mardi 26 juin 2012

POLITIQUE


CAMEROUN

Affaire du bébé volé:

Vanessa Tchatchou au Tribunal


Par Shanda Tonme,
président de la Comicodi

Par Shanda Tonme,

président de la commission indépendante

contre la corruption et la discrimination

dans le Journal du Cameroun Com du 25 06 2012


          Le mercredi 20 Juin 2012, Vanessa Tchatchou s’est rendue chez le juge d’instruction au tribunal de grande instance de Yaoundé/centre administratif, pour être enfin entendue. L’adolescente dont le bébé a été volé le 20 août 2011 à l’hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé/Ngousso et qui a mené une résistance énergique sur place pendant sept mois avant d’être expulsée brutalement, était accompagnée pour la circonstance de sa mère, de son conseil Me Meli, et du Président du Comicodi. L’audition de Vanessa Tchatchou a été suspendue avant même d’avoir commencé. En effet Me Meli a du prendre cette décision, après s’être rendu compte de deux défaillances/manipulations graves dans le dossier:

Premièrement, la requête d’expertise indépendante et contrôlée par les deux parties a mystérieusement disparu du dossier. Il faut se souvenir que le conseil de Vanessa Tchatchou avait exigé par écrit, que chaque partie désigne un expert pour conduire les tests ADN, et avait communiqué au juge, le nom du cabinet d’expert de la famille. Cette lettre n’est plus retrouvable. Il se pose dès lors un problème important sur la crédibilité des procédures en cours. Deuxièmement, la plainte déposée à la Cour suprême contre la magistrate Caroline Mejang Ndikum Ateh, le professeur Dooh Anderson et consorts, n’a toujours pas donné lieu à ce jour à l’ouverture d’une information judiciaire en règle. La plainte est bloquée chez le procureur et ne peut donc pas prospérer. En clair, la justice camerounaise, en dépit du quitus de la cour suprême, n’entend pas juger ou ne semble pressée de traduire la magistrate mise nommément mise en cause devant un tribunal. Ces deux défaillances graves, remettent en cause l’espoir entrevue après la forte mobilisation nationale et internationale d’assister à un procès effectif, et constituent la preuve patente de la mauvaise foi du Gouvernement. La justice aux ordres du gouvernement persiste à instrumentaliser un dossier manifestement biaisé mettant en exergue, la fausse piste de Nkoteng selon laquelle le bébé de Vanessa serait mort. Dans cette situation, Me Meli a tenu à faire connaître ouvertement sa désapprobation. Le conseil de Vanessa Tchatchou va très certainement exigé la jonction des procédures pour confondre les faussaires, et forcer la comparution de tous les membres de ce vaste réseau criminel de vol de bébé et de trafic d’êtres humains déjà démasqué.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination tient en outre, à rassurer l’opinion sur la détermination de la famille à aller jusqu’ du crime, et surtout la restitution du bébé. La Commission réitère que l’épuisement des voies de recours internes, ouvrira inéluctablement la voie aux recours devant les instances internationales dont plusieurs sont déjà sensibilisées et impatientes. La Commission s’insurge contre la campagne d’intoxication tendant à répandre la thèse selon laquelle, l’affaire du bébé volé de Vanessa Tchatchou serait close. La Commission rappelle avec force et conviction, que le bébé de Vanessa Tchatchou est bel et bien vivant. La fillette se trouve toujours chez la magistrate Caroline Menjang Ndikum Ateh qui la détient sans droit ni titre, avec la bénédiction de madame le ministre des affaires sociales. La Commission regrette, qu’au mépris de toutes les protestations, de toutes les démarches entreprises par la société civile ainsi que par plusieurs sources diplomatiques d’influence, aucune commission d’enquête n’a été crée ni au niveau du gouvernement ni au niveau de l’Assemblée nationale, sur le trafic des êtres humains et particulièrement des bébés au Cameroun.

La Commission annonce que l’affaire du bébé volé de Vanessa Tchatchou est simplement l’affaire de trop qui a révélé, grâce au courage, à la détermination et à perspicacité d’une jeune collégienne, le niveau de pourriture, de dépravation, de corruption et de discrimination d’une société que des élites mafieuses et voraces ont conduit à la dérive en trois décennies. Des centaines d’enfants de tous les âges disparaissent chaque année dans les zones rurales et dans les zones urbaines. Le gouvernement le sait, les missions diplomatiques et les organisations internationales le savent tout autant. La Commission observe, que ni les affaires des avions, ni les échanges de correspondances publiques qui alimentent la crise politique et la guerre de succession au sein de l’establishment du parti au pouvoir, ne pourra éclipser l’affaire du bébé volé ni décourager tous ceux et toutes celles qui se sont mobilisés et demeurent mobilisés pour exiger la vérité. Vanessa attend son bébé et finira bien par la retrouver. Notre ferme engagement pour cet objectif est total et n’est pas négociable./.

LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

         Le systéme mis en place par M. Biya s'enfonce dans la Dictature et dans le crime. Le bébé de Vanessa vit toujours. Cela paraît hallucinant qu'un pouvoir puisse maintenir au vu et au su de tous, au début du troisième millénaire la détention à perpétuité d'un nouveau né dans un autre foyer que le sien. Quelle valeur éducative pour les jeunes camerounais peut avoir cette attitude d'une ministre que "rien ne paraît inquiéter dans sa conscience", une magistrate chargée pour une bonne partie du pays d'une noble mission, qui peut garder pour elle l'enfant d'une jeune femme de son propre pays ? Vous tous qui avez déjà fait disparaître les dix de Bepanda, (et sans doute "plus de mille personnes", m'avait dit le cardinal Tumi, à ma première rencontre avec lui), qui vous arrêtera dans cette descente aux enfers, maintenant que vous organisez la disparition des bébés.
       Mgr Kleda a reconnu et dénoncé votre "Dictature"! A-t-il imaginé que vous iriez jusqu'à faire disparaître du tribunal les papiers qui pouvaient aider cette maman camerounaise de 18 ans ? Où donc Vanessa a-t-elle puisé un tel courage pour continuer un combat qui devrait être un jeu d'enfant à résoudre pour la plupart des chefs d'Etat dans le monde actuel ? 
       L'Histoire du Cameroun enregistre déjà les noms de M. Shanda Tonme, et de M. Sosthène Fouda, deux hommes debout face aux Gouvernants du Crime et de la Corruption.
                                    Pierre Jarret


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