mercredi 17 août 2011

POLITIQUE



LES FABLES DU POUVOIR

Si tu connais un candidat
qui va se préoccuper de ces jeunes,
heureux de leur métier
mais incapables de trouver un emploi,
alors c'est un des signes qui t'invite à voter pour lui.
Depuis Léon XIII, (1891) jusqu'à Benoît XVI,
c'est un des signes de discernement que l'Eglise te donne.
Tu n'élis pas un Président
pour qu'il fasse fructifier sa propre fortune.
Tu l'élis pour qu'il fasse des routes, des écoles,
qu'il favorise les sources d'emploi pour les jeunes et les adultes.
(Ph JBB)


Ce jour, la liturgie du temps « ordinaire » nous fait cadeau d’un texte assez « extraordinaire » dans un livre probablement inconnu de beaucoup, « Le livre des Juges », un des livres de la Bible. Ce livre qui se veut « historique » l’est à sa manière, au gré d’une foule d’auteurs qui l’ont lu, relu et réécrit sur des longueurs de siècles. Il charrie avec lui le vrai et la légende, la beauté et la turpitude, la vertu et les crimes les plus crapuleux. Dans ce brouhaha d’humanité, Dieu donne tout de même sa Parole. Il s’exprime ici ou là sur le « pouvoir ». Les hommes de notre temps qui prétendent être les chefs du monde parce qu’ils se trouvent à la tête d’un pays, pourraient le relire avec profit.

Le passage choisi par l’Eglise en ce jour est tiré du Ch 9, v 6-15. Eloquent en ce temps de multiples élections ! Voici que les arbres  eux-mêmes veulent se donner un roi.  Nous nous trouvons devant un fabuliste inconnu mais remarquable. Anti-royaliste, il ne cache pas ses opinions. Chaque arbre sollicité pour prendre la tête du royaume dira clairement sa tentation de profiter de son pouvoir pour ses propres aises. Le Bien commun ne le préoccupe pas, mais il voit vite comment profiter de la situation offerte pour son compte personnel, pour sa propre famille et son entourage. Tour à tour, l’olivier, le figuier, la vigne répondront au messager des électeurs : « Faut-il que je renonce à mon huile…, à ma douceur…, à mon vin…pour aller me balancer au-dessus des (autres) arbres ? »

« Se balancer au-dessus des (autres) arbres », peu nombreux sont ceux que nous voyons y renoncer, pour se mettre véritablement « avec bonne foi » (Ib v15), au service authentique de leurs administrés. Pourtant l’Eglise avec Pie XII proclamait déjà que l’homme engagé dans la « politique » peut vivre une des « formes les plus hautes de la charité ».
         
La Doctrine sociale de l’Eglise reste au service des chefs d’Etat pour les conseiller dans leur rôle auquel la Parole de Dieu ne cesse de s’intéresser, et pas seulement dans des Fables. Mais elle ne cesse également d’interpeller tout citoyen pour lui dire : « Tu es une voix dont ton pays a besoin. Personne n’a dit qu’un homme au pouvoir depuis toujours, doit absolument y rester. Personne ne t’a dit que tu dois voter pour celui qui t’offre un peu d’argent à cette intention, alors qu’il n’a jamais rien fait pour te procurer un juste salaire. Tous les textes de la Doctrine sociale de l’Eglise te disent au contraire : « Vote en conscience pour celui qui, d’après toi, aime vraiment le peuple dans ton pays. Apprends toi-même à discerner ! »

                                       Jean Baptiste Beraud, sdb

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