vendredi 26 août 2011

REVUE DE PRESSE



« NOUS NE SOMMES PLUS 
EN FEVRIER 2008 »


Sur l’hebdomadaire « Emergence » N° 62 du 22 au 28 août 2011,
M. Magnus Biaga écrit dans l’Editorial:

            « Dès lors qu’on a la liberté de manifester pacifiquement, il devient inadmissible de casser pour se faire entendre. Cela devient du gangstérisme. Par contre, dans nos dictatures où toute marche (même pacifique) est interdite et réprimée avec barbarie, la violence peut devenir une alternative.
Chaque citoyen qui tombera sous les balles de quelque soldatesque que ce soit sera un coup de canif donné à la légitimité de tout pouvoir.
Avec les technologies de l’information, Paris, Washington, Londres et les autres capitales seront au fait de ce qui se passe […] il faut le rappeler, nous ne sommes plus en février 2008 où l’armée pouvait tuer impunément.
D’ailleurs, la communauté internationale sera d’autant plus prompte à réagir qu’elle aura affaire à un régime qui est au pouvoir depuis 30 ans. »

Nos lecteurs se souviennent de cette tragédie qui avait secoué le Cameroun entre les 23 et 28 février 2008. Selon les ONG, un lourd bilan faisait état de 139 morts. Le gouvernement en reconnaissait une quarantaine, ce qui était déjà bien trop.
Peu de voix s’élevaient pour condamner ce drame national. Cependant, Mgr Samuel Kléda, alors Archevêque Coadjuteur de Douala, présidait le 28 mars 2008, dans la Cathédrale Saints Pierre et Paul, une Messe « pour les victimes des émeutes de février ». Celui qui allait succéder quelques semaines plus tard au Cardinal Christian Tumi, comme Archevêque de Douala, n’hésitait pas à affirmer dans son homélie : « Devant la gravité des tristes événements que nous venons de vivre…, il sied de demander au Christ ressuscité de nous accorder un esprit de sagesse et de discernement, un esprit de service afin que les problèmes socio-politiques qui sont à l’origine de ces manifestations puissent trouver des solutions adéquates et que ces manifestations ne se reproduisent plus jamais… » (Cité par Claude Zeba dans « L’Effort Camerounais » N° 427 du 2 au 15 avril 2008)

Depuis la Lettre de St Jacques et celles de St Paul aux Corinthiens ou à Philémon, l’Eglise de Jésus-Christ ne recule jamais pour affirmer la dignité des personnes face à toutes les situations sociales, économiques et politiques. « L’homme doit être au centre de toute étude économique », a redit Benoît XVI aux journalistes dans l’avion qui le menait de Rome à Madrid pour les JMJ de la semaine dernière. Evénements et textes à réfléchir en temps d’élections.

                                   Jean  Baptiste Beraud, sdb


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