PAUL ARNAUDON (1937- 2013)
Prêtre Fidei donum du diocèse de Lyon, le P. Paul-André Arnaudon est
décédé samedi 5 janvier, à l’âge de 76 ans, annonce le Service national de la
Mission universelle de l’Église, dont le directeur, le P. Pierre-Yves Pecqueux
salue « une figure de la vie missionnaire ».
Né en 1937, ordonné prêtre en 1965, le P. Arnaudon était au Chili depuis
1971, engagé notamment dans le monde étudiant en tant qu’aumônier de
l’Université catholique de Temuco (sud), et comme aumônier d’hôpital. Il était
en outre responsable des missionnaires français du Chili, chargé de visiter les
uns et les autres pour les aider dans leur mission.
Le lendemain du coup d’État de Pinochet, le 11 septembre 1973, il aurait pu
être assassiné comme son ami et collègue infirmier Juan Alsina, prêtre
espagnol, qui est descendu 5 minutes avant lui dans le parking de l’hôpital où
les attendaient les militaires.
Ses funérailles ont eu lieu lundi 7 janvier en la cathédrale de Temuco. Une
messe sera célébrée à Lyon dans quelques semaines.
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
Nous avons vécu ensemble au Chili durant de longues années (1971 - 1988).
Je revois Paul avec son minuscule carnet glissé sur son coeur, dans la pochette de son polo. Il y notait tel étudiant rencontré ici ou là lors de ses innombrables périples à travers les 5300 km de long du territoire chilien. Aumônier durant des années des jeunes universitaires et élèves de diverses écoles, il était attentif à chacun. Fidèle au partage de repas des prêtres français chaque lundi, il nous confiait ses dernières rencontres. Le temps de la Dictature du Général Pinochet pesait lourd sur le genre d'échanges qu'il fallait bien de toutes façons surveiller. Mais tous avaient pris le parti de se signaler les arrestations. Le nonce lui-même déclarait: "La peur n'est pas une réaction raisonnable".
Il y a à peine quelques jours, j'ai reçu une lettre de lui. Il y disait: "Je ne l'ai pas écrite tout seul. Je ne me rappelle plus les faits, ni les mots. Deux amies m'ont aidé à la rédiger..." Je le trouvais "bien fatigué"...C'était sa dernière lettre...
Au revoir, Paul. Tu aimais le Christ. Maintenant, tu Le vois...
Jean Baptiste, sdb
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