vendredi 22 juin 2012

POLITIQUE

CAMEROUN

MASSACRE SUR LE MARCHE

                  ( Du Journal Cameroun Com)

Samedi 16 juin 2012 dernier, trois personnes ont trouvé la mort
 et de nombreuses autres ont été blessées à la suite d’un
affrontement avec des forces de l’ordre et d’intervention
 spéciale au marché Mokolo à Yaoundé la capitale
camerounaise. « J’entends tout le monde dire qu’il y a eu trois
morts, je pense qu’on aura plus de morts. J’ai vu une femme
qui braisait le poisson tomber, il y a eu la dame du PMUC aussi
 qui est tombée, il y a cette petite fille qui est morte asphyxiée
 par du gaz lacrymogène, sans compter de nombreuses autres
personnes qui sont tombées et ont été piétinées par les autres
qui fuyaient les forces de l’ordre, affirme un témoin de la
scène…

Généralement, on chasse ceux qui vendent sur le trottoir et occupent par la même occasion la chaussée. Mais ce jour-là, on a cru suivre, que l’opération devait aussi permettre de traquer les boutiques qui conservent les marchandises de ces gens-là. Vous connaissez le marché Mokolo, c’était une erreur. Il était devenu difficile de faire le tri entre les boutiques sérieuses et celles qui hébergeaient des marchandises clandestines. Fort logiquement cela a viré à l’émeute. Vous savez il y a des gens dont la vie ne tient parfois qu’à cette boutique. On a donc assisté à une bataille pour la survie raconte un commerçant…. »



LE REGARD DE «MONDEACONSTRUIRE»

En lisant ces lignes, je ne peux m’empêcher de penser à ces gestes de
policiers envoyés vers des groupes de petits vendeurs ou de mamans
 que la nécessité envoie sur la rue pour essayer de vendre quelque
produit. Pour bien des foyers, c’est l’unique solution qui reste « depuis
 le temps que l’on est au chômage ». Le Vatican lui-même s’est ému
 de ces situations. Deux jours avant l’arrivée de Benoît XVI à
 Yaoundé, il y a quelques années, Radio Vatican recherchait un
journaliste sur la place. On me posait la question par télephone: « Que
 se passe-t-il dans les rues de Yaoundé ? On dit que la police intervient
 pour chasser  des petits marchands de la rue. »
Je n’avais pas à chercher longtemps  ma réponse. Quelques minutes
 auparavant, le taxi qui me conduisait vers l’autre côté de la ville avait
dû faire demi-tour devant le grand marché circulaire situé en plein
centre-ville. Le déploiement des forces « de sécurité » était
impressionnant, tout autant que le nombre de jeunes et d’adultes en
larmes devant ce qui restait de leurs petits étalages et de leurs
 marchandises. Quelques minutes plus tard, de Mvollyé où j’avais
finalement pu me rendre pour avoir ma carte de presse, la Directrice
 de « Caritas de l’Archevêché » me ramenait dans  sa propre voiture et
me disait : « Vous avez vu comment ils ont bousculé ces petites gens.
 Il y a des mois que nous signalons ce problème aux  autorités pour
chercher des solutions qui facilitent un dialogue, et une éducation. »

Dommage ! Aucun pouvoir n’y perd à dialoguer avec la société civile.
 Il n’est pas nécessaire que les policiers deviennent des « tueurs ».

                                               Pierre Jarret

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