lundi 6 juin 2011

"Un Etat qui ne se préoccupe pas de la Justice est un Etat de vauriens"( St Augustin )

SOUVENIRS

LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE
ET LA « VIE CONSACREE »

Ce samedi 28 janvier 2007, en la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé, environ 500 personnes, religieuses, religieux, prêtres  se sont retrouvées pour leur Journée annuelle de la Vie consacrée.

Le Père Armand Fessi  et Sœur Sylvia Ricchi ont analysé différents aspects de l’Encyclique de Benoît XVI,  « Dieu est amour »
Quelques mots frappent ici ou là l’auditeur qui retient tel ou tel aspect.

« Eros » et « agape ». « caritas et assistance sociale »

Le Père Fessi s’est particulièrement penché sur les deux mots qui désignent l’amour, « Eros » et « Agape », et que Benoît XVI a analysés dans l’Encyclique.
L’eros  a tendance à « prendre ». L’agape s’oriente vers « donner ». L’eros ne trouve sa raison d’être que dans l’agape. On ne peut prendre sans donner. On ne peut donner sans recevoir. Pour donner le Christ, il faut le recevoir.
Si la prostituée « prend », elle peut réapprendre à donner lorsque « justice et charité savent construire des structures plus justes. »

Sœur Sylvia Ricchi  propose trois points de réflexion :
« On ne peut parler d’amour sans parler de conversion. Notre amour est érotique s’il n’est pas celui de Dieu. C’est nous qui agissons. Pas Lui. »
            « Il n’y a pas d’idées nouvelles. La porte est étroite. L’amour de Dieu est exigeant. »
            «  La « caritas » n’est jamais assistance sociale. Elle est toujours présence de Dieu parmi les hommes. »

            En finale, un temps est prévu pour des questions.
            J’en risque une :
            « La deuxième partie de l’Encyclique de Benoît XVI sur l’Amour, étudiée ce matin, s’inscrit très fort dans l’Histoire de la Doctrine Sociale de l’Eglise.
Benoît XVI a une citation des plus vigoureuses pour appeler à plus de justice dans un monde où les situations de détérioration s’accentuent. Il ne fait qu’une citation. Il semble que personne n’ait osé l’utiliser avant lui dans un texte de ce genre. C’est un mot de St Augustin qui dénonce en substance : «  Un Etat qui ne se préoccupe pas de la Justice est un état de vauriens ». Benoît XVI sait le poids des mots. Le mot « vauriens » signifie  une condamnation sévère.
Pensez-vous que les personnes consacrées pourraient se sentir ensemble appelées à éveiller davantage les consciences sur nombre d’injustices dont elles sont très souvent les témoins ? »

Les deux conférenciers, le Père Christophe Zoa, récemment nommé évêque auxiliaire de Yaoundé,  un directeur salésien, des séminaristes en provenance d’Amérique latine, des jeunes religieuses et religieux africains manifestent leur approbation à cette suggestion.

 Le cri de Benoît XVI : 
« La doctrine sociale de l’Eglise est devenue un repère fondamental. »

Tous savent que la Doctrine Sociale de l’Eglise catholique n’est pas suffisamment connue ni étudiée, ni appliquée.
Mais face à la citation de St Augustin, apportée dans l’intervention, il peut déjà être intéressant de revoir le texte exact de Benoît XVI.
Au N° 28 de son Encyclique, il écrit :
 « L’ordre juste de la société et de l’Etat est le devoir essentiel du politique. Un Etat qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait à une grande bande de vauriens, comme l’a dit un jour saint Augustin : 
« Remota itaque justitia quid sunt regna nisi magna latrocinia »
 ( La Cité de Dieu, IV, 4 : CCL 47, 102 : La Pléiade, Paris ( 2000 ), p.138 )
            Si les limites de cet article ne nous permettent guère de nous étendre, il vaut tout de même la peine de saisir la volonté de Benoît XVI, en ce moment de notre histoire.
            Exactement sept lignes avant notre citation ci-dessus, il note : « Dans la situation difficile où nous nous trouvons aujourd’hui, à cause aussi de la mondialisation de l’économie, la doctrine sociale de l’Eglise est devenue un repère fondamental. » ( N° 27 )
            Suit un assez long exposé où sur trois pages revient treize fois le mot « politique », dix-sept fois le mot « Etat », vingt-deux fois le mot « juste » ou « justice ». ( N° 28 à 30 )
            La Famille salésienne, liée à des femmes et à des hommes engagés dans la « vie consacrée », est consciente de sa mission de transformation du monde. Elle trouve là, des textes à travailler et à approfondir.
            Telle phrase de cette partie de l’Encyclique pourra être perçue par elle comme une invitation pressante : «  Le devoir immédiat d’agir pour un ordre juste dans la société est… le propre des fidèles laÏcs. En tant que citoyens de l’Etat, ils sont appelés à participer personnellement à la vie publique… Une des missions des fidèles est donc de configurer de manière droite la vie sociale… la charité doit animer l’existence entière des fidèles laïcs et donc aussi leur activité politique, vécue comme « charité sociale » ( N° 29 )


                                                                              Jean Baptiste BERAUD









        

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