEQUE A POINTE-NOIRE

LE SALESIEN  MIGUEL ANGEL OLAVERRI


La nouvelle est tombée ce 22 février 2013 vers midi. Le pape Benoît XVI a nommé le Père Miguel Angel Olaverri, comme évêque du diocèse de Pointe-Noire au Congo Brazza. Depuis deux ans, le Père en  assurait les fonctions d'administrateur apostolique.

Longue fidélité sur un beau chemin pastoral en Espagne puis en Afrique que celle du Père Miguel. Dès les années 70 -80, il est sollicité par la Province salésienne de Paris pour être son "Délégué"  des nouvelles implantations qu'elle ouvre en Afrique noire. Les salésiens de Lyon sont arrivés depuis des années en Côte d'ivoire. Ceux de Paris sont à Pointe-Noire depuis le célèbre appel "Fidei Donum" de Pie XII.

Le jeune prêtre espagnol Miguel Angel, parti très tôt lui aussi pour l' Afrique, sera le premier Responsable de la nouvelle "Quasi-Province" que viendra ouvrir en 1998, le Père Edmundo Vecchi, Supérieur Général. Le nouveau "Provincial" se trouvera ainsi à la tête de 80 religieux, presque tous venus comme volontaires de tous les continents, au temps du fameux "Projet Afrique". Il installe les Bureaux de la nouvelle circonscription à Yaoundé, au Cameroun et il commence ses "visites" dans les six pays d'Afrique centrale, son nouveau "territoire apostolique": Cameroun, Centrafrique, Congo Brazza, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad. Son sens profondément humain lui apporte un rayonnement bienfaisant auprès de chacun. Son humour et sa guitarre solutionnent nombre de problèmes. Il nous rassemble au Tchad pour inaugurer la noiuvelle oeuvre de N'Djamena. Il prépare et organise l'arrivée à Ekié des "Soeurs de Don Variara". Il lance le Bulletin salésien, l'un des premiers dans les zones du "Projet Afrique"

Au moment où il reçoit sa nouvelle mission dans l'Eglise, la jeune Province de Yaoundé qu'il a contribué à fonder compte plus de 160 salésiens, dont la grande majorité est maintenant africaine.

Père Miguel, notre affection et  notre prière t'accompagnent dans ta nouvelle mission.


                                                            Jean Baptiste Beraud, sdb

mercredi 20 février 2013

POLITIQUE


CENTRAFRIQUE  :      
"SAUVER LE PEUPLE DE L'ASPHYXIE"
 
Les évêques lancent un appel vibrant pour la paix


« Brisons les liens de la mort
et sauvons le Peuple Centrafricain de l'asphyxie. »

Depuis la dernière crise militaro-politique que vient de connaître notre pays, Nous Evêques de Centrafrique, sommes restés solidaires et près du peuple pour partager les peines et les difficultés endurées par cette population meurtrie dans sa chair. Cependant nous constatons que les accords de Libreville du 11 janvier 2013, tardent à se réaliser pleinement. C’est la raison pour laquelle nous nous engageons à lancer un vibrant appel au Gouvernement d’Union Nationale, à la CEEAC, à la Communauté Internationale, et aux personnes de bonne volonté en vue d’oeuvrer instamment pour mettre fin à la souffrance du peuple Centrafricain.

I. Réalités présentes :

Depuis ces derniers évènements, une grande partie des régions de Centrafrique est occupée par la rébellion armée. Les populations vivent dans la peur. Elles sont dispersées dans la brousse ; elles ne peuvent plus vaquer librement à ses occupations ; les activités champêtres sont abandonnées.

Dans les villes occupées, des malades se retrouvent sans soins ; les hôpitaux sont fermés ou complètement détruits, des bâtiments scolaires ont été saccagés, pillés et par endroit complètement détruits. Inévitablement, la scolarité de milliers et de milliers d’enfants est compromise. Le droit inviolable à l’intégrité physique de la personne humaine, notamment en ce qui concerne les jeunes filles et les femmes, n’est plus respecté. Nombre de jeunes filles et de femmes ne cessent de faire l’objet de viol.

D’autres actes notoirement déplorables sont les infrastructures de l’état et les édifices religieux qui sont saccagés, pillés, profanés et les voitures emportées. Les quelques unités de production existantes ont été vandalisées, les biens et les propriétés des citoyens ne sont plus sécurisés ; des villages incendiés.

II. Plan d’action

Doit-on continuer à soumettre le peuple à de telles conditions de vie si inhumaines et humiliantes qui, pourtant, ont préalablement fait l’objet de plusieurs discussions et dialogues ?

Nous en appelons à votre sens de patriotisme : libérez rapidement et sans délai ce peuple qui ne veut que la paix pour vaquer à ses occupations. Le peuple meurtri qui crie en silence et dont la voix est étouffée n’en peut plus. Il exprime son exaspération face à toutes les exactions qu’on lui impose depuis le mois de décembre de l’année dernière.

A cet effet, nous recommandons :

Au Médiateur de la CEEAC, à la Communauté Internationale, aux ambassadeurs accrédités en Centrafrique, au BINUCA, à la CEEAC d’aider rapidement pour que :*

Les routes soient ouvertes afin de faciliter la libre circulation du peuple centrafricain. Car les gens meurent de faim, ils sont asphyxiés, ils n’ont plus de ravitaillement ni en carburant, ni en denrées alimentaires, ni en médicaments essentiels.

Les réseaux téléphoniques soient rétablis dans les zones occupées, car on ne peut pas priver tout un peuple de son droit de communiquer.

Le Gouvernement assume sa responsabilité et garantisse la sécurité des religieux, religieuses et de tout citoyen centrafricain.

Les responsables des différentes factions rebelles qui sont dans les zones occupées mettent immédiatement fin aux vols et viols, aux actes de vandalisme, aux tueries et aux exactions sur le peuple centrafricain, les religieux et surtout sur les bâtiments et les édifices publics et religieux.

III Conclusion

Nous vous mettons devant votre conscience et votre responsabilité: les populations sont déplacées, elles vivent dans la terreur et l’angoisse. Des innocents centrafricains sont tués, égorgés comme des animaux. TROP C’EST TROP. NOUS SOMMES FATIGUES. LE PEUPLE EST LAS DE TOUTES CES SOUFFRANCES INUTILES, DESTRUCTRICES.

Cette situation doit changer. Le peuple centrafricain a le droit de vivre en paix dans son pays et vaquer sans inquiétude à ses occupations. Nous exigeons le respect de la parole donnée et de la Constitution.

Que ce début de carême soit pour chacun un temps de conversion des coeurs afin de faire sortir ce peuple pris en otage et qui attend de nous une libération totale ; la paix qui vient de Dieu, la paix des coeurs et non celle des armes.

Fait à Bangui, 14 Février 2013

Mgr Edouard MATHOS, président de la CECA, évêque de Bambari
Mgr Albert VANBUEL, vice-président de la CECA, évêque de Kaga Bandoro
Mgr Dieudonné NZAPALAINGA, archevêque de Bangui
Mgr Nestor Désiré NONGO AZAGBIA, évêque de Bossangoa
Mgr GUERRINO PERIN, évêque de Mbaïki
Mgr Peter MARZINKOWSKY, évêque d’Alindao
Mgr Dennis KOFI AGBENYADZI, évêque de Berberati
Mgr Armando GIANNI, évêque de Bouar
Mgr Juan Jose AGUIRRE, évêque de Bangassou
Mgr Cyr Nestor YAPAUPA, évêque coadjuteur d’Alindao.

LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

Un tout petit pays complètement enclavé au coeur du continent noir. Des populations travailleuses que l'on empêche de s'épanouir depuis des années.
Un certain nombre de puissances étrangères ont de lourdes reponsabilités dans les situations de pauvreté, de manques d'initiatives que peuvent conserver des générations successives. Il suffit de retrouver quelques témoignages bien vérifiés comme ceux de François Xavier Vershave dans "Noir Silence". Je lis en page 225 " En Centrafrique, bien davantage qu'ailleurs, ces chercheurs d'or et de diamants...ont, avec le temps et le laisser-faire des régimes centrafricains, fixé de véritables territoires de puissance... L'une des régions à fort rendement minier, Berberati, est classée "zone d'activité militaire", et exclusivement occupée par l'armée française."  Le 27 septembre 1995, le Canard Enchaîné pourra affirmer, face aux scandales en série qui éclaboussent le pouvoir en place: " Les forces armées françaises basées en Centrafrique s'y opposent d'autant moins qu'elles sont elles-mêmes "compromises...dans la fraude du diamant."
Simple rappel qui montre la nécessité de "l'appel à la conscience" que lancent les  évêques de Centrafrique, avec parmi eux, celui de Berberati. Nombre de personnes et de pays sont concernés par ce qui arrive au peuple cantrafricain. Interrogez-vous en conscience.

Le petit épiscopat de la Centrafrique, dix évêques, pas plus, a le courage de prendre la parole. Sur les insistances du Pape qui nous quitte, ils prennent la hardiesse des mots pour dénoncer ces crimes et ces atrocités dont ils sont témoins. Ils savent que les mots "politique, économie, social", qu'employait si souvent Benoît XVI, ne sont pas des mots "tabou" dans l'Eglise. Ils sont les mots de "la vie quotidienne" avec lesquels, dans chaque personne,tu rencontres Jésus-Christ.
Si l'évêque salésien de Kaga Bandoro, Mgr Vanbuel, pouvat nous écrire dernièrement qu'il "était la seule personnalité" à être restée dans son diocèse, face  au déferlement de bandes inconnues, il nous affirme maintenant que les communautés d'Eglise, voir d'évêques, même petites, sont fortes lorsqu'elles sont profondément unies.
                                            Pierre Jarret



 

 

lundi 18 février 2013

POLITIQUE

CAMEROUN

DANS LES COULOIRS DE LA MORT
 
 

Dans la prison de Douala,
les condamnés redoutent la fusillade au petit matin

Rejetés par leurs familles, évités par les avocats, discriminés par les Ongs, les condamnés à mort de la prison de Douala vivent dans la peur d’être un jour extraits de leurs cellules pour être fusillés. En attendant le moment fatidique, tous s’en remettent à Dieu.

Ce dimanche, jour de visite à la prison de New-Bell à Douala, la cellule " spéciale 01 " connaît de nombreux va et vient de détenus qui entrent, sortent, jouent au ludo, aux échecs ou regardent la télévision. Ces prisonniers, venus d’autres quartiers de la prison, apprécient le calme de cet îlot, suffisamment aéré et équipé d’un téléviseur, mais certainement pas la situation pénale de ses occupants. Ils sont treize condamnés qui attendent le moment fatidique d’être fusillés sur la place publique. Le regard hagard et perdu de la plupart d’entre eux exprime leur angoisse. "Je suis un innocent qu’on a condamné à mort pour rien et peut-être qu’un jour, on viendra me sortir d’ici pour aller me tuer", plaide, dans un français difficile, Kaowala Mbarandi Jacques, âgé d’environ trente ans et incarcéré depuis octobre 2008.

 
Etienne TASSE

JADE (Journalistes en Afrique pour le Développement) Cameroun

 
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

Les équipes de JADE Cameroun réalisent un travail d'enquête considérable sur les geôles du système en place. Ces journalistes mènent un combat sérieux en faveur des Droits de l'homme dans un pays où malgré toutes les façades politiques, le quotidien et l'habituel affichent un mépris remarqué à la dignité de la personne humaine. Une jeune femme, militante de Sant'Egidio, nous a raconté comment elle a tenu à faire un long voyage jusque dans le nord du pays, afin de visiter une prison de la région de Garoua. Terminant ses études de Droit, elle y découvrait tout simplement un homme enbastillé là depuis plusieurs années. Pourquoi était-il là ? Il ne le savait pas. Quelques heures après la visite de la représentante de Sant'Egidio, l'homme était finalement libéré. Personne ne savait pourquoi il avait été arrêté. Aucune trace dans les archives. Type de gouvernement qui mérite que l'on puisse s'interroger !
                                    Pierre Jarret

lundi 11 février 2013

EGLISE

ROME

UN TRES GRAND PAPE

Communiqué officiel du Vatican
Vatican, lundi 11 février 2013

"Frères très chers,

Je vous ai convoqués à ce Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.
"

LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
En octobre 2012, j'étais à une des audiences de Benoît XVI du mercredi. Nous étions là un groupe international de missionnaires. Nous apprenions que chaque mercredi; il faisait salle comble. Nous découvrions aussi sur la Place St Pierre, en la Fête de l'ouverture de "l'Année de la foi" que les statistiques des foules accourues durant son Pontificat dépassaient tous les chiffres atteints auparavant.
Ses livres publiés régulièrement battaient de loin tous les records des ventes vaticanes. Un synode et un voyage au Moyen Orient amena des musulmans à venir lui partager; "Nous avons besoin des chrétiens ici". Les contacts oecuméniques s'amplifiaient eux aussi et devenaient lourds de promesses.
Dans un monde en plein bouleversement, ce Pape ose dire tout à coup ce matin, à ses Frères Cardinaux: "... Dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié".
Un Pape qui a la force de parler ainsi, alors qu'il accepte tant de "premières": rédiger un article pour le "Financial Times" qui lui vaudra nombre de réponses favorables des plus grands économistes du moment, prendre le temps de "tweeter" même en latin, inviter les chrétiens à entrer "dans les réseaux" et à y tenter des "communautés".
Et finalement, cette démission, si "humainement expliquée" par cet authentique successeur de Pierre, n'est -t- elle pas dejà elle aussi un de ces signes de ce qu'il nous demandait à tous de réaliser. Il nous parlait de "nouvelle évangélisation".
                               Jean Baptiste Beraud, sdb
 
 

POLITIQUE

CAMEROUN
 
FETE DE LA JEUNESSE
 
 
A l’occasion de la 47ème édition de la Fête de la Jeunesse qui se célèbre le 11 février, le Président de la République, S.E. Paul BIYA a délivré un message d’espoir aux jeunes ce 10 février 2013.

Ce qu'a dit Mr Paul Biya

"Chers jeunes compatriotes,
A l’occasion de la Fête de la Jeunesse, j’ai coutume de faire devant vous un bilan de ce que le Gouvernement a accompli pour vous dans les domaines de l’éducation, de la jeunesse et de la formation civique et de vous faire part de nos projets pour le proche avenir.
Le thème choisi cette année pour votre fête : « Jeunesse, responsabilité civique et participation au processus de développement», fonde le message d’espoir que je désire vous adresser, particulièrement à ceux qui connaissent le doute, le désenchantement et qui cessent peut-être de croire en leur avenir.
Je m’adresserai d’abord à la jeunesse « encadrée », c’est-à-dire à celle qui fréquente l’école, le collège, le lycée, l’université ou les grandes écoles. Pour ceux-là, l’Etat et leurs parents consentent de grands sacrifices. Les budgets des départements ministériels concernés comptent parmi les plus importants de la République. Grâce à ces dotations, ...
 
 
Ce que Mr Paul Biya n'a pas dit:
 
Dommage que Mr le Président de la République n'ait rien dit sur la jeune camerounaise Vanessa Tchatchou, à qui l'an dernier, on a fait disparaître son enfant, dès sa naissance, avec des complicités de personnes de la haute société. Un bébé ne peut se remplacer par des "Félicitations au courage d'une jeune maman" ni par un "Prix pour quelque Reconnaissance à un solide témoignage". De telles réactions ne sont pas dignes d'une société qui se respecte.  La Fête de la Jeunesse camerounaise pourrait aussi être la Fête d'une jeune maman qui a maintenant 18 ans. Cet enfant, dont les Responsables du Cameroun, savent où il est, pourrait être, en cette Fête de la jeunesse, avec sa jeune maman et son jeune papa. Dommage, Monsieur le Président !
                                Pierre Jarret 

dimanche 10 février 2013

EGLISE

SYRIE

LA TRAGEDIE
Carême 2013 :
« Solidarité dans la Foi et la Charité »
L'appel dramatique de Sa Béatitude Gregorios III

Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem, lance dans sa lettre pour le carême 2013 un appel pour une
« solidarité dans la Foi et la Charité"...

Ce Patriarche, dont les communautés de chrétiens
sont rattachées à l'Eglise Catholique
dénonce particulièrement l'horreur de la  situation en Syrie.

"Aujourd'hui, face aux souffrances et aux calamités que subissent nos pays arabes, nous avons d'abord besoin de vivre cette solidarité chrétienne que Saint Paul nous décrit dans sa lettre aux Corinthiens : « Si un membre souffre, tous les autres membres souffrent aussi. Et si un membre se réjouit, tous les autres membres se réjouissent aussi » (1 Cor 12, 25-26). Comment faire face autrement à la situation en Syrie qui dépasse et de beaucoup nos capacités bien limitées.

Plus de deux millions de déplacés

Dans les éparchies de Homs, de Lataquié, Safita et Marmarita (la Vallée des Chrétiens avec 143 villages), d’Alep, de Horan et de Damas la situation des habitants en général et de nos fidèles en particulier est catastrophique. Une vingtaine d'églises y ont été détruites, endommagées, dévastées, abandonnées. La Divine Liturgie n'y ait plus célébrée. Les fidèles sont partis et les prêtres aussi. On avance le chiffre de plus de 2 millions de personnes déplacées.


Plusieurs de nos fidèles ont été enlevés et ceux qui ont été rendus à leur famille l'ont été contre le payement d'une très grosse rançon.

Sans compter les blessés, on estime que plus de 1.000 Chrétiens auraient été tués dont une centaine de Grecs-Melkites Catholiques.

La tragédie des réfugiés

La situation des réfugiés de l'intérieur est tragique. Les loyers dans les zones de refuges sont exorbitants alors qu'en face il n'y a plus de rentrées. Ces réfugiés après avoir perdu leur maison, leur travail et souvent leur outil de travail, ne trouvent que très rarement du travail. Ils sont souvent sans aucune ressource. Sans oublier ceux qui ont encore la chance d'être dans leur village, dans leur maison mais qui sont aussi de nouveaux pauvres. Des pauvres de la crise économique qui frappe tout le pays : hausse des prix et baisse des rentrées.

Et il y a les réfugiés qui sont partis pour les pays voisins comme le Liban, en Europe ou ailleurs.


Sa Sainteté Benoit XVI dans sa lettre pour ce Carême 2013 si justement intitulée « Croire dans la charité suscite la charité », nous dit :« Une foi sans œuvres est comme un arbre sans fruits: ces deux vertus s’impliquent réciproquement. Le Carême nous invite précisément, avec les indications traditionnelles pour la vie chrétienne, à alimenter la foi à travers une écoute plus attentive et prolongée de la Parole de Dieu et la participation aux Sacrements, et, dans le même temps, à croître dans la charité, dans l’amour de Dieu et envers le prochain, également à travers les indications concrètes du jeûne, de la pénitence et de l’aumône » (Par. 3)

La question à laquelle nous devons répondre, nous ici en Orient, est existentielle : To be or not to be... Etre ou ne pas Etre ! L'avenir des Chrétiens en Orient est en jeu.