mardi 22 janvier 2013

EGLISE

VATICAN




Discours de Benoît XVI à l'assemblée de "Cor Unum "


Comment faire la charité ? La façon dont on regarde les personnes peut avoir de tristes conséquenbces dans l'organisation même de l'aide apportée aux populations.
"Cor Unum" est l'organisme  caritatif du St Siège qui regroupe toutes les personnes engagées dans les oeuvres caritatives de l'Eglise catholique. Nous donnons ci-dessous un passage du Discours de Benoît XVI aux délégués de "Cor Unum" ce 21 janvier 2013, à Rome.


          "Notre temps aussi connaît des ombres qui obscurcissent le projet de Dieu. Je me réfère surtout à une réduction anthropologique tragique qui repropose l’antique matérialisme hédoniste, auquel s’ajoute un "prométhéisme technologique". De l’union entre une vision matérialiste de l’homme et le grand développement de la technologie émerge une anthropologie fondamentalement athée. Elle présuppose que l’homme se réduit à des fonctions autonomes, l’esprit à la cervelle, l’histoire humaine à un destin d’autoréalisation. Tout ceci en faisant abstraction de Dieu, de la dimension proprement spirituelle et de l’horizon d’un autre monde. Dans la perspective d’un homme privé de son âme et donc d’une relation personnelle avec le Créateur, ce qui est techniquement possible devient moralement permis, toute expérience se révèle acceptable, toute politique démographique permise, toute manipulation légitimée. Le piège le plus redoutable de ce courant de pensée est de fait l’absolutisation de l’homme: l’homme veut être ab-solutus, dégagé de tout lien et de toute constitution naturelle. Il prétend être indépendant et pense que son bonheur réside dans la seule affirmation de soi. « L’homme conteste sa propre nature… L’être humain désormais existe seulement dans l’abstrait, qui ensuite, de façon autonome, choisit pour soi quelque chose comme sa nature » (Discours à a Curie romaine, 21 décembre 2012). Il s’agit d’une négation radicale du fait que l’homme est créature et fils, et cela finit dans une solitude dramatique."

samedi 19 janvier 2013

POLITIQUE

FACE AU "MARIAGE POUR TOUS"

L'EGLISE DE FRANCE


           "Une majorité politique ne peut, sans dommage pour le bon fonctionnement démocratique, ignorer les réactions que suscite chez tant de nos compatriotes le projet d'une telle "réforme de civilisation". La mission du politique est d'offrir le cadre d'une authentique réflexiion sociale sur ces questions majeures que sont la transmission de la vie et la nature des liens humains"

                        ( Du Communiqué du Conseil permanent
                           de la Conférence des Evêques de France,
                                 Paris, 16 janvier 2013)

jeudi 17 janvier 2013

EGLISE

VOIR DIEU ?

"DIEU EST VISIBLE EN JESUS CHRIST" (Jn 14, 9)



"Je voudrais m’arrêter sur cette « révélation du visage de Dieu ». A cet égard, dans son évangile que nous venons d’entendre, saint Jean nous relate un fait significatif. Alors qu’il approchait de sa Passion, Jésus rassure ses disciples, les invitant à ne pas avoir peur et à avoir foi ; il instaure ensuite avec eux un dialogue dans lequel il parle de Dieu le Père (cf. Jn 14,2-9). A un moment, l’apôtre Philippe demande à Jésus : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit » (Jn 14,8). Philippe est très pratique et concret, il dit ce que nous-mêmes, nous voulons dire : « nous voulons voir, montre-nous le Père », il demande de « voir » le Père, de voir son visage. La réponse de Jésus ne s’adresse pas seulement à Philippe, mais à nous aussi et elle nous introduit dans le cœur de la foi christologique ; le Seigneur affirme : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,9). Cette expression résume de façon synthétique la nouveauté du Nouveau Testament, cette nouveauté qui est apparue dans la grotte de Bethléem : il est possible de voir Dieu, Dieu a manifesté son visage, il est visible en Jésus-Christ".

               
(Rome - Catéchèse de Benoît XVI, mercredi 16 janvier 2013)
 
 

mardi 15 janvier 2013

FAMILLE SALESIENNE


COLOMBIE
 
LE BIENHEUREUX LUIS VARIARA (1875-1923)

Sa fête se célèbre aujourd'hui,15 janvier
Le 15 janvier est le jour de sa naissance en 1875 à Viarigi (Italie)
C’est une figure qui se caractérise par une fidélité extraordinaire dans les chemins inspirés par Dieu, mais tracés et même déformés par les contingences humaines. Un salésien missionnaire qui vécut pour 28 ans en Colombie, se dédiant aux malades de la lèpre à Agua de Dios. Il transforma la tristesse du lazaret avec la joie salésienne, par la musique, le théâtre, le sport, le style de vie de l’oratoire salésien. Et, cas unique dans l’histoire de l’Église, il fonda la première communauté religieuse composée de personnes atteintes de lèpre ou filles de malades de lèpre. Il fut “Fondateur” à partir de sa réalité de “fondé” dans la soumission pleine à l’obéissance religieuse. Il mourut soumis à un “exil” lourd qui l’avait éloigné du dévouement total de sa vie aux malades et à son Institut, unissant en soi-même et dans l’obéissance religieuse la plus illimitée aussi bien la fidélité à l’œuvre que le Seigneur lui demandait, que la soumission aux ordres imposée par son supérieur légitime, qui semblaient l’éloigner des chemins voulus par Dieu.
             (D'après le Père Pierluigi Cameroni,
              Postulateur général de la Famille salésienne
              pour la Cause des Saints) 

dimanche 13 janvier 2013

DANS L'ESPRIT

CHILI

PAUL ARNAUDON (1937- 2013)
 
 
Prêtre Fidei donum du diocèse de Lyon, le P. Paul-André Arnaudon est décédé samedi 5 janvier, à l’âge de 76 ans, annonce le Service national de la Mission universelle de l’Église, dont le directeur, le P. Pierre-Yves Pecqueux salue « une figure de la vie missionnaire ».

Né en 1937, ordonné prêtre en 1965, le P. Arnaudon était au Chili depuis 1971, engagé notamment dans le monde étudiant en tant qu’aumônier de l’Université catholique de Temuco (sud), et comme aumônier d’hôpital. Il était en outre responsable des missionnaires français du Chili, chargé de visiter les uns et les autres pour les aider dans leur mission.

Le lendemain du coup d’État de Pinochet, le 11 septembre 1973, il aurait pu être assassiné comme son ami et collègue infirmier Juan Alsina, prêtre espagnol, qui est descendu 5 minutes avant lui dans le parking de l’hôpital où les attendaient les militaires.

Ses funérailles ont eu lieu lundi 7 janvier en la cathédrale de Temuco. Une messe sera célébrée à Lyon dans quelques semaines.
 
 
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
 
Nous avons vécu ensemble au Chili durant de longues années (1971 - 1988).
Je revois Paul avec son minuscule carnet glissé sur son coeur, dans la pochette de son polo. Il y notait tel étudiant rencontré ici ou là lors de ses innombrables  périples à travers les 5300 km de long du territoire chilien. Aumônier durant des années des jeunes universitaires et élèves de diverses écoles, il était attentif à chacun. Fidèle au partage de repas des prêtres français chaque lundi, il nous confiait ses dernières rencontres. Le temps de la Dictature du Général Pinochet pesait lourd sur le genre d'échanges qu'il fallait bien de toutes façons surveiller. Mais tous avaient pris le parti de se signaler les arrestations. Le nonce lui-même déclarait: "La peur n'est pas une réaction raisonnable".
Il y a à peine quelques jours, j'ai reçu une lettre de lui. Il y disait: "Je ne l'ai pas écrite tout seul. Je ne me rappelle plus les faits, ni les mots. Deux amies m'ont aidé à la rédiger..." Je le trouvais "bien fatigué"...C'était sa dernière lettre...
Au revoir, Paul. Tu aimais le Christ. Maintenant, tu Le vois...
                                           Jean Baptiste, sdb 

 

samedi 12 janvier 2013

POLITIQUE


CAMEROUN

L’ENLEVEMENT

DU JOURNALISTE « GUIBAÏ GATAMA »

 
Dans le Messager du jeudi 10  janvier 2013

 
« L’Union des Journalistes du Cameroun (UJC)

informe l’opinion publique nationale et internationale que Mr Guibaï  Gatama, Directeur de publication de l’hebdomadaire « L’œil du Sahel » a été enlevé dans l’après-midi du vendredi, 28 décembre 2012, par un commando de gendarmes en civil opérant à bord de voitures banalisées. Après un périple qui l’a conduit dans les locaux du Secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie (Sed) puis à la Délégation générale de la Recherche extérieure (Dgre), il a été libéré le même jour dans la soirée…

M. Guibaï Gatama, qui n’a pas subi de sévices corporels autres que sa détention, a indiqué avoir reçu à la Dgre des menaces de mort pour lui-même et pour sa famille »

 

"La Fédération Internationale des Journalistes (Fij)

a dénoncé avec la dernière énergie l’arrestation durant plusieurs heures d’un journaliste au Cameroun… Le journaliste Guibaï Gatama, Directeur de publication de l’hebdomadaire « L’œil du Sahel », enlevé dans l’après-midi du vendredi 28 décembre 2012, dans un restaurant de Yaoundé par des hommes en civil se présentant comme des gendarmes a été libéré dans la nuit du même jour. « Nous prenons acte de la libération du journaliste mais dénonçons avec la dernière énergie son arrestation sans aucune procédure judiciaire.

Conduit à la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre), …le journaliste a subi un long interrogatoire pour savoir où il avait obtenu la liste des 31 membres de la secte islamiste Boko Haram remis par les autorités camerounaises au Nigeria. Le journaliste a naturellement refusé de révéler ses sources. Il sera finalement libéré vers 21h 00.

La Fij estime que ces pratiques créent un climat d’insécurité généralisée au sein de la corporation  des journalistes et donnent du Cameroun… une image de pays dangereux pour l’exercice de la profession de journaliste. »

 

LE REGARD DE « MONDEACONSTRUIRE »

 
Le Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, déclare dans son N° 200 sur la « Liberté » :

« La valeur de la liberté, en tant qu’expression  de la singularité de chaque personne humaine, est respectée quand il est permis à chaque membre de la société de réaliser sa vocation personnelle, de chercher la vérité et de professer ses idées religieuses, culturelles et politiques, d’exprimer ses opinions , de décider de son état de vie, et, dans la mesure du possible, de son travail, de prendre des initiatives à caractère social, économique et politique. »

 

L’Eglise catholique qui fête les « 50 ans » du Concile Vatican II,  où elle a accueilli avec attention les journalistes du monde entier, affirme depuis longtemps la dignité de leur travail. Avec  François de Sales qu’elle leur a donné comme Saint Patron, elle admire la beauté de leur vocation, et elle reste partout debout pour défendre leur dignité. Faire respecter la Liberté de chacun reste pour elle un engagement du Christ lui-même, face à tous les abus des Pouvoirs en place, et de toutes les Dictatures.

                                                                                    Pierre Jarret

 

vendredi 11 janvier 2013

POLITIQUE

CENTRAFRIQUE

TRACTATIONS A BANGUI

UN JEUNE SALESIEN "EN GARDE A VUE"


Nous recevons ce vendredi matin 11 janvier 2013, ce texte rédigé hier soir à Bangui par Eynem Maguergue. Eynem, jeune coadjuteur salésien, originaire du Tchad, est journaliste en même temps que Directeur d'une des Ecoles primaires tenue par les salésiens de Don Bosco à Bangui. Il est clair qu'en prenant des photos d'une manifestation publique dans les rues de la capitale centrafricaine, Eynem n'a fait que son travail de journaliste. La réaction de la police est une atteinte à la liberté de la Presse.

Jean Baptiste Beraud, sdb
alias, Pierre Jarret 

"Ce 10 01 2013          
 
Bonsoir!

Ce matin, il y avait la marche de soutien au président en place. Les écoles étaient conviées à la marche. J'ai liberé les enfants et je me suis rendu à la marche avec un animateur. Pour rendre compte de la marche à mes élèves, j'ai eu la malchance de faire les photos. J'ai été appréhendé par la police des polices qui m'a remis à la DST( Direction de surveillance térritoriale), J'ai été gardé à vue de 10h 00 à 18h 00. Après intervention des confrères, j'ai été autorisé à rentrer pour passer la nuit et me présenter demain à 8h 00. Par contre le jeune animateur est maintenu au poste du police du port de Bangui avec son papa. Actuellement je suis à Damala. On me reproche d'avoir pris la photo, mais je crois que le problème est au délà d'une simple prise de photo d'une manifestation publique. (ça remonte à l'acceuil des enfants en liaison avec les rebelles). Mon ambassadeur est au courant, le vicaire du dioscèse ainsi que le secrétaire du nonce. Demain à 8 heures, je me présenterai au poste de ce cette direction pour la suite. L'école est fermée jusqu'au lundi, demain Evita (ndlr. Directeur de la communauté salésienne et de l'école) m'a fait savoir qu'il fermera aussi le lycée. On verra demain ce qu'il décideront.
 
Fraternellement,  Mag. Eynem

 

lundi 7 janvier 2013

EGLISE

FRANCE- THONON LES BAINS
UN ANCIEN DU PATRO SALESIEN
NOUVEAU NONCE AUPRES DE LA LIGUE ARABE
Un Français, Mgr Jean-Paul Gobel, vient d'être nommé par Benoît XVI nonce apostolique auprès de la République arabe d'Egypte et Délégué du Saint-Siège auprès de l'Organisation de la Ligue des Etats arabes.  Depuis 2007, nonce apostolique en Iran, il est devenu spécialiste de missions délicates.
Agé de 69 ans, Mgr Gobel est né en 1943 en Haute-Savoie, à Thonon-les-Bains, où il fréquente tout jeune "le Foyer", tenu à l'époque par les Salésiens de Don Bosco. Il y côtoye quelques remarquables éducateurs, fils de Don Bosco: le Père Cartier, le Père Louis Tisserand, Monsieur Jean Viard. Ordonné prêtre en 1969 pour le diocèse d’Annecy, il étudie à Rome, de 1972 à 1974 : il se spécialise en droit canonique. Il entre à l'Académie ecclésiastique - la fameuse "école des nonces" -.
Au service de la diplomatie du Saint-Siège en 1974, après différents ministères dans son diocèse, il exerce ses fonctions en Australie, au Mozambique, à Hong-Kong, en Géorgie, en Arménie et en Azerbaïdjan, au Sénégal - Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Cap Vert - (de 1997 à 2001), au Nicaragua, et finalement  en Iran.
Devenu spécialiste de situations sensibles, sa nouvelle mission aura besoin de tout son savoir-faire, au moment où le Saint-Siège veut poursuivre le dialogue avec la prestigieuse autorité musulmane, Al-Azhar, et où l'Egypte cherche encore son "printemps".
Ordonné évêque par Jean-Paul II en la basilique Saint-Pierre de Rome, le 6 janvier 1994, nul doute que l'ancien "du patro salésien savoyard de Thonon" invoquera  dans sa nouvelle tâche "les ressources piémontaises de l'art diplomatique du prêtre Jean Bosco".
                                             Jean Baptiste Beraud, sdb

samedi 5 janvier 2013

POLITIQUE


CAMEROUN

"Huit enfants sodomisés
et assassinés en trois mois"

Ce titre “hurle” sur le quotidien d’opposition “le Messager”
du vendredi 4 janvier 2012.

              Le mercredi 2 janvier 2012, Monique Ngo Batoum parle de ses deux petits-fils devant un large parterre de journalistes convoqués par le Président du Rassemblement de la Jeunesse camerounaise (Rjc). Chacun est consterné. Les petits enfants de  Madame  Monique, Gloria Konde Elongo, quatre ans, et Jacques le Juste Méfiré, six ans, ont été assassinés à Douala, dans une église dénommée Epc Quomran, le jeudi 22 novembre 2012. Monique trouve la force de rédiger sur un communiqué : “Ces enfants ont été violés, sodomisés, affamés pendant plus de cinq jours, vidés de leur sang, puis tués après rupture des vertèbres cervicales et des os d’omoplate, comme l’indique le rapport de l’autopsie éffectué sur leurs corps depuis décembre 2012.”

         Monique dénonce aussi:” A la surprise générale, les parents (sa propre fille) des victimes ont refusé que l’on procède à l’autopsie des enfants...Aujourd’hui, ils en sont à réclamer la contre autopsie et refusent de dénoncer les bourreaux de leurs enfants...”

         Le Rjc a enregistré d’autres cas en Afrique Centrale. En général, ces crimes se déroulent dans les églises dites “réveillées”. Sous le prétexte de retrouver un “esprit de pureté”, il faudrait multiplier les souffrances infligées à un enfant, pour finalement, boire son sang, gardien de cet “esprit”. Dans les deux cas cités, il semble que l’on n’ait pas lésiné sur les coups, brûlures et autre, avant d’achever ces deux petits.  On se trouve devant les dérives imprévisibles  de certaines  sectes qui semblent d’ailleurs couvertes par d’autres organisations, confortablement installées dans la société camerounaise. Mr Charles Ateba Eyené, bien connu dans les milieux de la presse n’hésite pas à dénoncer: “La quasi totalité de nos dirigeants appartiennent à des loges. Il en va de même pour la Justice. En matière de loges, il y a la logique de la fraternité. Un juge appartenant à la franc-maçonnerie ne condamnera jamais son”frère”. Il peut demander de reprendre la procédure trois ou quatre fois, dans la logique de fatiguer celui qui suit le dossier.”
Pierre Jarret (d’après l’article de Joseph Flavien Kankeu)

 

 

jeudi 3 janvier 2013

POLITIQUE


CENTRAFRIQUE


L'EGLISE FORCE DE PAIX
 
FACE AUX REBELLES
Mgr ALBERT VANBUEL, SDB
RESTE LA SEULE AUTORITE

A NE PAS PARTIR


  (ANS – Kaga Bandoro, 03 01 13) – Depuis plusieurs semaines la République Centrafricaine se trouve sur le bord d’une guerre civile, qui voit s’opposer les forces gouvernementales fidèles au Président François Bozizé et les rebelles de la coalition Seleka – formée par trois groupes armés qui ont signé entre 2007 et 2011 des accords de paix avec le gouvernement de Bozizé. Mgr Albert Vanbuel, évêque salésien de Kaga Bandoro, seule autorité restée en ville, raconte la situation d’instabilité qui s’est instaurée.

La crise actuelle de stabilité politique et militaire, explique l’évêque salésien, vient de loin: “En 1993, nous avons eu les premières élections démocratiques. Depuis 1996, le pays a vécu une série de mutineries et coups d’État. Mais il y a eu bientôt les premières réactions, qui ont souvent été des réactions contre l’extrême pauvreté et la régression socioéconomique”.

“Les conflits suivant sont en premier lieu une réaction au régime, organisé sur une base ethnique, et à la corruption. L’insécurité est une conséquence directe et s’aggrave de plus en plus, les gens ne peuvent pas travailler dans les champs – l’agriculture est l’occupation principale de la population, et il n’y a presque pas d’industries après tant de guerres et de pillages”.

“En 2008, il y a eu la joie d’un accord de paix avec les groupes rebelles. Mais la mise en pratique de cet accord traine. C’est seulement en 2012 que la phase ‘désarmement, démobilisation et réintégration’ des rebelles est commencée. À Kaga Bandoro, c’était une joie que d’en voir 1.700 redevenir citoyens. Mais les deux autres pas du programme ne sont pas partis”.

“Ainsi, après quelques mois, il y a eu la menace de marcher vers Bangui – la capitale. Au cours de la messe de Noël, un groupe de rebelles provenant du nord a occupé Kaga Bandoro, sans trouver de résistances. Les autorités et les soldats loyalistes étaient déjà partis. Les rebelles ont cherché les bâtiments institutionnels, les autorités et les fonctionnaires, sans faire trop de mal à la population. Malheureusement quelques personnes ont pillé les bâtiments, les archives et un dépôt de carburant, provoquant des morts et des blessés pour les brulures. Toutes les ONG, à l’exception de la Croix Rouge, ont quitté la ville, tout comme le personnel médical. La sœur qui gère notre dispensaire a beaucoup de travail pour aider les gens”.

“Après quelques jours, les rebelles ont pris la route pour Bangui et ont laissé la ville libre, mais maintenant il y a le danger des ‘petites bandes’ qui en profitent pour voler ou exécuter des vengeances personnelles. Depuis Noël, tous les nuits notre Centre pastoral se remplit de réfugiés et quelques familles restent d’une manière permanente. Nous avons fait des grandes célébrations à Noël, pour la fête de la Sainte Famille et pour le Jour de l’An, pour exprimer notre désir de paix et donner de la sérénité aux chrétiens qui se sentent abandonnés. Le 31 décembre, nous avons organisé une marche de la paix avec une messe de fin année”.

“À présent tout est bloqué. Il n’y a aucune autorité, les archives ont été pillées et les ONG sont parties. Quel avenir pour notre pauvre pays? La pauvreté fait en sorte que ce qui n'a pas été pris par les rebelles soit encore pillé. L’école ne peut pas reprendre les cours, les postes sanitaires sont vides et la gens ne vont pas dans les champs. Le seul soutien, c’est l’Église qui console le peuple, mais du point de vue économique elle ne peut pas faire grand-chose. La Caritas faisait un bon travail, mais maintenant il n’y a plus d’ONG pour lancer les projets”.

Ayant appris la situation, le Recteur Majeur, père Pascual Chávez, a envoyé à Mgr Vanbuel un message de solidarité et de proximité dans la prière. Entretemps, le père Manuel Jiménez, provincial de l’Afrique tropicale équatoriale, a assuré que tous les salésiens présents dans le pays se portent bien et ont pu célébrer les fêtes de Noël avec les fidèles. En attendant une solution entre le gouvernement et les rebelles, la situation dans les villes demeure plutôt sereine, malgré la présence assez importante de militaires.

Publié le 03/01/2013
(Transmis par l'Agence Salésienne d'informations, ANS, fondée en 1993)

DANS L'ESPRIT


BENOIT XVI CONDAMNE A NOUVEAU

LE « CAPITALISME FINANCIER DEBRIDE »

 

Dressant tout d’abord un portrait sans concession des réalités sociales, politiques et humaines du monde, le pape, en ce 1er janvier 2013, en a proposé une lecture à la lumière de l’Évangile, puis il a appelé les baptisés à s’engager en divers domaines pour faire progresser la paix, la justice et le dialogue.

 

Benoît XVI a renouvelé sa condamnation du « capitalisme financier non réglementé ». Il a ainsi évoqué, reprenant son Message pour la Paix, les « foyers de tension et de confrontation provoqués par l’inégalité croissante entre riches et pauvres, et la prédominance de la mentalité égoïste et individualiste, qui est également l’une des manifestations du capitalisme financier non réglementé ».

 

            (Signalé par FM, Frédéric Mounier, correspondant de la Croix, à Rome)

 

LE REGARD DE « MONDEACONSTRUIRE »

 

Ce n’est pas la première fois que Benoît XVI dénonce avec force le « capitalisme outrancier » qui forge aujourd’hui des « sociétés de misère ». Ce n’est pas la première fois non plus que l’Eglise de Jésus-Christ se dresse devant de tels abus. Il est bon que les « hommes de bonne volonté » et « tous les autres » se souviennent de Léon XIII s’écriant, déjà  en 1891 : «A tout cela (NDLR- Une série de mesures sociales contre les travailleurs) il faut ajouter la concentration, entre les mains de quelques-uns, de l’industrie et du commerce, devenus le partage d’un petit nombre de riches et d’opulents, qui imposent ainsi un joug presque servile à l’infinie multitude des prolétaires. »

                  (Encyclique « Rerum Novarum » du 15 mai 1891)
 
                                                 Pierre JARRET

mercredi 2 janvier 2013

POLITIQUE


CHILI
 
HOMMAGE
 
AU  PERE  PIERRE  DUBOIS

 

Suite au décès du Père Pierre Dubois, prêtre français, parti au Chili dès 1963, très engagé dans le soutien des travailleurs,

contre les abus de la Dictature du Général Pinochet (1973-1990),

le cardinal André Vingt-Trois a reçu

le message suivant, daté du 16 octobre 2012,

du ministre français des Affaires étrangères

 

« M. le Cardinal,

 
          J’ai appris avec tristesse le décès du père Pierre Dubois à Santiago du Chili, le 28 septembre dernier. Je vous présente ainsi qu’à sa famille et ses amis au sein de l’Église de France mes sincères condoléances. Toute l’action du père Pierre Dubois au Chili constitue un témoignage exemplaire de l’engagement auprès des plus pauvres et pour la défense des droits de l’homme de ce prêtre français qui a illustré l’intensité des liens qui existent entre notre pays et l’Amérique Latine. Ayant risqué plusieurs fois sa vie dans les périodes les plus sombres de la vie politique chilienne, alors qu’il se distinguait par son action non-violente, ce militant de l’Action catholique ouvrière avait été nommé chevalier de la Légion d’Honneur.

Je rends hommage à cet homme d’Église qui a fait de la promotion de la solidarité et du mouvement ouvrier chilien un axe central de sa vie.

Je vous prie d’agréer, M. le Cardinal, l’expression de ma haute considération et de mes meilleurs sentiments. »

                                                  Laurent Fabius
 
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
 
           Nous recevons le texte ci-dessus par "La Lettre du Pôle Amérique Latine" de la Conférence des Evêques de France.( N°91 de Décembre 2012)
 
          Nous nous souvenons du passage de Mr Laurent Fabius, alors ministre de François Mitterand, dans ce Chili du Général Pinochet. Il avait tenu alors à renvcontrer les prêtres français dans la capitale chilienne. La lecture qu'ils faisaient des événements de ce pays, et en particulier celle que faisait le Cardinal Silva, sdb, archevêque de Santiago, lui paraissait "importante".
                                       
                                                                                     Pierre Jarret
 

 

mardi 1 janvier 2013

DANS L'ESPRIT


A tous nos lecteurs, nos meilleurs vœux de

                BONNE  ANNEE 2013

 
QUE St JEAN BOSCO (1815-1888)

VOUS INSPIRE TOUJOURS

DANS TOUS VOS COMBATS

POUR LA JUSTICE  ET  LA PAIX

POLITIQUE


EN INDE, LA MORT D’UNE ETUDIANTE
 
ALARME
SUR LA CONDITION DES FEMMES

 

Le décès samedi 29 décembre d’une étudiante victime d’un viol collectif plonge l’Inde dans un état de choc. Des milliers de manifestants dénoncent les violences faites aux femmes, un véritable fléau dans le pays.

 

 

 

VANESSA DOUGNAC
Messages d’indignation lors d’un rassemblement à Jantar Mantar, le seul lieu de rassemblement autorisé ce week-end, à Delhi.

 

 

« Je te demande pardon, petite sœur. » Devant les bougies de la veillée qui s’est tenue samedi soir à Delhi, ce message en disait long sur une culpabilité éprouvée par l’Inde entière. Au petit matin, la nouvelle était tombée : l’étudiante en kinésithérapie de 23 ans, victime d’un viol collectif le 16 décembre, avait succombé à ses blessures après treize jours en soins intensifs. La décision des autorités de la transférer jeudi par un vol sanitaire vers un hôpital de Singapour n’a pu enrayer les complications. La jeune femme s’est éteinte samedi à 4 h 45 du matin, puis son corps a été rapatrié en Inde la nuit suivante. À l’aéroport de Delhi, son cercueil doré et ses parents ont été accueillis par le premier ministre Manmohan Singh et la présidente du Parti du Congrès au pouvoir, Sonia Gandhi. La crémation du corps s’est ensuite tenue à l’aube sous haute sécurité…

VANESSA DOUGNAC, pour la Croix, à New Delhi, le  31 décembre  2012

 

 

LE REGARD DE « MONDEACONSTRUIRE »

On peut quand même se poser un certain nombre de questions. Ces choses-là n’arrivent pas toutes seules. L’article parle de « policiers qui ferment les yeux » « Depuis une dizaine jours, l’opinion publique blâme la légèreté du système judiciaire et l’insensibilité des policiers face aux agressions sexuelles. Le sordide fait divers avait déjà donné lieu à de vastes protestations à la Porte de l’Inde, au cœur de la capitale… »

« Les autorités n’ont pas hésité, samedi, à transformer la zone en forteresse, déployant plus de 5 000 policiers et fermant dix stations de métro. Au même moment, l’annonce du décès s’est répandue comme une traînée de poudre. De jeunes présentatrices n’ont pu cacher leurs larmes à l’antenne. Des étudiants se sont rendus à l’arrêt de bus de Munirka pour déposer des fleurs et des messages. « Tu resteras l’inspiration de notre lutte », ont-ils écrit. C’est là que, le 16 décembre à 21 h 30, la jeune femme a embarqué dans un bus avec son ami, après être allée au cinéma, et s’est retrouvée piégée par six hommes à l’intérieur du véhicule aux vitres teintées. Les assaillants ont tabassé le jeune homme puis violé et torturé l’étudiante avec une barre de fer. Ils ont ensuite jeté les deux corps sur un trottoir. Depuis, les six assaillants, à l’exception d’un mineur, ont été inculpés de meurtre. »

Qui sont ces assaillants ? Qui est ce mineur ? Quelle présence dans l’éducation de ces hommes ? Le gouvernement s’interroge-t-il vraiment dans sa responsabilité envers le peuple ? Tous peuvent se poser des questions en Inde aujourd’hui ? La masse de réactions saines de si nombreuses personnes après un tel drame de bestialité montre que le pays est riche en femmes et en hommes qui ont conscience de leur dignité.

S’ils s’interrogent, les gouvernants de l’Inde ne devraient pas être les seuls. Il y a un an maintenant, la jeune Vanessa, camerounaise, donnait naissance à un bébé qui mystérieusement disparaissait immédiatement. Elle ne l’a jamais revu. Les dirigeants du pays, liés par quelle chaîne d’intérêts ou de corruption, se sont révélés incapables de ne pas couvrir un acte aussi criminel. On devait apprendre un peu plus tard que cette opération n’était pas la première.

Il semble que les Dirigeants de l’Inde souhaitent s’interroger sur ce drame qui touche profondément les fibres du pays. Les femmes et les hommes qui sont à la tête du Cameroun accepteront-ils de réviser certaines de leurs pratiques ? Vanessa retrouvera-t-elle son enfant ?

                         Pierre Jarret