vendredi 6 janvier 2012

REVUE DE PRESSE

CAMEROUN: 

La tension reste vive à Douala


Par Makeda Lydie Gnotuom - 05/01/2012
  dans le Journal du Cameroun com 


Les Populations de Deïdo et "benskinneurs" 

continuent de s’affronter. 


D’énormes pertes sont de plus en plus enregistrées

     Les populations du quartier Deïdo à Douala et les conducteurs de moto taxi, n’en démordent pas. Aucune moto ne doit plus entrer dans notre quartier, cette phrase continue d’être sur les lèvres des habitants de Deïdo, cinq jours après les affrontements sanglants et meurtriers, qui ont suivi l’assassinat du jeune Eric Mony, 30 ans, par des malfrats qui se trouvaient sur une moto taxi, lors de la célébration de la Saint Sylvestre dans la cité économique. Ce mercredi, 04 janvier 2012, les manifestations se sont poursuivies. Dans la matinée, la circulation a été fortement perturbée au niveau du carrefour feu rouge Bessengué. Et lorsqu’un feu de signalisation était au rouge, les automobilistes n’avaient pas d’autres choix que de s’arrêter pendant des heures, nonobstant la couleur verte que prenaient de temps à autre les feux de signalisation. Même scénario au niveau du carrefour école publique Deïdo, où la circulation n’est redevenue fluide que des heures plus tard. Mais une fois encore, des dégâts matériels ont été enregistrés. Trois motos ont été incendiées, un café est aussi parti en fumée. Dans la foulée, un individu considéré comme fauteur de trouble, a été interpellé par les forces de l’ordre, fortement déployées dans cet arrondissement, depuis le début des affrontements.
Calme précaire
     Par contre, le calme a été observé ce mercredi au carrefour Mobil Bonakouamang qui était en ébullition mardi. La circulation était fluide, et les populations ici, vaquaient normalement à leurs occupations. Hier, (mardi ndlr) nous avions eu peur, très peur même. Heureusement que tout est rentré dans l’ordre aujourd’hui, affirme un employé exerçant dans une agence de presse située non loin de ce carrefour. Cependant, en début d’après-midi, un véhicule de la gendarmerie s’est longuement attardé dans ce carrefour, se positionnant dans le sens inverse, et laissant le son strident de la sirène déchirer l’air pendant plusieurs minutes, avant de poursuivre son chemin. Tentative d’intimidation ou non, 5 jours après ces affrontements, l’accalmie est loin d’être totale, car les flammes de la colère peuvent resurgir à tout moment, et embraser le quartier Deïdo, d’autant plus que les autorités de la ville, semblent dépassées par la tournure des évènements.

Le regard de "mondeaconstruire"
      Revient à la surface le sinistre souvenir de Bepanda, il y a une dizaine d'années, avec la disparition des dix jeunes du quartier, ce même quartier prêt à s'enflammer aujourd'hui. La disparition de ces jeunes n'a jamais été élucidée. A cette époque, si le cardinal Tumi disait au journaliste: "Ce ne sont pas seulement ces dix qui ont disparu. Sur la ville, peut-être mille personnes en quelques mois...", il y avait aussi le recteur d'une Université camerounaise qui coupait la parole au même journaliste. Il ne fallait pas parler de cela. Ces silences et ces crimes contre une nation restent dans la mémoire d' autres possibles tueurs. 
     On y gagnerait à écouter Benoît XVI: 
     "Vivez dans la transparence..."  

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