AUGUSTE ARRIBAT
DOSSIER RECUEILLI
DANS "YAD VASHEM"
A JERUSALEM
PAR PIERRE JARRET (AOÛT 1913)
Auguste Arribat
Remise de la médaille de Juste : 22/01/1996
Sauvetage : Villemur-sur-Tarn 31340 - Haute-Garonne
Profession: Directeur-fondateur de l’école Saint-Pierre à
Villemur
Qualité: Prêtre salésien
Religion : Catholique
Date de naissance: 17/12/1879 (Trédou (Aveyron))
Date de décès: 19/03/1963 (La Crau (Var))
Il entre à 18 ans en classe de 6e à l'école Don Bosco à
Marseille.
Il se préparera à la vie salésienne au patronage Montéty
à Toulon.
En 1915, il est envoyé au front comme infirmier. Son
dévouement héroïque lui vaut la croix de guerre. Après un service auprès des
apprentis à Nice durant 6 ans, il est nommé directeur à La Navarre en 1931 et
chargé de la paroisse Saint-Isidore de Sauvebonne où il va rester trois ans.
Les gens l'appellent "le saint de la vallée".
A partir de 1934, il devient directeur à Morges (Suisse)
puis à Millau (Aveyron).
Auguste Arribat* est envoyé à Villemur-sur-Tarn (31) pour
y créer l’École Saint-Pierre, un pensionnat salésien pour garçons. Cette école
fut ouverte le 1er octobre 1942 et compta jusqu’à 150 élèves.
Parmi ces élèves, il y avait six enfants juifs dont les
parents avaient fui Paris, occupé par les Allemands. Les enfants juifs devaient
ainsi se comporter comme les autres et même aller à la chapelle afin de ne pas
éveiller de soupçon.
D’autres familles juives furent hébergées dans une ferme
isolée appartenant à l’école.
Quand la Division Das Reich réquisitionna l’école en
avril 1944 pour en faire son PC et sa caserne, le père parlementa fermement
avec les SS pour que l’école continue. Impressionnés par son sens du devoir,
les Allemands lui affectèrent quelques dépendances qu’il aménagea tant bien que
mal en salle de classe avec ses élèves.
Le 28 juin 1944, durant une récréation, un jeune juif
nommé Paul Futter, protégé par le Père Auguste Arribat* vint trouver Monsieur
Marc (Maurice Lager, réfractaire au STO, ancien élève arrivé à l’institution à
l’âge de 17 ans) et lui demanda s’il pouvait aller voir sa mère qui habitait à
seulement quelques kilomètres de l’institution. Monsieur Marc le raisonna, en effet,
la police allemande, la gestapo, la milice étaient partout afin de poursuivre
les juifs et les résistants. Le jeune juif fâché sortit en cachette. Le
lendemain, le père Auguste Arribat* commença ses recherches, des gens l’avaient
vu sur une voiture allemande… Le père demanda à la Croix-Rouge s’il avait le
petit Paul, aucun résultat. Les jours passent et la nouvelle atroce arrive à
l’institution : un cadavre a été retrouvé dans un fossé au bord de la route de
La Magdelaine-sur-Tarn, enfoui sous des buissons. Le père Auguste Arribat* et
le docteur de l’école le reconnaissent. Malgré son corps mutilé, le docteur le
reconnaît grâce au pansement qu’il lui avait fait peu de jours avant sa
disparition. Paul Futter avait été torturé et abattu de deux balles dans la
nuque. Il est érigé une stèle sur laquelle est écrit : "Ici le martyr Paul
Futter fut lâchement assassiné par les boches à l’âge de 16 ans, le 28 juin
1944."
Les risques s’aggravant, le père Auguste Arribat* profite
des vacances scolaires pour offrir l’hébergement gratuit à la famille Doukan,
composée de sept personnes dans l’internat du collège, situé à 2 ou 3
kilomètres de là, ce qui leur évita tout contact avec le village et les combats
entre Allemands et maquisards. Les Doukan regagnèrent le village à la mi-août
1944 et eurent la vie sauve.
En 1953, il revient définitivement à La Navarre, où il
devait mourir le 19 mars 1963.
Le titre de Juste parmi les Nations fut décerné au Père
Auguste Arribat* grâce au témoignage de Pierre Doukan, un des juifs faisant
partie de l’institution Saint-Pierre.
Cette notice est réalisée avec le concours du Comité
français pour Yad Vashem
Familles hébergées, cachées, aidées ou sauvées par
Auguste Arribat
Pierre Doukan
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