vendredi 22 juin 2012

POLITIQUE

TOGO


Les évêques du Togo
expriment leur indignation
après des violences policières

L’Église du Togo a dénoncé publiquement les violences policières survenues à Lomé. Pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir en 2005 du président Faure Gnassimbé, les évêques sont sortis de leur silence pour dire toute leur indignation après les derniers incidents lors de la dispersion brutale d’une manifestation organisée par le collectif Sauvons le Togo.

Le 13 juin, les forces de l’ordre ont poursuivi jusque dans l’enceinte de la paroisse Saint-Augustin des personnes qui y cherchaient refuge, après la répression brutale de la manifestation. Des gaz lacrymogènes ont été lancés non seulement dans l’enceinte de la paroisse où se trouve une école mais aussi à l’intérieur de l’église où des fidèles étaient rassemblés pour l’adoration eucharistique.

« Des enfants de l’école primaire ont été profondément traumatisés, des employés de la paroisse ont été interpellés par des gendarmes, des dommages et dégâts matériels ont été causés dans l’église et ses alentours, des vitraux ont été brisés », rapporte Radio Vatican.

« Des violences indignes »


Dans un communiqué, la Conférence des évêques du Togo condamne fermement ces actes. Elle rappelle que les églises sont des lieux sacrés, qu’elles sont depuis toujours considérées comme des lieux d’asile et que toute intrusion brutale en leur sein constitue une profanation. Elle exprime publiquement sa vive préoccupation devant des attitudes qui accentuent les souffrances de la population.

Le communiqué demande que les instigateurs soient rappelés à l’ordre, que les responsabilités soient établies, que les victimes soient rétablies dans leurs droits et leur dignité. Ils demandent au gouvernement de prendre les mesures adéquates afin de protéger l’intégrité physique de la population.

Les évêques du Togo dénoncent « des violences indignes perpétrées par ceux qui devraient assurer la sécurité ainsi que la version mensongère donnée par certains ministres ». Parfois accusée de cautionner, par son silence, les dérives de la gouvernance actuelle, l’Église du Togo a donc pris publiquement la parole cette semaine pour dénoncer vigoureusement ces violences policières. Elle menace aussi d’entamer une procédure judiciaire.

H.-O. D. (avec Radio Vatican)

LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

Ce texte de la Croix vient de sortir. C'est une "première" dans l'Histoire de l'Eglise togolaise. Il faut le diffuser tout de suite et partout. L'Eglise du Togo est courageuse. Elle décide de ne plus se taire. Face à un tel mépris de l'homme étalé par tant de Dictatures, les évêques entendent les multiples appels synodaux qu'ils ont eux-mêmes rédigés. Le Saint Esprit ne cesse de travailler dans son Eglise. Si "toute autorité vient de Dieu", n'en déplaise à certains, cette parole n'autorise aucun Chef d'Etat à jouer avec la vie des personnes. Les Eglises africaines ont un trop lourd passé de sainteté et de courage pour accepter n'importe quelle compromission.    

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