dimanche 19 avril 2015

POLITIQUE


KENYA

Pour l’Evêque de Garissa,

« il est possible de fermer Dadaab

à condition d’assister les somaliens dans leur pays

et d’aider le nord du Kenya »

  
Nairobi (Agence Fides) – « Maintenant qu’il existe un gouvernement en Somalie, il est bon que le camp soit fermé et que la population ait la possibilité de rentrer chez elle » a affirmé S.Exc. Mgr Paul Darmanin, Evêque de Garissa, commentant l’annonce faite par le gouvernement kenyan de la prochaine fermeture des camps de réfugiés somaliens de Dadaab.
« Le Diocèse de Garissa, sur le territoire duquel se trouve Dadaab, est encore secoué après le massacre perpétré par les shabaabs somaliens le 2 avril dans le cadre duquel 148 personnes du campus universitaire local choisies sur la base de leur appartenance religieuse ont trouvé la mort.
Parmi les mesures prises par le gouvernement de Nairobi après le massacre se trouve la fermeture dans les trois mois à venir des cinq camps de Dadaab, institués en 1991 pour accueillir 90.000 personnes et devenus maintenant le camp d’accueil le plus grand du monde, avec une population de quelques 400.000 somaliens ayant fui la guerre civile qui bouleverse leur pays.
Selon le gouvernement kenyan, la structure contribue à l’insécurité du Kenya parce qu’à l’intérieur se cacheraient des partisans des shabaabs. « La nature de notre société est de protéger la famille et les amis. La population des camps ne peut dénoncer les criminels dangereux qui vivent parmi eux parce qu’ils font partie de la famille. Si la fermeture des camps ne pourra faire cesser les attaques terroristes, elle permettra une réduction des canaux de recrutement et de planification des attaques » commente l’Evêque à l’agence kenyane Waumini.
Pour Mgr Darmanin, la situation sécuritaire en Somalie, même si « elle n’est pas très bonne », permettrait un retour des réfugiés parce que les récents attentats des shabaabs sur le territoire somalien ont visé « des fonctionnaires gouvernementaux et des institutions et non des civils ». Ce qui fait dire à l’Evêque de Garissa qu’il est « préférable que les réfugiés retournent chez eux et reçoivent de l’assistance sur place ».
Mgr Darmanin conclut en lançant un appel au gouvernement kenyan afin qu’il apporte du développement dans la région de Garissa, habitée par des somaliens dans des conditions de pauvreté telles que nombre d’entre eux se sont faits passer pour réfugiés afin d’obtenir de l’assistance de la part des organisations qui assistent les camps de Dadaab. « De nombreux somaliens kenyans se sont enregistrés dans le camp de réfugiés et s’y rendent régulièrement pour obtenir des rations de nourriture et autre et ceci est dangereux » a conclu l’Evêque.


(L.M.) (Agence Fides 16/04/2015)

samedi 18 avril 2015

POLITIQUE

EGYPTE


Vers la participation du Patriarche copte orthodoxe


aux commémorations du centenaire


du Génocide arménien à Erevan

  
Le Caire (Agence Fides) – Le Patriarche copte orthodoxe Tawadros II se rendra à Erevan à compter du 20 avril pour prendre part aux événements les plus significatifs programmés pour commémorer le centenaire du Génocide arménien. La visite en Arménie de Tawadros II durera environ une semaine. Des sources du Patriarcat copte orthodoxe consultées par l’Agence Fides indiquent qu’il s’agira de la première participation d’un Patriarche copte orthodoxe à des commémorations officielles du Génocide arménien.
L’Eglise arménienne apostolique et l’Eglise copte orthodoxe appartiennent au groupe des antiques Eglises d’Orient qualifiées de pré-chalcédoniennes parce qu’elles avaient refusé un certain nombre de formulations christologiques définies par le Concile de Chalcédoine de 451.
Du point de vue ecclésial, la commémoration du centenaire du « Grand mal » culminera dans la liturgie de canonisation des victimes du Génocide arménien, prévue le 23 avril à Erevan près le Siège patriarcal du Catholicossat d’Echmiadzin, gouverné par le Patriarche Karénique II. Une quarantaine d’Eglises, communautés ecclésiales et organismes œcuméniques ont déjà annoncé leur participation au rite de canonisation. Ce même jour, à partir de 19.15 – heure choisie en ce que rappelant symboliquement l’année 1915 – toutes les églises arméniennes du monde, à l’exception de celles se trouvant en territoire turc, feront résonner cent coups de cloches pour rappeler également de cette manière les cent ans du Génocide.


(GV) (Agence Fides 16/04/2015

samedi 11 avril 2015

POLITIQUE

RD CONGO

Doutes de la société civile

à propos de l’offensive militaire

menée contre les FDLR
  
Kinshasa (Agence Fides) - L’offensive menée par l’Armée de la République démocratique du Congo (RDC) contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dans le Nord et le Sud Kivu (voir Fides 25/02/2015) a amené, selon des sources officielles, à la neutralisation de 185 membres des FDLR. De ceux-ci, 118 auraient été capturés et faits prisonniers, indique une note du Réseau Paix pour le Congo. Toutefois, des sources civiles ont présenté « un bilan tout différent » affirme la note envoyée à l’Agence Fides. « Selon un certain nombre d’observateurs, par exemple, au Sud Kivu, les FDLR sont en majorité concentrées sur le territoire de Mwenga, mais l’armée a débuté les opérations en les attaquant plus à l’est, sur les hauts plateaux d’Uvira, où elles sont moins présentes ».
A propos des membres des FDLR que les militaires congolais affirment avoir capturé, différents observateurs doutent qu’ils aient tous été faits prisonniers durant l’offensive. En effet, plusieurs de ceux-ci se seraient rendus précédemment, dès avant le début des opérations et parmi eux se trouveraient également de simples civils rwandais.
Les avancées de l’armée congolaise seraient davantage symboliques qu’autre chose car, selon différentes sources, dans la majeure partie des cas, les FDLR ont quitté leurs villages et se sont retirées dans la forêt avant même l’arrivée de l’armée. Les miliciens des FDLR auraient opté pour la stratégie du repli temporaire, évitant ainsi l’affrontement direct avec l’armée. En outre, les FDLR profiteraient du vide que l’armée a laissé derrière elle après la reprise des villages par manque d’effectifs, et reviendraient quelques jours plus tard dans les villages dont elles s’étaient éloignées.
Les FDLR sont constituées principalement par de petits groupes mobiles, habitués à se confondre parmi la population et experts dans la connaissance de la forêt. Selon différentes sources, si l’offensive devait se prolonger longuement, l’armée congolaise pourrait se trouver en graves difficultés logistiques et tactiques, risquant de s’enliser dans une situation d’impasse permanente.
Pour l’éviter, il sera nécessaire de recourir, au plan national, à d’autres mesures complémentaires, telles que la consolidation de l’autorité de l’Etat sur le territoire, par le biais du renforcement des services de renseignement et du corps de police, la lutte contre le commerce illégal des ressources naturelles (minérales, bois et charbon) qui permet au groupe de se financer et l’adoption de mesures concrètes contre le trafic d’armes ainsi que contre les complicités de représentants de l’armée congolaise avec les FDLR. Au plan international, il sera nécessaire de créer au Rwanda les conditions pouvant faciliter le rapatriement des membres des FDLR, telles que l’ouverture de l’espace politique aux partis d’opposition, la liberté d’expression, le respect des droits fondamentaux, l’indépendance et l’objectivité de la justice.


(L.M.) (Agence Fides 11/04/2015)