MERCI AU CARDINAL BERTONE
Discours du pape François
Chers amis, bonjour !
Nous sommes réunis pour remercier le cardinal Tarcisio Bertone,
qui aujourd'hui quitte la charge de Secrétaire d’État, et pour
souhaiter la bienvenue à Mgr Parolin, mais ce sera une bienvenue
“in absentia”, car il prendra possession de sa nouvelle fonction
dans quelques semaines, en raison d'une petite intervention
chirurgicale à laquelle il a dû se soumettre.
1. En ce moment je voudrais partager avec vous tous un sentiment
de gratitude. Cher cardinal Tarcisio, je pense interpréter aussi la
pensée de mon bien-aimé prédécesseur Benoît XVI en vous
présentant mes plus vifs remerciements pour le travail accompli en
ces années. Je vois en vous d'abord le fils de don Bosco.
Nous sommes tous marqués par notre histoire. En pensant à votre
long service de l’Église, dans l'enseignement, comme dans le
ministère d'évêque diocésain et dans le travail à la Curie, jusqu'à la
charge de Secrétaire d’État, il me semble que le fil rouge est
constitué par la vocation sacerdotale salésienne qui vous a marqué
depuis votre plus tendre enfance, et qui vous a amené à accomplir
toutes les charges reçues, indistinctement, avec un profond amour
de l'Eglise, une grande générosité, et avec ce mélange typique
salésien, qui unit un sincère esprit d'obéissance et une grande
liberté initiative et d'imagination personnelle.
2. Pour tout salésien, l’amour de l’Église s’exprime de manière
toute particulière dans l’amour du successeur de Pierre. Se sentir
au cœur de l’Église, précisément parce qu’on est avec le pape.
Et justement parce qu’on est avec le pape, participer à l’étendue de
la mission de l’Église tout entière et à l’ampleur de son dynamisme évangélisateur. Et j’en arrive au second aspect que je désire
souligner : l’attitude de fidélité inconditionnelle et de loyauté
absolue envers Pierre, caractéristique distinctive de votre mandat
comme secrétaire d’État, tant à l’égard de Benoît XVI qu’à mon
égard ces derniers mois. J’ai pu le percevoir en de nombreuses
occasions et je vous en suis profondément reconnaissant.
3. Je désire enfin vous remercier aussi pour le courage et la
patience avec lesquels vous avez vécu les contrariétés que vous a
vez dû affronter. Il y en a eu beaucoup ! Parmi les rêves que don
Bosco racontait à ses jeunes, il y a celui des roses : vous en
souvenez-vous? Le saint voit une tonnelle remplie de roses et il
commence à se diriger à l’intérieur, suivi de beaucoup de ses
disciples. Mais au fur et à mesure qu’il y pénètre, parmi les belles
roses qui recouvrent toute la tonnelle, des épines très pointues
poussent, blessant et provoquant de grandes douleurs. Ceux qui
regardent de l’extérieur ne voient que les roses, tandis que don
Bosco et ses disciples, qui marchent à l’intérieur, sentent
les épines : beaucoup se découragent, mais la Vierge Marie les
exhorte tous à persévérer jusqu’à ce que le saint se retrouve enfin
avec les siens dans un très beau jardin. Ce songe voudrait
représenter l’éducateur qui peine mais je pense qu’il peut
s’appliquer aussi à n’importe quel ministère de responsabilité dans
l’Église. Cher cardinal Bertone, en ce moment, j’aime penser que,
même s’il y a eu des épines, la Vierge Auxiliatrice ne vous a
certainement pas privé de son aide, et elle ne vous en privera pas
à l’avenir : soyez-en certain ! Le vœu que nous formons tous est
que vous puissiez continuer à bénéficier des trésors qui ont marqué
votre vocation : la présence de Jésus Eucharistie, l’assistance de
Notre Dame, l’amitié du pape. Les trois grands amours de don
Bosco : ce sont ces trois-là.
Et sur ces pensées, nous souhaitons aussi, en son absence, la plus
cordiale bienvenue au nouveau secrétaire, qui connaît très bien la
famille de la Secrétairerie d’État ; il y a travaillé de nombreuses
années, avec passion et compétence, et avec cette capacité de
dialogue et cette humanité qui sont une de ses caractéristiques.
En un certain sens, c’est comme un retour « à la maison ».
Je voudrais conclure en vous remerciant tous pour le service
quotidien que vous rendez, souvent de façon cachée et anonyme ;
c’est précieux pour mon ministère. Je vous invite tous à prier pour
moi - j’en ai tellement besoin – et je voudrais que vous soyez
certains de ma prière et de mon amitié, de ma proximité et de
ma reconnaissance pour ce travail que vous faites. J’invoque la
bénédiction du Seigneur sur vous et sur vos proches. Merci.
(Rome, 15 octobre 2013)
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