samedi 12 juillet 2014

FAMILLE SALESIENNE


AUGUSTE ARRIBAT
 
DOSSIER DE "YAD VASHEM"
 
REMIS A PIERRE JARRET EN 2013

A JERUSALEM
 
Auguste Arribat

 

Père Joseph           Dossier Yad Vashem : 6960

Remise de la médaille de Juste : 22/01/1996

Sauvetage : Villemur-sur-Tarn 31340 - Haute-Garonne

Profession: Directeur-fondateur de l’école Saint-Pierre à Villemur

Qualité: Prêtre salésien

Religion : Catholique

Date de naissance: 17/12/1879 (Trédou (Aveyron))

Date de décès: 19/03/1963 (La Crau (Var))

         

Joseph-Auguste Arribat* est né à Trédou dans le Rouergue le 17 décembre 1879, deuxième de sept enfants, cinq garçons et deux filles, d'une modeste famille rurale. Il passe toute sa jeunesse au village dans le travail des champs et la piété.

Il entre à 18 ans en classe de 6e à l'école Don Bosco à Marseille.

Il se préparera à la vie salésienne au patronage Montéty à Toulon.

 

En 1903, Auguste Arribat* part en ltalie au noviciat salésien et revient comme éducateur à Marseille et à La Navarre (Le Crau, Var).

 

Il est ordonné Prêtre le 20 décembre 1912 à Marseille.

 

En 1915, il est envoyé au front comme infirmier. Son dévouement héroïque lui vaut la croix de guerre. Après un service auprès des apprentis à Nice durant 6 ans, il est nommé directeur à La Navarre en 1931 et chargé de la paroisse Saint-Isidore de Sauvebonne où il va rester trois ans. Les gens l'appellent "le saint de la vallée".

A partir de 1934, il devient directeur à Morges (Suisse) puis à Millau (Aveyron).

 

Auguste Arribat* est envoyé à Villemur-sur-Tarn (31) pour y créer l’École Saint-Pierre, un pensionnat salésien pour garçons. Cette école fut ouverte le 1er octobre 1942 et compta jusqu’à 150 élèves.

Parmi ces élèves, il y avait six enfants juifs dont les parents avaient fui Paris, occupé par les Allemands. Les enfants juifs devaient ainsi se comporter comme les autres et même aller à la chapelle afin de ne pas éveiller de soupçon.

D’autres familles juives furent hébergées dans une ferme isolée appartenant à l’école.

 

Quand la Division Das Reich réquisitionna l’école en avril 1944 pour en faire son PC et sa caserne, le père parlementa fermement avec les SS pour que l’école continue. Impressionnés par son sens du devoir, les Allemands lui affectèrent quelques dépendances qu’il aménagea tant bien que mal en salle de classe avec ses élèves.

 

Le 28 juin 1944, durant une récréation, un jeune juif nommé Paul Futter, protégé par le Père Auguste Arribat* vint trouver Monsieur Marc (Maurice Lager, réfractaire au STO, ancien élève arrivé à l’institution à l’âge de 17 ans) et lui demanda s’il pouvait aller voir sa mère qui habitait à seulement quelques kilomètres de l’institution. Monsieur Marc le raisonna, en effet, la police allemande, la gestapo, la milice étaient partout afin de poursuivre les juifs et les résistants. Le jeune juif fâché sortit en cachette. Le lendemain, le père Auguste Arribat* commença ses recherches, des gens l’avaient vu sur une voiture allemande… Le père demanda à la Croix-Rouge s’il avait le petit Paul, aucun résultat. Les jours passent et la nouvelle atroce arrive à l’institution : un cadavre a été retrouvé dans un fossé au bord de la route de La Magdelaine-sur-Tarn, enfoui sous des buissons. Le père Auguste Arribat* et le docteur de l’école le reconnaissent. Malgré son corps mutilé, le docteur le reconnaît grâce au pansement qu’il lui avait fait peu de jours avant sa disparition. Paul Futter avait été torturé et abattu de deux balles dans la nuque. Il est érigé une stèle sur laquelle est écrit : "Ici le martyr Paul Futter fut lâchement assassiné par les boches à l’âge de 16 ans, le 28 juin 1944."

 

Les risques s’aggravant, le père Auguste Arribat* profite des vacances scolaires pour offrir l’hébergement gratuit à la famille Doukan, composée de sept personnes dans l’internat du collège, situé à 2 ou 3 kilomètres de là, ce qui leur évita tout contact avec le village et les combats entre Allemands et maquisards. Les Doukan regagnèrent le village à la mi-août 1944 et eurent la vie sauve.

 

En 1953, il revient définitivement à La Navarre, où il devait mourir le 19 mars 1963.

 

Le titre de Juste parmi les Nations fut décerné au Père Auguste Arribat* grâce au témoignage de Pierre Doukan, un des juifs faisant partie de l’institution Saint-Pierre.

 

Cette notice est réalisée avec le concours du Comité français pour Yad Vashem

                   

Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par Auguste Arribat

Pierre Doukan

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