mardi 1 janvier 2013

POLITIQUE


EN INDE, LA MORT D’UNE ETUDIANTE
 
ALARME
SUR LA CONDITION DES FEMMES

 

Le décès samedi 29 décembre d’une étudiante victime d’un viol collectif plonge l’Inde dans un état de choc. Des milliers de manifestants dénoncent les violences faites aux femmes, un véritable fléau dans le pays.

 

 

 

VANESSA DOUGNAC
Messages d’indignation lors d’un rassemblement à Jantar Mantar, le seul lieu de rassemblement autorisé ce week-end, à Delhi.

 

 

« Je te demande pardon, petite sœur. » Devant les bougies de la veillée qui s’est tenue samedi soir à Delhi, ce message en disait long sur une culpabilité éprouvée par l’Inde entière. Au petit matin, la nouvelle était tombée : l’étudiante en kinésithérapie de 23 ans, victime d’un viol collectif le 16 décembre, avait succombé à ses blessures après treize jours en soins intensifs. La décision des autorités de la transférer jeudi par un vol sanitaire vers un hôpital de Singapour n’a pu enrayer les complications. La jeune femme s’est éteinte samedi à 4 h 45 du matin, puis son corps a été rapatrié en Inde la nuit suivante. À l’aéroport de Delhi, son cercueil doré et ses parents ont été accueillis par le premier ministre Manmohan Singh et la présidente du Parti du Congrès au pouvoir, Sonia Gandhi. La crémation du corps s’est ensuite tenue à l’aube sous haute sécurité…

VANESSA DOUGNAC, pour la Croix, à New Delhi, le  31 décembre  2012

 

 

LE REGARD DE « MONDEACONSTRUIRE »

On peut quand même se poser un certain nombre de questions. Ces choses-là n’arrivent pas toutes seules. L’article parle de « policiers qui ferment les yeux » « Depuis une dizaine jours, l’opinion publique blâme la légèreté du système judiciaire et l’insensibilité des policiers face aux agressions sexuelles. Le sordide fait divers avait déjà donné lieu à de vastes protestations à la Porte de l’Inde, au cœur de la capitale… »

« Les autorités n’ont pas hésité, samedi, à transformer la zone en forteresse, déployant plus de 5 000 policiers et fermant dix stations de métro. Au même moment, l’annonce du décès s’est répandue comme une traînée de poudre. De jeunes présentatrices n’ont pu cacher leurs larmes à l’antenne. Des étudiants se sont rendus à l’arrêt de bus de Munirka pour déposer des fleurs et des messages. « Tu resteras l’inspiration de notre lutte », ont-ils écrit. C’est là que, le 16 décembre à 21 h 30, la jeune femme a embarqué dans un bus avec son ami, après être allée au cinéma, et s’est retrouvée piégée par six hommes à l’intérieur du véhicule aux vitres teintées. Les assaillants ont tabassé le jeune homme puis violé et torturé l’étudiante avec une barre de fer. Ils ont ensuite jeté les deux corps sur un trottoir. Depuis, les six assaillants, à l’exception d’un mineur, ont été inculpés de meurtre. »

Qui sont ces assaillants ? Qui est ce mineur ? Quelle présence dans l’éducation de ces hommes ? Le gouvernement s’interroge-t-il vraiment dans sa responsabilité envers le peuple ? Tous peuvent se poser des questions en Inde aujourd’hui ? La masse de réactions saines de si nombreuses personnes après un tel drame de bestialité montre que le pays est riche en femmes et en hommes qui ont conscience de leur dignité.

S’ils s’interrogent, les gouvernants de l’Inde ne devraient pas être les seuls. Il y a un an maintenant, la jeune Vanessa, camerounaise, donnait naissance à un bébé qui mystérieusement disparaissait immédiatement. Elle ne l’a jamais revu. Les dirigeants du pays, liés par quelle chaîne d’intérêts ou de corruption, se sont révélés incapables de ne pas couvrir un acte aussi criminel. On devait apprendre un peu plus tard que cette opération n’était pas la première.

Il semble que les Dirigeants de l’Inde souhaitent s’interroger sur ce drame qui touche profondément les fibres du pays. Les femmes et les hommes qui sont à la tête du Cameroun accepteront-ils de réviser certaines de leurs pratiques ? Vanessa retrouvera-t-elle son enfant ?

                         Pierre Jarret

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