CAMEROUN
LETTRE PASTORALE
DES ÉVÊQUES
"en cette année 2011
où le peuple camerounais
sera convoqué aux urnes
pour l'élection
du Président de la République"
(NDLR - Veuillez trouver ci-dessous
la deuxième et dernière partie
de cette Lettre du 30 mai 2011
dont nous avons publié la première partie hier)
4. Au sujet du vote, il convient d’insister à nouveau sur la signification et la responsabilité des électeurs que nous sommes.
· Le vote est un droit et un devoir de tout citoyen. Voter, c’est prendre activement part à la vie publique de son pays et à sa construction.
· Chaque bulletin de vote est une pierre apportée à l’édification du bien-être de tous. S’abstenir de voter nuit à la vie de la Nation ; empêcher de voter est une atteinte grave au droit du citoyen. Dans une démocratie, le choix des dirigeants se fait par le vote.
· Nous lançons de ce fait un vibrant appel à toutes celles et à tous ceux qui sont en âge de voter pour qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales.
· Nous en appelons aux membres des commissions de révision des listes électorales, ainsi qu’aux autorités administratives, qu’ils œuvrent ensemble pour délivrer gratuitement, dans les plus brefs délais, la carte d’identité nationale et la carte d’électeur à tous ceux qui en remplissent les conditions. Des équipes mobiles devraient porter ces services aux populations dans les villages et les quartiers. Toute tracasserie dans ce domaine sensible doit être évitée, car elle serait assimilée à une atteinte au droit de vote.
· Nous exhortons donc tous les Camerounais à ne pas succomber à la tentation de ceux qui pensent et proclament qu’avant les élections, « les jeux sont faits » et qu’il ne sert à rien d’aller voter. Dès maintenant, soyez dans la disposition d’aller voter une seule fois, le jour du scrutin, comme l’exige la loi. (cf. Lettre des Evêques, 2004, n°4).
2. Nous appelons :
· tous les Camerounais, spécialement ceux qui sont en âge de voter, à prendre part à ce processus électoral, à faire de ce scrutin la preuve de leur maturité citoyenne, à repousser avec force toute violence, les provocations inutiles, les fraudes diverses qui faussent les résultats ainsi que toute tentative de déstabilisation et de désordre ; le bulletin unique pourrait mieux protéger la validité du scrutin ;
· les Autorités politiques, administratives, civiles et traditionnelles à œuvrer pour le maintien de la paix et le déroulement des élections justes et transparentes ;
· les Partis politiques et les candidats aux élections à respecter le processus électoral, à préserver la paix, à faire prévaloir l’intérêt du peuple camerounais et à se considérer, en cette élection pluraliste, comme des concurrents et non pas comme des ennemis : car la politique en démocratie ne doit pas être source de conflits et de machinations, mais un haut lieu de débat et de concurrence en vue du service du bien commun. Les partis et les candidats doivent aussi travailler pour la transparence du processus électoral. Les mêmes moyens doivent être donnés aux partis politiques pour battre campagne ;
· les Forces de l’Ordre et les Militaires à sauvegarder l’honneur et la fidélité à la République et à ses institutions, à la protection des biens et des populations et à la neutralité politique inhérente à leurs fonctions.
3. Nous recommandons :
· que soit appliqué l’article 66 de notre Constitution concernant certains responsables des pouvoirs publics qui « doivent faire une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou de leur fonction » ;
· que, pour Elections Cameroon (ELECAM), la moitié de ses membres soient issus de la société civile et que son engagement soit sans faille pour le bon déroulement du processus électoral ;
· à ceux qui croient en Dieu d’organiser des prières pour la paix et de promouvoir un dialogue social en profondeur pour un meilleur vivre ensemble ;
· aux fidèles chrétiens d’annoncer et de vivre l’Evangile de l’amour, de la paix, de la justice et de la fraternité ;
· aux médias publics et privés un usage objectif et responsable des moyens de l’information et de la communication et une liberté d’expression responsable et consciente des dangers que toute manipulation de l’opinion peut provoquer ;
· aux observateurs nationaux et internationaux, qu’ils se déploient sur l’ensemble du territoire national pour pouvoir faire un rapport objectif et neutre sur les élections ;
· à la communauté internationale un grand respect de la souveraineté de l’Etat du Cameroun et une neutralité totale dans son processus électoral.
Avec Marie, Reine des Apôtres, Patronne du Cameroun, prions pour que la paix, la justice et la prospérité continuent à régner durablement dans notre pays, le Cameroun.
Pour les Evêques du Cameroun
+ Joseph Atanga
Président de la CENC
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