Mr Paul Biya, Président du Cameroun,
choisit la « répression sauvage »,
face aux manifestations pacifiques de son peuple
Quelques titres des quotidiens d’opposition, après la « journée de tous les risques », annoncée hier au Cameroun.
Le quotidien « Mutations » aligne :
« Le pouvoir réprime les opposants à Douala»
« La commémoration des émeutes de février 2008 a été verrouillée hier par les forces de l’armée et de la police »
« Douala : une ville militarisée »
« Mboua Massok, (ndlr.un des leaders d’opposition) réfugié à l’archevêché de Douala »
« Le Messager» multiplie ses dénonciations sur sa « une » :
« Marches du 23 février. Les manifs matées dans le sang à Douala. Les forces de l’ordre chargent les marcheurs. La milice du RDPC ( ndlr. Rassemblement Du Peuple Camerounais, parti de M. Paul Biya) sévit sur le terrain »
« Jean Michel Nintcheu, Kah Walla, Anicet Ekané, Hameni Mbieuleu, Mboua Massok, (ndlr. tous leaders d’opposition) sévèrement bastonnés »
« Des unités antiémeutes marchent sur Yaoundé. Gendarmes et policiers quadrillent la ville pour prévenir les soulèvements annoncés par les tracts »
Les multiples photos des deux quotidiens révèlent les deux villes de Yaoundé et de Douala, comme des cités en état de siège.
Des femmes et des hommes responsables
Le Messager donne la parole aux différents leaders d’opposition.
« La répression n’arrête ni la liberté, ni la révolution, déclare Anicet Ekanet. C’est tout simplement ridicule ce que vient de faire le gouvernement camerounais… »
« Autant on peut dire, pour être honnête, qu’il n’y a pas eu une forte mobilisation populaire, autant on doit reconnaître que sur le plan symbolique et politique, nous avons marqué un avantage par rapport au régime. Il est clair que désormais la peur a changé de camp… », répond au journaliste M. Abanda Kpama, Président du Manidem.
Mme Kah Walla, Prèsidente du parti Cameroon O’Bosso, a été arrêtée, tabassée, s’est évanouie et a due être réanimée à l’hôpital : « Je suis ravie de constater que les Camerounais adhèrent à cette revendication légitime… Ce matin, nous étions des centaines…La police est arrivée…Nous nous sommes assis pour leur montrer que nous faisions une marche pacifique…Ils m’ont prise pour cible. Ils m’ont placé au milieu de la route et m’ont arrosée avec des eaux chimiques à l’aide de leurs canons à eau… Nous sommes heureux d’avoir posé cet acte. »
Jean Baptiste Sipa, Directeur du Messager, avait averti la semaine dernière : « Les révolutions ne se recopient pas si facilement… » Le Cameroun n’est pas nécessairement la Tunisie, l’Egypte, ou la Lybie. Mais il a voulu tester s’il pouvait célébrer ses « martyrs » de février 2008. M. Paul Biya, chef de l’Etat depuis 29 ans, n’a pas hésité à ses 78 ans, à faire changer la Constitution pour pouvoir se représenter aux élections d’octobre 2011. Il n’avait pas hésité à faire tirer sur les manifestants en février 2008, provoquant le massacre de 139 de ses compatriotes, des jeunes pour la plupart. On comprend que son gouvernement ne soit pas disposé à accepter dès aujourd’hui la reconnaissance de ces « martyrs ».
L’Histoire pourtant reconnaît déjà que cette journée d’hier questionne sérieusement un tel pouvoir : « Face à une manifestation qui a été déclarée, qui est légale et qui par avance était reconnue pacifique, le déploiement des forces de répression et la sauvagerie avec laquelle elles se sont exprimées montre que ce régime est véritablement en difficulté» a déclaré avec calme, le Président du Manidem, qui venait d’être malmené par les forces de l’ordre.
A quelqu’un qui lui demandait cette semaine : « Penses-tu qu’au Cameroun, les gens se lèveront pour des marches de libération, comme en Tunisie, ou en Egypte ? », Sophie, jeune étudiante universitaire de Yaoundé, a répondu, souriante : « Eux, ce sont des arabes. Nous, les noirs, on a peur de mourir. Peut-être à cause de notre Histoire au temps de l’esclavage… » Pas si sûr que le « martyrologe de février 2008 » ne soit pas en train de préparer des changements…
Pierre JARRET, avec Mutations et Le Messager
Vous dites bien que ces titres sont des quotidiens d’opposition au Cameroun, on comprend leur position cotre le Renouveau… C’est le cœur qui parle à la place de la vérité et de la raison.
RépondreSupprimerBello a dit...
RépondreSupprimerVous dites bien que ces titres sont des quotidiens d'opposition au Cameroun. On comprend leur position contre le Renouveau... C'est le coeur qui parle à la place de la vérité et de la raison.