CAMEROUN
LA DICTATURE ET LA "MISERE DU PEUPLE"
Déclaration de Mgr Samuel
Kleda,
Archevêque de Douala
Dans un interview
recueilli par Jacques Eric Andjick, pour le quotidien camerounais
« Mutations » du jeudi 7 juin 2012, Mgr Samuel Kleda, Archevêque de Douala,
successeur du Cardinal Tumi, dans la vaste capitale économique du Cameroun,
affirme sans ambage : « C’est
la vraie dictature qui s’installe, et la justice sociale, on n’en parlera plus
jamais. »
Quelques extraits de
l’interview (suite):
Que vous
suscitent les discours autour de la lutte contre la corruption au Cameroun ?
Depuis
bien longtemps, nos dirigeants prononcent beaucoup de discours sur le phénomène
de la corruption, le pillage du bien commun…mais rien ne change. La misère de nos
populations ne fait qu’augmenter ; l’inégalité entre les populations ne fait
que se creuser. Les conséquences peuvent prendre d’autres tournures…
-
Les élections dans la majorité des grands pays démocratiques
sont à deux tours.
Mais le Cameroun continue de garder le système électoral à un tour. Ceci n’est-il
pas un frein à l’alternance politique dans notre pays ?
-
…Justement c’est le refus de l’alternance politique que les
membres du parti au pouvoir ont choisi à travers
le nouveau code électoral. Toutes les structures de l’Etat…sont contrôlées par le
parti au pouvoir à travers Elecam. Le Président de la République qui reste en place
et organise une élection présidentielle à un tour ne peut jamais la perdre… Une
loi maintenant les élections à un tour traduit le refus catégorique de l’alternance
politique…Le Président de la République peut garder le pouvoir tant qu’il veut.
Ce n’est plus de la démocratie..
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