jeudi 10 mars 2011

MESSE DES CENDRES EN PLEINE CAMPAGNE

Mercredi des cendres 9 mars 2011

       Nous sommes dans la petite église de Kiiki. Cette église paroissiale confiée à Ste Rita ressemble plus à une humble chapelle qu'à un centre de paroisse. Avec Soeur Joanna, chargée de ce secteur, nous y arrivons vers 15h 00. La chaleur est lourde. Quelques enfants sont là, sagement assis à la droite de l'autel, sur les quatre bancs qui leur sont réservés. D'autres personnes arrivent. Deux messieurs revêtent une soutane blanche. "Ce sont les lecteurs", me dit la soeur. Deux adolescentes s'habillent pour leur mission d'enfants de choeur. "Pouvons-nous commencer ?" On me répond: "C'est mieux d'attendre cinq minutes!" De fait, entrent queqlues personnes de plus. Elles ont marché combien de kilomètres ? Toutes les maisons sont isolées sur une large superficie et pas la moindre ombre tout au long des différents parcours.
       Les femmes entonnent un chant dans leur langue. Supplication plutôt lancinante, répétée à plusieurs reprises. Mais toute l'assemblée qui grossit encore, participe.
       L'homélie est écoutée attentivement. Puis on reçoit les cendres. Un des deux lecteurs me les impose. Il prononce distinctement les mots: "Convertissez-vous et croyez à l'évangile!"
       A la fin de la messe, il me dira: "Père, il y a encore des gens qui vont arriver. Si vous voulez, je peux leur imposer les cendres!" "Bien sûr, prends ta place dans l'Eglise et dans la société!"
       Nous repartons avec la soeur en voiture, et nous prenons plusieurs personnes avec nous. Nous rencontrons tous nosparoissiens qui marchent de nouveau à pied sous le soleil. Soudain, nous nous arrêtons. Deux hommes, la cinquantaine, arrivent en moto. Ce sont deux des responsebles de Ste Rita. "Nous n'avons pas pu quitter le travail avant!" La soeur me dit: "Père, donne-leur les cendres!" Liturgie écologique en pleine terre camerounaise sous le lourd soleil d'Afrique. Le front collé à la portière de la voiture, les deux visages burinés de travail et de fatigue reçoivent ce signe de la cendre. La piété populaire prend soudain des formes  inattendues de foi profonde et de grande ferveur. "Heureux celui qui aime son Seigneur!"

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