jeudi 31 mars 2011

Le P. Miguel Olaverri, sdb, administrateur apostolique de Pointe-Noire (Congo)

N° 1512/11

Communique

La Nonciature Apostolique en République du Congo communique qu’en date 31 mars 2011:

1.      le Saint-Père Benoît XVI a relevé du gouvernement pastoral du Diocèse de Pointe-Noire Son Excellence Mgr Jean Claude Makaya Loemba, jusqu’à présent Evêque de Pointe-Noire ;

2.     la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, en vigueur des facultés spéciales que le Saint-Père Benoît XVI lui à accordées, a nommé Administrateur Apostolique Sede vacante et ad nutum Sanctae Sedis du Diocèse de Pointe-Noire le Révérend Père Miguel Angel Olaverri S.D.B., à présent Supérieur de la Communauté des Salésiens de Pointe-Noire.
                                            

Brazzaville, le 31 mars 2011 



Au Lesotho, le premier prêtre salésien

mercredi 30 mars 2011

Communiqué de la Conférence épiscopale des Régions du Nord de l'Afrique ( Cerna)

Les évêques de la CERNA analysent la situation dans les pays arabes
 « Les Evêques d'Afrique du Nord  (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye), tous confrontés à des évolutions historiques, qui touchent les pays arabes et spécialement le Maghreb, tiennent à répercuter leur  pressant appel en vue de trouver  à ce douloureux conflit, une solution  juste et digne pour tous. Ils s'unissent en cela à l'appel pressant lancé par Benoît XVI en ce dimanche 27 Mars.
Comme ils le notaient déjà dans le compte rendu de leur dernière Assemblée, ils reconnaissent, dans les événements qui bouleversent actuellement la Région, une revendication légitime de liberté, de justice et de dignité, notamment de la part des jeunes générations. Cette revendication se traduit par une volonté d'être reconnus comme citoyens, citoyens responsables, ayant la possibilité de trouver un travail qui leur permette de vivre décemment, bannissant toute corruption et tout clientélisme.
Aujourd'hui, ce vent de changement traverse notamment la Libye. Et nous rejoignons plus particulièrement nos Frères Evêques de Tripoli et de Bengazi, et toutes les populations de ce pays.
Nous savons que la guerre ne résout rien, et lorsqu'elle s'enclenche, elle est aussi  incontrôlable qu'une explosion dans un réacteur nucléaire ! Les premières victimes sont toujours les plus pauvres et les plus démunis ! Par ailleurs, que nous le voulions ou non, la guerre au Proche Orient, et maintenant au Maghreb, sera toujours récupérée comme une « croisade ». Et cela retombe inévitablement sur les relations de convivialité que Chrétiens et Musulmans ont tissé et continuent de tisser au quotidien.
L'enjeu d'une médiation diplomatique serait d'aider les Libyens sur un chemin de négociation pour qu'ils trouvent eux-mêmes une solution honorable au bénéfice de tous. S'asseoir à une même table, n'est-il pas l'unique chemin à prendre ensemble pour pouvoir retisser des liens qui ont été rompus et recomposer un tissu social qui bannit la revanche et la haine ?
Au cœur du conflit, dans ce pays comme dans les autres atteints par la violence, une mobilisation de la diplomatie et de l'aide humanitaire doit se faire pour aider des évolutions qui tiennent compte des aspirations à la liberté et à la citoyenneté responsable.
Tout cela n'est-il pas urgent pour empêcher que des victimes succombent de toute part, soit à cause de la force, ou du manque de nourriture et de soins.
Ces événements entraînent des déplacements de populations ; certaines n'hésitant pas à passer les frontières terrestres ou maritimes, au risque de leur vie et de celui de n'être pas accueillies. Mais d'autres, les « pauvres des pauvres » n'ayant même pas ce recours à cause de leur pauvreté extrême, sont obligés de subir les événements sans aucune possibilité de se défendre.
-          L'Eglise peut-elle seule accueillir toutes ces détresses ?
-          Comment aider tous les hommes de bonne volonté à unir leurs efforts ?
Ils souhaitent que dans toutes les parties du monde, notamment dans les pays du Maghreb, les hommes puissent sortir de l'enfermement dû à la peur, à l'ignorance mutuelle et à l'injustice pour rentrer dans une dynamique de cette espérance à laquelle tant de personnes aspirent dans ces régions.
Au nom des convictions qui animent notre Foi dans le Dieu Unique, nous voulons
aider à construire un monde de Fraternité Universelle dans le mutuel respect des personnes et des Peuples.
           Nous prions le Très Haut pour qu'Il incite les Responsables à trouver le chemin qui conduit vers la Justice et la Paix.

+Vincent LANDEL s.c.j.
Archevêque de Rabat,
Président de la CERNA  
                                             EVEQUES CERNA 29 MARS 2011
                                                    

mardi 29 mars 2011

Lorsqu'un acteur de cinéma raconte l'histoire d'un monastère

Michael Lonsdale, qui a participé au tournage du film « Des hommes et des dieux » ( 2010) répond ainsi à un journaliste qui l’interroge sur ces évènements : « Les moines de Tibhirine étaient complètement intégrés à la population. Ils cultivaient la terre, élevaient des brebis, entretenaient des ruches…Les paysans avec lesquels ils travaillaient, qu’ils soignaient, étaient comme des frères qu’ils ne voulaient pas abandonner. La décennie 1990, ce sont des années noires en Algérie. Des bandes armées entrent dans les villages et massacrent sans distinction les vieillards, les femmes, les enfants… Beaucoup de religieux catholiques, des Pères Blancs, des sœurs, l’évêque d’Oran sont assassinés également. Après  le meurtre de travailleurs croates près de leur monastère, les moines de Tibhirine ont peur d’être tués à leur tour. Alors ils tiennent un chapitre, c’est-à-dire une réunion plénière pour savoir qui veut rester, qui veut partir. Ils étaient sept, avec le supérieur, Christian de Chergé…Lorsque celui-ci les interroge, trois penchent d’un côté, trois de l’autre.  Christian les a tous vus ensuite individuellement, pour parler longuement avec eux de leurs motivations, de l’avenir…Puis, à la deuxième réunion tous ont dit vouloir rester à Tibhirine. »

Michael Lonsdale a voulu retrouver dans le détail ce qu’il doit représenter à l’écran. Il tient à ajouter ces précisions, lui qui devait « être » dans le film Frère Luc. Il l’a connu en interrogeant longuement les trappistes de Tamié, au-dessus d’Albertville, en pleines montagnes de la Savoie française. Il livre au journaliste : « Frère Luc était frère convers, c’est-à-dire qu’il était religieux, mais pas prêtre. Il ne disait pas la messe… Sur sa robe blanche, il portait un vieux pull et sur la tête un éternel bonnet. C’était un médecin : il soignait de l’aube à la nuit. Parfois 150 personnes par jour. Il recevait tout le monde, les villageois, mai aussi  les rebelles, lorsqu’on lui en amenait. Il parlait bien arabe. Quand il y avait un problème dans la famille, on venait le consulter. Lorsque le supérieur lui demande quel est son choix, il répond : « Je reste, j’ai trop à faire ici, et puis où irais-je ? »


lundi 28 mars 2011

Paix atomique ?

7 août 1945, Hiroshima

« Albert Camus rédigea un jour un éditorial pour Combat, journal de la Résistance, (ndlr. en France) né dans la clandestinité pendant l’occupation allemande, dans lequel il écrivait depuis 1942. La date de cet éditorial est importante : nous sommes le 8 août 1945, juste au lendemain du largage de la première bombe atomique par les Etats-Unis, sur la ville japonaise de Hiroshima. Camus s’indigne de la relative satisfaction des puissants devant cet exploit technique, cette réussite militaire. Il adresse un appel extrêmement pressant à toutes les autorités du monde pour qu’elles fassent définitivement le choix de la vie, et donc refusent tout aussi définitivement la course à la mort : « Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques… Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. »
           
Guy Aurenche, dans son livre           
 « Le souffle d’une vie »,
publié  à l’occasion des cinquante ans du « CCFD – Terre Solidaire »

Au moment où le Japon redécouvre tragiquement les attaques du nucléaire, ce texte invite chacun à réfléchir. L’amour des autres et de Dieu mène vers d’autres pistes. Personne n’est obligé d’être croyant pour les trouver,
                                                                                   JBB


jeudi 24 mars 2011

Le Cameroun peut-il laisser mourir ses jeunes ?

Quand le Cameroun laisse mourir ses jeunes
« Avril 2005, à Buéa, deux étudiants de l’université sont tués par balles lors d’une révolte dans une mini-cité… Une commission d’enquête est mise sur pied…Les conclusions de l’enquête n’ont jamais été rendues publiques… »
« En 2006, quatre personnes sont tuées par les hommes en tenue dans la capitale du Sud-Ouest, lors de nouvelles manifestations estudiantines…Pas de commission, ni d’enquête… »
« Le 17 septembre 2007, c’est Abong Mbang, dans l’est du Cameroun, qui est le théâtre d’une répression d’une marche de protestation contre la privation d’électricité. Deux lycéens sont abattus par les forces de l’ordre. Marcel Bertrand Mvogo Awono et Jean Jaurès Shimpe Poungou Zok. Les conclusions de l’enquête resteront dans les tiroirs. »
                «  Le 5 octobre 2007, deux personnes sont tuées au marché de Mokolo, à Yaoundé, par les forces de sécurité publique parce qu’elles protestent  contre le cambriolage de leurs boutiques et comptoirs »
                « Le 16 octobre 2007, à Bamenda, contre une marche de protestation, même réponse répressive et violente des forces de l’ordre, faisant quatre morts dont une femme enceinte et deux chauffeurs de taxis… »
                « Le 9 novembre 2007, à Kimba, les populations manifestent contre les coupures intempestives du courant électrique…Les forces de l’ordre chargent, on compte des blessés par dizaines… »
                « Dans toutes ces affaires de répression, on constate qu’aucun policier ou représentant de la force publique n’a jamais été sanctionné… »
           ( Jean Célestin Edjangue dans « Cameroun, un volcan en sommeil » P 71, Ed L’Harmattan)

mercredi 23 mars 2011

PRENDRE AU SERIEUX L'INCARNATION

                             « LE SOUFFLE D ‘UNE VIE »
                      Guy  Aurenche  fête les 50 ans du CCFD par le récit de ses engagements


                « Le désir de témoigner » ! D’emblée, en introduisant son dernier  livre, Guy Aurenche, courageux avocat français qui durant des années, a dirigé l’ACAT, « Action des chrétiens pour l’abolition de la torture » n’hésite pas à annoncer les couleurs.  Les premières mots de son livre lancent sans ambiguïté : « J’ai toujours éprouvé le besoin, le désir, de témoigner ». Propulsé aujourd’hui  à la tête de la vigoureuse ONG « CCFD-Terre solidaire »,  qui célèbre ses 50 ans (1961-2011), il apporte toute la contribution de ses engagements chrétiens au fil d’une vie déjà bien pleine, avec une grande  simplicité, mais aussi  avec générosité et esprit de décision..
                Rapidement son ouvrage « Le souffle d’une vie » nous met au cœur des lourds problèmes de l’actualité. Guy écrit : « A travers le combat contre la torture et, aujourd’hui, au côté de ceux qui luttent contre le mal-développement, j’ai constaté un souffle puissant qui a pu transfigurer des millions de vie et même peut-être changer l’Histoire : la dynamique des  droits de l’homme. Nous revenons de loin… Le processus des droits humains, qui prit son envol vraiment universel en 1948, repose sur un souffle original, dans tous les sens du terme : l’acte de foi  en la dignité humaine qui est première… »
                Militant chrétien et engagé dans la transformation de la société, Guy Aurenche fête les 50 ans du CCFD  à sa manière. Au moment où cette ONG catholique  se fait connaître sur la scène internationale par ses prises de position  face aux « Biens mal acquis » de divers Chefs d’Etat, Guy qui fut scout et animateur en « aumôneries et en paroisses », prend soin de rappeler le travail silencieux accompli par l’Eglise de Jésus Christ en de multiples initiatives : « Dans mon parcours d’avocat  et de militant, je rencontrais de nombreuses personnes investies dans les luttes sociales et les luttes pour les droits de l’homme en Amérique Latine. Je faisais partie des comités de soutien aux prisonniers politiques originaires de ce continent… Dans ce contexte, j’entendis, pour la première fois, dom Helder Camara….En 1970, il donna une conférence à Paris…Une de ses exhortations me marqua plus particulièrement : « Vous avez raison de penser à nous ! Mais, si vous voulez que la situation change en Amérique latine, il faut que vous commenciez par changer, dans votre propre pays, les structures  sociales et politiques qui conduisent à l’injustice et à l’inhumanité » Don Helder nous renvoyait à nos responsabilités politiques nationales…au nom de la parole d’un homme habité par un mystère étonnant : Jésus a révélé un Dieu qui s’est fait homme »
                Prendre au sérieux l’incarnation, c’est vouloir être attentif au monde et aux souffrances des hommes.   
                                               Recueilli par JB Beraud
                                                                   dans le « SOUFFLE D’UNE VIE », Ed Albin Michel 2011

dimanche 20 mars 2011

Quand le Prix Nobel de la Paix s'appelait Albert Camus

Camus et la bombe atomique

« Albert Camus rédigea un jour un éditorial pour Combat, journal de la Résistance, (ndlr. en France) né dans la clandestinité pendant l’occupation allemande, dans lequel il écrivait depuis 1942. La date de cet éditorial est importante : nous sommes le 8 août 1945, juste au lendemain du largage de la première bombe atomique par les Etats-Unis, sur la ville japonaise de Hiroshima. Camus s’indigne de la relative satisfaction des puissants devant cet exploit technique, cette réussite militaire. Il adresse un appel extrêmement pressant à toutes les autorités du monde pour qu’elles fassent définitivement le choix de la vie, et donc refusent tout aussi définitivement le choix de la vie, et donc refusent tout aussi définitivement la course à la mort : « Nous nous résumerons en une phrase : la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques… Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. »
           
Guy Aurenche, dans son livre           
 « Le souffle d’une vie »,
publié à l’occasion des cinquante ans du « CCFD – Terre Solidaire »

Au moment où le Japon redécouvre tragiquement les attaques du nucléaire, ce texte invite chacun à réfléchir. L’amour des autres et de Dieu mène vers d’autres pistes. Personne n’est obligé d’être croyant pour les trouver,
JBB

vendredi 18 mars 2011

Morts pour rien au Cameroun

Comment sont-ils morts ?
                … Cette jeune fille camerounaise, étudiante à Nantes, dont le frère cadet  est tombé sous les coups des balles le lundi 25 février 2008 du côté de la vallée de Bessengue, alors qu’il rentrait de l’Institut d’enseignement secondaire de Bouajinjé  (Iesb), son établissement scolaire.
                « On m’a seulement informé que Christian Narcisse a été tué. Je ne sais toujours pas comment cela est arrivé, ni ce qui s’est vraiment passé. Ce que je sais, c’est que mon frère n’était pas du genre à manifester, à provoquer ou à se mêler aux fauteurs de trouble. C’était un garçon calme, tranquille, de nature taciturne », confie-t-elle…La détresse de cette fille me traverse d’autant en profondeur que son jeune frère a été tué sous mes yeux, à moins de 30 mètres de distance. Le tir est parti d’une arme silencieuse portée par une femme gendarme. Pourquoi ? Difficile à savoir. Ce qui est sûr, c’est que quelques minutes auparavant, une vie altercation entre une bande de jeunes manifestantset des forces de l’ordre a conduit cette femme gendarme à être prise en otage par ces manifestants, en surnombre par rapport aux hommes en tenue. La femme gendarme est alors molestée, humiliée, avant d’être relâchée. Quand elle revient, c’est avec des renforts. Et c’est elle qui, derrière le véhicule de la gendarmerie va faire usage de son arme…Le jeune Christian Narcisse, du haut de ses 15 ans ne sait rien de ce qui s’est passé…Il  cherche à regagner le domicile familial…Cet adolescent est clairement une des nombreuses victimes collatérales des émeutes de février 2008.

jeudi 17 mars 2011

LUTHER, UN HOMME QUI AIMAIT SON EGLISE

MARTIN LUTHER (1483-1546),
dans« Prière de tous les temps : la tradition luthérienne (Chambrai) »
                Martin Luther était profondément croyant et très lié à son Eglise qu’il aimait beaucoup. Il nous faut apprendre à rencontrer ces hommes dont nous avons reçu parfois une image très limitée. J’ai été surpris dans les années 60 d’avoir eu à redécouvrir Luther sous une autre vision que celle que j’avais reçue tout enfant. Nommé curé à Lyon, une invitation d’un pasteur luthérien voisin m’oriente vers une conférence de carême avec nos paroissiens et ceux de sa communauté. Nous avons plusieurs rencontres préparatoires tous deux avec d’autres prêtres et laïcs. Le Concile Vatican II vient de toucher précisément le dialogue œcuménique. Le pasteur me conseille un livre sur Luther, rédigé par un observateur catholique. Je vais d’un étonnement à l’autre. Bien sûr, il y a la « cassure » qui se produit et qui dure encore, mais le chercheur se trouve devant un homme qui aimait son Eglise et voulait son bien.  L’Eglise n’est faite que de femmes et d’hommes, tous pécheurs, mais le Seigneur voit aussi les bonnes volontés. Il ne retient pas seulement les couleurs en blanc et noir. Luther est un grand croyant. Il y a eu cette décision qu'il aurait fallu éviter. Dommage d'avoir opté pour la séparation. Mais rien ne doit nous faire oublier telle belle prière qu’il a su faire sienne. Restons humbles. Dieu sait tout reconnaître.
JB Beraud
« Je ne veux, Seigneur, ni or ni argent,
donne-moi une foi ferme et inébranlable.
Je ne cherche, Seigneur, ni plaisirs, ni joie de ce monde.
Console-moi et affermis-moi par ta sainte Parole.
Je ne demande pas honneurs et considération du monde
qui ne peuvent en rien me rapprocher de toi.
Donne-moi ton Saint-Esprit pour qu’il éclaire mon cœur, me fortifie et me console dans mon angoisse et ma misère. »

mercredi 16 mars 2011

Frère Luc, assassiné à Tibhirine, vit encore par sa prière

            Dans le film « Des hommes et des dieux », Frère Luc est représenté par l’artiste chrétien Michael Lonsdale. Une prière de Frère Luc, le médecin des villageois et des autres, dans une lettre du 25 mars 1994

            « Le Christ nous montre le chemin. La mort est le « Passage » obligé. Que sera pour nous cette mort : violente, ou au terme d’une maladie ? C’est l’imprévu de toute vie. Quand l’heure sera venue, je me présenterai à Dieu comme le mendiant, les mains vides, couvert de plaies. Nous marchons vers lui par la pauvreté, l’échec et la mort. Le christianisme est l’inversion de toutes valeurs. J’irai vers Dieu, mon  Père, comme ceux qui sont sans domicile fixe, pour rejoindre une demeure stable et définitive. Ma seule confiance, ma seule Espérance est la miséricorde infinie de Dieu qui nous accueille chacun tel que nous sommes. Le secret de la vie est d’aimer. »

samedi 12 mars 2011

JESUS DE NAZARETH

           Je lis en ce moment le premier tome de "Jésus de Nazareth" de Joseph Ratzinger - Benoît XVI. Langage simple et érudition solide. Retrouver le Jésus des Evangiles et des premières communautés chrétiennes dans une assurance historique la mieux vérifiée possible. Le regard de foi d'un jeune allemand qui a connu les folies meurtrières hitlériennes, qui, devenu Cardinal, a accompagné de son appui théologique le pape polonais Jean Paul II, et qui témoigne maintenant de sa "vie avec le Christ", comme successeur de Pierre, face à toutes ses soeurs et à tous ses frères en humanité. Un catéchisme jamais encore entendu de cette façon qui force toutes les entreprises d'éditions à multiplier leurs commandes.

vendredi 11 mars 2011

Quel chemin de croix ?

Ils vivent de Lui
        Nous sortons il y a quelques minutes de la cathédrale de Bafia. Sous une chaleur suffocante, des enfants, des jeunes, des femmes, des hommes, se sont mis en marche. Ils sont venus à leur premier chemin de croix de ce carême 2011. Ils ont rempli presque totalement la vaste nef. Les vieux chants des générations précédentes sont revenus sur leurs lèvres. Les antiques poèmes lancés dans leurs différentes langues ethniques continuent de nourrir la simplicité et la fermeté de leur piété. Depuis huit jours,nous voyons l'Eglise de Benoît XVI vivre dans les vastes espaces des campagnes camerounaises.
       Une jeune femme a apporté l'autre jour son témoignage: "La journée de la femme est aussi l'occasion pour nous de voir des changements d'une année à l'autre. Nous avons des amies dans l'enseignement, dans la magistrature, dans le commerce. Nous en connaissons qui prennent aussi leurs responsabilités dans la société civile. Nous avons des amies dans la police, dans l'armée. Nous pouvons faire plus pour la place des femmes dans le pays. Envoyons aussi les filles à l'école. Ne les gardons pas à la maison pour faire le travail, tandis que leurs frères vont étudier." Une autre jeune maman, comme elle, est devant sa maison en pleine campagne, lorsque nous passons en voiture pour la rencontre des catéchistes à quelques kilomètres. Elle crie à la soeur qui arrête sa voiture: "Je ne peux pas maintenant, je suis en train d'étendre la manioc." Nous repartons avec ses amies qui sont déjà dans la voiture. Trois quarts d'heure plus tard, nous la voyons arriver dans l'église pour la rencontre mensuelle de "formation des catéchistes". Elle s'asseoit. Nous continuons. Les 13 autres, femmes et hommes,  l'attendaient. Elle glanera ce qu'elle pourra de cette réunion "manquée". Mais ce qui est sûr, c'est que, tant qu'il y aura des gens de cette conviction, l'Eglise sera debout dans ces villages isolés.
       Il ne faut pas perdre le manioc pour la vie de la famille. Il ne faut pas non plus ne pas se mettre en marche même pour quelques minutes encore de la réunion.

jeudi 10 mars 2011

Quatre heures à pied pour la rencontre des catéchistes

KIIKI et ses catéchistes

       Ce jeudi 10 mars 2011, à 10h 00, ils sont 14, femmes et hommes, à se rencontrer dans l'église paroissiale de Kiiki. Certains sont en marche depuis 6h 00 du matin. Ils ne veulent pas manquer cette rencontre mensuelle. "C'est important pour notre formation!". Nous commentons quelques nouvelles de l'actualité de l'Eglise. L'assassinat du ministre Bhatti, du Pakistan, est impressionnant. Questions sur le témoignage que "nous pouvons donner...". Chacun parle. Ces femmes et ces hommes n'ont pas la tâche facile tous les jours pour affirmer leur foi chrétienne. L'un d'eux demande la parole: " Lorsque nous venons ici, nous apprenons mieux à nous servir de ces trois mots: "Voir, juger, agir". Il faut réagir constamment et nous questionner tous les jours pour donner le témoignage de notre foi". Une femme dit: "Nous avons participé au défilé des femmes le jour de la Fête. Nous avons causé avec plusieurs. C'était bien..."
       Les questions s'arrêtent. La soeur chargée du secteur reçoit maintenant un à un chaque catéchiste. L'avenir de l'immense paroisse est entre leurs mains. Chacun a apporté son cahier, et les notes de ses catéchumènes enfants, jeunes ou adultes. Dans la minuscule localité de Kiiki, l'Eglise de Jésus se construit aussi. Des femmes et des hommes reprennent les chemins des premiers chrétiens. "Ils allaient de village en village et ils annonçaient la Bonne Nouvelle à tous !"

MESSE DES CENDRES EN PLEINE CAMPAGNE

Mercredi des cendres 9 mars 2011

       Nous sommes dans la petite église de Kiiki. Cette église paroissiale confiée à Ste Rita ressemble plus à une humble chapelle qu'à un centre de paroisse. Avec Soeur Joanna, chargée de ce secteur, nous y arrivons vers 15h 00. La chaleur est lourde. Quelques enfants sont là, sagement assis à la droite de l'autel, sur les quatre bancs qui leur sont réservés. D'autres personnes arrivent. Deux messieurs revêtent une soutane blanche. "Ce sont les lecteurs", me dit la soeur. Deux adolescentes s'habillent pour leur mission d'enfants de choeur. "Pouvons-nous commencer ?" On me répond: "C'est mieux d'attendre cinq minutes!" De fait, entrent queqlues personnes de plus. Elles ont marché combien de kilomètres ? Toutes les maisons sont isolées sur une large superficie et pas la moindre ombre tout au long des différents parcours.
       Les femmes entonnent un chant dans leur langue. Supplication plutôt lancinante, répétée à plusieurs reprises. Mais toute l'assemblée qui grossit encore, participe.
       L'homélie est écoutée attentivement. Puis on reçoit les cendres. Un des deux lecteurs me les impose. Il prononce distinctement les mots: "Convertissez-vous et croyez à l'évangile!"
       A la fin de la messe, il me dira: "Père, il y a encore des gens qui vont arriver. Si vous voulez, je peux leur imposer les cendres!" "Bien sûr, prends ta place dans l'Eglise et dans la société!"
       Nous repartons avec la soeur en voiture, et nous prenons plusieurs personnes avec nous. Nous rencontrons tous nosparoissiens qui marchent de nouveau à pied sous le soleil. Soudain, nous nous arrêtons. Deux hommes, la cinquantaine, arrivent en moto. Ce sont deux des responsebles de Ste Rita. "Nous n'avons pas pu quitter le travail avant!" La soeur me dit: "Père, donne-leur les cendres!" Liturgie écologique en pleine terre camerounaise sous le lourd soleil d'Afrique. Le front collé à la portière de la voiture, les deux visages burinés de travail et de fatigue reçoivent ce signe de la cendre. La piété populaire prend soudain des formes  inattendues de foi profonde et de grande ferveur. "Heureux celui qui aime son Seigneur!"

mardi 8 mars 2011

Mission de début de carême

Un évêché rural près de Yaoundé

       Nous sommes à Bafia. De nombreux villages voient le prêtre seulement de temps en temps. Une mission pour commencer le carême.

       Ce dimanche 6 mars, Soeur Joanna, fma,  m'accompagne à l'église paroissiale. Une vingtaine de km au sortir de Bafia. Nous arrivons. En plein champ, une chapelle isolée à 100m de la route. Des femmes nettoient le petit bâtiment: " Nous avons déjà balayé hier soir, mais la pluie et le vent ont de nouveau tout sali." Un groupe de jeunes arrive. Ils sont une bonne vingtaine. "Nous avons préparé la messe." Ils assureront avec soin lectures, chants et service du choeur. Peu à peu l'église se remplit. Un grand groupe d'enfants, beaucoup de jeunes, des familles. Tandis que je fais l'homélie, un homme prend des notes. Il traduira dans leur langue ce que j'ai dit. Ils font la quête. Une petite somme, plus une  autre. Il faut achever l'église, encore trop rudimentaire. Avant la fin de la messe, une petite équipe aura compté ce qu'ont donné les enfants, les femmes, les hommes et les chiffres seront donnés dans les "annonces finales". Apport minuscule pour une telle entreprise, mais il est régulier et continuel. Nous avons préparé un peu notre assemblée au carême qui, va commencer. A mercredi, nous célébrerons les cendres à 15h 00. Les gens dialoguent un instant sous les arbres, puis chaque famille reprend la route à pied. "Montons à Jérusalem".

samedi 5 mars 2011

Mission à Bafia

Sous une pluie battante, Eric et Florent ont réussi à me faire sortir de Yaoundé hier soir. A la sortie de la ville, le soleil est revenu. Florent et Eric sont repartis ce matin. Cet après-midi, Sr Joanna m'a demandé de m'adresser aux jeunes catéchumènes, 25 garçons et filles de 14 à 24 ans. Un d'entre eux avait entendu parler de Don Bosco et savait qu'il y a des soeurs salésiennes à Bafia. En groupes, ils ont noté des témoignages de leur vie en société pour "changer le monde". Les cinq témoignages ont été l'expression de liturgies suivies de fêtes ou repas partagés. Sur le témoignage que je leur ai donné d'une jeune de 18 ans qui a participé comme observatrice dans un bureau de vote, et qui a vu une "dame de la paroisse" mettre plusieurs bulletins dans l'urne pour la même personne, ils ont été plusieurs à crier "corruption". Ils ont prié ensuite avec attention pour cette jeune fille chassée immédiatement par tous les autres observateurs. Ils ont trouvé que seule, elle avait eu le courage de protester. Ils ont été encore plus étonnés quand elle a dit: "Je ne pensais pas que c'était cela aussi être chrétienne aujourd'hui"

jeudi 3 mars 2011

UN PRIX POUR LE "COURAGE FEMININ"

Henriette Ekwe reçoit des américains le Prix du « Courage féminin »
 Henriette est journaliste camerounaise et directrice de la publication « Bebela ».  Elle vient d’être sélectionnée pour recevoir ce prix, lancé en 2007 par Mme Condoleza Rice,  alors Secrétaire d’Etat américain. M. Jackson,  ambassadeur américain à Yaoundé n’a pas caché sa joie d’annoncer la nouvelle à « Henriette qui continue d’être un éclaireur de conscience  pour la liberté d’expression et la transparence au Cameroun… Tous les pays, y compris le mien, ont besoin de femmes de courage comme Henriette pour s’assurer que les gouvernements sont responsables et que les sociétés poursuivent leur quête de liberté, de justice, de paix et d’égalité ».
Henriette n’a pas hésité les 27 et 28 janvier 2011 à apporter son précieux témoignage de longues et difficiles luttes, devant un large parterre de politiques, économistes, leaders d’opinion et délégué du gouvernement, réunis chez les Dominicains de Yaoundé pour le Colloque sur « Médias, démocratie et Eglise ».  Mgr Tonye Bakot,  Archevêque de Yaoundé, qui a voulu lui-même cette « aumônerie des décideurs », et Mgr Joseph Befe Ateba, évêque de Kribi, avaient tenu à être présents. Les quelques minutes de conversation que nous avons eues avec Mme Henriette, nous ont révélé beaucoup sur l’Histoire du combat du peuple camerounais pour sa dignité. Au long d’événements douloureux, des chrétiennes et des chrétiens, souvent dits de « gauche », et pas toujours reconnus  par leurs propres communautés dans la valeur de leur engagement, ont réalisé dans ces régions, comme ailleurs, des témoignages historiques dont il faut conserver les enseignements. Précisément parce qu’ils touchent la justice face à la corruption, ces actes sont aussi, a-t-on pu dire, les « actes des apôtres » d’aujourd’hui.
Il était bon que le choix de M. Jackson se soit porté sur Mme Henriette  Ekwe. Seule africaine, elle sera ce 8 mars prochain, en compagnie des neuf autres lauréates du Prix. Elles viendront de Chine, Biélorussie, Hongrie, Jordanie, Afghanistan, Pakistan, Kirgistan, Mexique et Cuba. La Fête sera belle en cette Journée Internationale de la Femme à Washington DC, avec l’organisatrice de la rencontre, Mme Hillary Clinton et la Première Dame des Etats-Unis, Michelle Obama.  
                                                            JB Beraud

mardi 1 mars 2011

Dans 130 pays, la Société salésienne

De Rome, le Père Julian Fox, du Bureau mondial de la Communication des Salésiens de Don Bosco

Le Vendredi 24 février 2011,  le Père Julian Fox nous a signalé  de Rome, de la Maison Généralice des salésiens (La Pisana), en réponse à l’envoi de notre blog « Monde à construire » :
« This blog is already visible on sdb.org »
“ Ce blog est déjà visible sur sdb.org”
« Congratulations to the young man concerned »
“ Félicitations au jeune home qui le détient”
Le Père Julian Fox, sdb, ancien Provincial d’Australie, et actuellement membre du Bureau mondial salésien de la Communication, nous conseille depuis des années dans ce travail de l’annonce de la Bonne Nouvelle à travers les médias. Nous le remercions vivement de ses encouragements et de son amitié.

UN HEBDO: LE PELERIN

OFFERT A NOTRE CENTRE THEOLOGIQUE DE NKOL AFEME A YAOUNDE (Cameroun)

La grande Maison d’Editions Bayard Presse vient d’offrir à notre Centre Théologique de Nkol Afeme à Yaoundé, un abonnement à sa revue hebdomadaire « Le Pèlerin ». Nous la remercions bien vivement. A travers ce geste, nous aimons évoquer le passage de Don Bosco en 1883 à Paris, au moment où il rendait visite aux RR PP Assomptionnistes.  Le Pèlerin, déjà fondé à l’époque ouvrait largement ses pages au prêtre de Turin, pour faire connaître à tous ses bienfaiteurs en France le travail qu’il était déjà en train de réaliser en Europe et en Amérique latine. Merci, chers amis du Pèlerin, de continuer à Don Bosco, en plein cœur de l’Afrique,  votre profonde amitié.
Au nom des 24 jeunes étudiants théologiens, en provenance de 8 pays africains, et de leurs cinq formateurs,
                                               Jean Baptiste Beraud, sdb