Nairobi (Agence Fides) – « Le cancer de la
corruption tue actuellement notre pays.
Nous allons actuellement vers une société
sans Dieu, blessée par le tribalisme, au sein de
laquelle l’argent est devenu la seule idole ».
Tel est le fort cri d’alarme lancé par les
Evêques du Kenya dans le communiqué final
de leur Assemblée plénière. Après avoir rappelé la visite apostolique du
Pape François au Kenya en novembre dernier
(voir Fides 25/11/2015), le document, envoyé
à l’Agence Fides, décrit une situation
extrêmement préoccupante : « Femmes et
hommes de la rue portent le fardeau de la
corruption. La majorité des kenyans languit
dans la pauvreté et se trouve incapable de
satisfaire leurs besoins de base. Ils n’ont pas
accès à des soins médicaux adéquats, pas plus
qu’à des structures scolaires décentes et à une
éducation de qualité ».
En particulier, ce sont les jeunes qui sont
touchés, remarquent les Evêques, étant
contraints à verser des pots-de-vin pour
trouver un travail ou dans tous les cas de
disposer de connaissances « en haut lieu ». Les Evêques rappellent le cri du Pape François
s’adressant aux kenyans au cours de son
voyage : « Non à la corruption », une plaie qui
frappe tout un chacun, du monde politique à la
magistrature, de la police à l’école – des
étudiants ayant payé pour passer des examens
de manière malhonnête. Une autre plaie dénoncée dans le document est
celle du tribalisme, jamais disparu mais qui
reprend actuellement vigueur, au point que les
Evêques affirment : « Nous voyons
actuellement tout au travers du prisme de
l’ethnicité ». La radicalisation des jeunes est
liée à cette situation. Cette dernière a lieu
« dans des groupes dangereux qui créent de
l’insécurité et portent à des comportements
déviants (…). Nous sommes alarmés par la
corruption des jeunes qui se traduit en
pots-de-vin, en drogue et en promotion de
l’immoralité sexuelle ».« Par conséquent – poursuivent les Evêques –
nous nous dirigeons vers une société sans
Dieu, qui transforme l’argent en une idole.
Les personnes tendent à vivre pour l’argent et
leur philosophie consiste à disposer du plus
possible de ressources financières, le plus
rapidement possible et par tous les moyens ». Les Evêques concluent en invitant les kenyans
à la rescousse et à l’espérance, parce que
« le Christ a obtenu la victoire contre tout
désespoir. Nous devons tous combattre le mal
au-dedans de nous.
Nous devons nous engager, personnellement et
collectivement, à refuser toute forme de
corruption qui détruit actuellement notre tissu
social ».
(L.M.) (Agence Fides 12/04/2016) |
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