Cameroun: Nouvelle arrestation de journaliste
Par Idriss Linge - 21/02/2011
Selon des sources bien introduites, Raphael Kamtchuen, le directeur de publication du journal camerounais La Boussole, séjournerait depuis jeudi 17 fevrier dernier à la brigade de gendarmerie de Kondengui, dans la capitale camerounaise. Il aurait été interpellé alors qu’il venait de rendre visite à la prison centrale de la ville à l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, poursuivi et détenu pour détournement de deniers publics. Il aurait été arrêté sur ordre du régisseur de la prison…Il serait reproché à Raphaël, d’être entré « par effraction » au sein du pénitencier mais aussi de détenir des documents classés « secret d’Etat»… Après son arrestation, il a d’abord été conduit au secrétariat d’Etat à la Défense en charge de la gendarmerie (SED) avant d’être ramené à la brigade de Kondengui.
Quelle liberté de presse ?
La réaction du gouvernement face à cette… nouvelle affaire impliquant un journaliste est très attendue. 2011 étant une année électorale, le gouvernement se refuse à laisser enfler toute situation qui pourrait être un facteur de crise sociale. L’année dernière, trois journalistes avaient été écroués toujours pour des affaires concernant des secrets impliquant des hauts dirigeants du régime. L’un d’eux, Germain Biby Ngota y avait trouvé la mort. Au Cameroun comme d’ailleurs dans beaucoup de pays même occidentaux, la liberté de presse est fortement encadrée par la question d’ordre public ou de secret d’Etat. Une loi libérale sur la liberté de la communication sociale a été promulguée le 19 décembre 1990, la censure administrative préalable a été supprimée par la loi du 4 janvier 1996, le monopole de l’Etat sur les ondes a été abrogé, le métier de journaliste a été défini et organisé conformément aux principes universellement reconnus. Une direction de la communication privée a été créée au sein du ministère de la communication en vue d’une meilleure prise en compte des problèmes liés aux médias du secteur non étatique. Mais la presse (surtout privée) souffre encore de plusieurs maux, dont la précarité et la répression silencieuse. Une situation qui favorise l’entrée dans la profession de personnes qui en réalité jouent des cartes autres que celle du journalisme.
( Journal du Cameroun COM du lundi 21 février 2011)
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