Le texte que le Père JB Beraud a présenté le jeudi matin 27 janvier 2011 aux participants du Colloque sur l'Eglise et les médias a débuté comme suit:
DROITS ET DEVOIRS DE L’EGLISE
PAR RAPPORT AUX MEDIAS
EN TANT QUE REALITE SOCIALE
Des voix de Tunisie se font entendre ces jours-ci
Sur la Croix du 25 janvier, avant-hier, sous la signature de la journaliste Agnès Rotivel qui se trouve sur place, nous lisons un texte où, sinon l’Eglise de Rome, du moins des croyants qui aiment eux aussi leur vocation de journalistes, s’interrogent et agissent, face à la situation nouvelle qui surgit.
Nous lisons : « Le 14 janvier, alors que le président Ben Ali avait fui le pays, le journal La Presse, en version française et en arabe, ignorait l’événement à sa « une ». Pas un mot. Le quotidien dit « quotidien du président », qui n’omettait jamais de mettre en première page la photo de Ben Ali, doit faire sa mue et s’adapter à une nouvelle réalité…. »
Un peu plus loin, le texte continue : « Il s’appelle Neji Bghouri. Un rapport très critique sur l’état de la presse en Tunisie, l’a écarté de son poste de président du syndicat des journalistes. Il y revient maintenant. Il déclare : « Notre syndicat a été privé de subventions. Et au moment de l’élection présidentielle, on a eu des pressions pour appeler à voter pour Ben Ali. Comme on a refusé, le parti du président, le RCD, s’est arrangé pour qu’un nouveau syndicat des journalistes, officiel, soit créé. Le notre, légitime, était banni… »
( Ici, plusieurs autres faits ont été lus.)
Ce sont là des récits qui interpellent nos consciences, et donc aussi l’Eglise. N’y a-t-il que la Tunisie à avoir eu un journal que l’on pouvait appeler le « journal du président » ? Un homme écarté de son poste à cause de ses idées, cela ne se passe-t-il pas ailleurs ? Des pressions sur les médias en faveur de tel ou tel pour des élections ? Ou plus simplement des pressions sur les personnes ? S’agit-il là de situations inconnues hors de Tunisie ? Il nous est possible déjà de deviner les droits et les devoirs de l’Eglise face à de telles situations, dont il nous est facile de reconnaître qu’elles ne nuisent pas seulement à des femmes et à des hommes d’un beau pays du Maghreb. C’est l’honneur de chacun de nous de prendre du temps aujourd’hui pour y réfléchir. C’est l’honneur des dirigeants et des chefs d’Etat de savoir s’interroger face aux événements…
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