mercredi 9 juillet 2014

EGLISE


Discours du pape François

Au monde du travail

Monsieur le recteur,
Autorités, étudiants, personnel de l’université, professeurs,
Frères et sœurs du monde du travail,

Je vous remercie pour votre accueil. Je vous remercie surtout de m’avoir fait partager la réalité que vous vivez, vos fatigues et vos espérances. Monsieur le recteur a repris une expression que j’ai utilisée une fois en disant que notre Dieu est le Dieu des surprises. C’est vrai, il nous en offre tous les jours. Notre Père est comme cela. Mais il a dit autre chose sur Dieu, que je reprends maintenant : Dieu brise les schémas. Et si nous n’avons pas le courage de briser les schémas, nous n’avancerons jamais parce que c’est à cela que notre Dieu nous pousse, à être créatifs pour l’avenir.

Ma visite dans le Molise commence par cette rencontre avec le monde du travail, mais le lieu dans lequel nous nous trouvons est l’université. C’est significatif : cela manifeste l’importance de la recherche et de la formation y compris pour répondre à la complexité des nouvelles questions que soulève la crise économique actuelle, sur le plan local, national et international. C’est ce dont vient de témoigner le jeune agriculteur à travers son choix de faire une licence en agronomie pour travailler la terre « par vocation ». Pour le paysan, demeurer sur sa terre ne veut pas dire rester sans bouger, mais c’est entrer en dialogue, un dialogue fécond, un dialogue créatif. C’est le dialogue de l’homme avec sa terre qui la fait fleurir, qui la rend féconde pour nous tous. Ceci est important. Un bon parcours de formation n’offre pas de solutions faciles, mais il aide à avoir un regard plus ouvert et plus créatif pour mieux valoriser les ressources du territoire.

Je partage pleinement ce qui a été dit sur la « protection » de la terre pour qu’elle porte du fruit sans être « exploitée ». C’est l’un des plus grands défis de notre époque : nous convertir à un développement qui sache respecter la création. Je vois l’Amérique, qui est aussi ma patrie : tant de forêts, déboisées, qui deviennent des terres que l’on ne peut plus cultiver, qui ne peuvent plus donner la vie. C’est notre péché : exploiter la terre en l’empêchant de nous donner ce qu’elle a en elle, avec notre aide pour la cultiver.
Un autre défi a été porté par la voix de cette courageuse maman ouvrière, qui parlait aussi au nom de toute sa famille : son mari, son petit enfant et l’enfant qu’elle attend. C’est un appel pour le travail et en même temps pour la famille. Merci pour ce témoignage !

Retransmis par Pierre Jarret

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