REVUE DE PRESSE CAMEROUNAISE
« Grèves en série à l’Université de Buea »
Le quotidien « Mutations » titre ainsi sa « Une » de ce lundi 14 février 2011. De son côté, le « Messager » signale que dans cette petite ville rurale de Buea, « 2000 étudiants marchent sur la police ». Leur action se révèle positive. Leurs réclamations pour la libération de leur leader ont été satisfaites. Fait assez rare ces dernières années dans la région. Jeune dirigeant étudiant, Eyongeta Stanley Njiessam tient tête courageusement face à l’administration de l’Université de Buea. On l’arrête brusquement au moment où le défilé de la journée de la jeunesse, ce 11 février 2011, entame sa marche. Les jeunes refusent de défiler devant les autorités, puis se dirigent tous ensemble vers les services de police où est gardé le jeune homme. D’autres jeunes, qui n’étaient pas inscrits pour le défilé, avertis par divers moyens, arrivent en renfort. Cette foule pacifique qui débarque face au commissariat, fait que immédiatement, on relâche ce jeune, bien fatigué par ce qu’il a subi. L’organisation des étudiants de Buea, la « University of Buea
student’s union (Ubsu) » vient de prendre sa part au changement.
student’s union (Ubsu) » vient de prendre sa part au changement.
« Cameroon Tribune », quotidien « du gouvernement en place », n’hésite pas à tîtrer sa « Une » d’un vibrant hommage au discours du Président Paul Biya aux jeunes le 11 février dernier : « C’est du concret ! » On croit rêver. Depuis 29 ans, cet homme répète chaque année les mêmes paroles aux jeunes de son pays, et le « concret » se renouvelle régulièrement par le chômage, la répression et l’écrasement de toute tentative d’initiative d’organisation de jeunes. Ce même quotidien aura tout juste assez de 11 pages, pas moins, pour vanter les échos de ce message annuel, dans son édition de ce lundi 14 février. Aujourd’hui, 15, le Messager n’aura pas beaucoup de difficultés à montrer les effets de ce « concret ». Il mettra simplement en titre ce que chaque passant peut observer dans la rue : « Yaoundé, quadrillé par la police… »
Ce même quotidien d’opposition, encore traumatisé par la perte récente de son fondateur Pius N. Njawé, emprisonné plus souvent qu’à son tour, aura quand même averti déjà hier par un édito de Jean Baptiste Sipa : « Quelques jours auparavant, des tracts avaient circulé dans le pays appelant les camerounais au soulèvement. Je serais vraiment le dernier à jurer que les problèmes des droits, de pauvreté, de corruption et de vie chère qui ont poussé le Tunisiens et Egyptiens au soulèvement ne se posent pas avec plus d’acuité au Cameroun. Mais une révolution n’est pas un mimétisme télécommandé….Quant à la situation prérévolutionnaire, les citoyens sont-ils mieux préparés qu’en 1991 et en 2008, ou bien veut-on les offrir comme chair à canon ? Une chose est sûre : les soldats camerounais qui peuvent refuser de tirer à balles réelles sur la population manifestant pacifiquement, ne sont pas encore au commandement. »
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