CAMEROUN
LE NOUVEAU "GUANTANAMO" EST OUVERT
Monsieur Paul Biya a maintenant son "Guantanamo". La Presse camerounaise
ne manque pas de mots pour attaquer la dernière mise en scène
rocambolesque de celui que de plus en plus, elle appelle "le Prince " de
Yaoundé. Il semble difficile en effet de ne pas évoquer le rêve de Machiavel, lorsqu'un Chef d'Etat se révèle capable de faire arrêter sans sourciller ses meilleurs
collaborateurs, qu'il envoyait encore peu de jours auparavant, en mission
délicate auprès de telle ou telle personnalité, ou en représentation auprès d'autorités religieuses.
Dans la nuit de vendredi dernier, purement et simplement ont été transportés de force d'une prison à une caserne militaire trois hauts ex-dirigeants de l'Etat camerounais. Il s'agit de l'ex-ministre des finances, d'un des plus hauts Conseillers de la Présidence, avec 17 ans de "bons et loyaux services", et de l'ex-Directeur de la Compagnie Nationale d'Aviation (Camair). "M. le Ministre a été menotté, comme un vulgaire "bandit de grands chemins", M. le Directeur de la "Camair" traîné littéralement comme un paquet."
Mme Alice Nkom, Défenseur des Droits de l'Homme, n'a pu s'empêcher de s'écrier courageusement dans "le Jour": "Biya veut anéantir Marafa et Cie"
Elle tient à préciser: " Le transfèrement du Ministre d'Etat Marafa Hamidou Yaya, de Polycarpe Abah Abah et d'Yves Michel Fotso est l'illustration parfaite du caractère politique de l'opération Epervier."
Ces fameuses arrestations sont elles vraiment organisées pour lutter contre la corruption ? Cacheraient-elles d'autres desseins inavouables d'un pouvoir qui, pour survivre, doit liquider tous ses opposants, ou ses possibles riveaux ?
Pierre JARRET
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