« Ce sont là des récits qui interpellent nos consciences, et donc aussi l’Eglise ». Je parlais ainsi devant un parterre de politiques, d’économistes, de journalistes, et devant M. le délégué du Gouvernement camerounais. C’était le jeudi 27 janvier, chez les Pères Dominicains. Le matin même le quotidien français « La Croix » détaillait ce qui se passait en Tunisie. Il n’y a pas encore une semaine de cela, mais déjà les secousses de l’Egypte nous sont parvenues. Et ce soir, ailleurs aussi on s’interroge. Au Cameroun, réputé oasis de paix depuis tant d’années, certains se posent des questions. Tel parti d’opposition diffuse sa lettre :
« C’est la première fois depuis les années 1980, qu’une révolte populaire vient à bout d’un régime totalitaire au pouvoir depuis plus de deux décennies…Aucune perspective n’est offerte à une jeunesse de plus en plus frustrée, qui pourtant voit des « nouveaux riches » se pavaner avec arrogance et mépris, profitant pleinement du système de corruption institutionnalisé et instauré en mode de gouvernance »
Il est facile de noter que cette condamnation de la corruption rejoint profondément les nombreuses déclarations des évêques camerounais ces dernières années. Ils ne semblent pas avoir été très écoutés, pas plus que Mgr Kléda, archevêque de Douala, lorsqu’il estimait après la répression sanglante des émeutes de février 2008, (Triste anniversaire en fin de mois) dans Yaoundé et dans Douala : « Ce ne sont pas d’abord ces jeunes qu’il faut condamner ! C’est la situation sociopolitique dans laquelle on les maintient depuis tant d’années, sans aucun espoir d’un emploi ni d’une vie meilleure »
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