CAMEROUN
L’ETRANGE AFFAIRE DE "L’ALBATROS"
Mr Jean Marie Atangana Mebara, ancien Secrétaire Général de la
Présidence de la République (Cameroun) du Président Biya, se trouve incarcéré
depuis le 6 août 2008 dans la Prison Centrale de Kondengui (Yaoundé).
Dans son livre « Lettres
d’ailleurs », publié récemment par l’Harmattan et préfacé par le Cardinal Christian
Tumi, Mr Jean Marie Atangana Mebara écrit à M. François Mattei,
journaliste français et auteur de l’ouvrage « Le Code Biya » (Balland
2009) :
« (Monsieur
Mattei, vous écrivez en page 285) On a vu Paul Biya déclencher les foudres
de sa colère plusieurs années après que l’un de ses collaborateurs a
fauté…Ainsi en a-t-il été de l’affaire de l’avion présidentiel où le secrétaire
général (ndlr JM Antagana Mebara) chargé
d’acquérir un nouvel appareil pour remplacer l’ancien a dû attendre quatre ans
pour se voir demander des comptes.
L'invention d'un "atterrissage à Douala"
Dès le premier voyage officiel dans le nouvel
avion, de très graves incidents techniques survinrent, alors que le Président
et sa famille, en route vers l’Europe, étaient à bord et survolaient le Nigeria…Après
un atterrissage difficile à Douala… »
Telle est la version de M. Mattei (p 159)
C’est celle qui a été divulguée partout, et
particulièrement par les Maîtres de Yaoundé. Malheureusement pour eux, les dépositions de l’équipage de
l’avion, présents dans l’appareil au moment du vol, en compagnie de la famille
Biya elle-même, sont catégoriques. Si l’appareil a eu un bref instant
d’hésitation parce que les «roues ne se repliaient pas tout de
suite», incident assez connu par les habitués de l’aéronautique, ce problème a
été rapidement réglé. Avec les témoins, il faut donc déjà affirmer :
« Récit faux. Il n’y a jamais eu d’atterrissage à Douala. »
L'invention d'une "tentative d'assassinat"
M. Mébara écrit dans son livre : « Le Colonel
Charles Ndongue, un des officiers de l’Etat Major particulier du Président de
la République, présent dans le cockpit durant le vol en question (déclarera) : « Il faut
exclure d’emblée toute main criminelle…C’était un incident mineur… »
Mr Betham, commandant de bord lors du vol,
atteste : « Je confirme qu’il n’y a pas eu de main criminelle
dans cet incident… »
On se trouve très loin des allégations à une "tentative de
Mébara de tuer le Président, à travers ce « cercueil volant » afin de
s’emparer du pouvoir."
Mais maintenant, comment expliquer que M. Mébara, blanchi
de cette accusation et de deux autres très graves, s’est vu, au moment de quitter
la prison, arrêté à nouveau pour une
autre affaire, dont personne n’avait parlé auparavant. Qui a intérêt à Yaoundé
à maintenir les gens en prison ?
Ces délires d'imagination pour inventer de fausses nouvelles rappellent terriblement le fameux cas journalistique de Timisoara, dans la Roumanie d'après le mur de Berlin. Ils rappellent encore davantage les méthodes nazies et de l'ancienne URSS pour envoyer les gens dans les goulags et autres camps de concentration,
Pierre Jarret
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