mercredi 4 juillet 2012

POLITIQUE

CAMEROUN


QUAND LE REGIME A PEUR DES JEUNES


LA NOUVELLE AFFAIRE DE L'ADDEC


Le régime de M. Biya n'accepte aucune réclamation de son peuple, moins encore des jeunes. Tout étudiant qui manifeste quelque dignité pour réclamer des appartements un peu mieux soignés, ou des locaux de classe rénovés, est immédiatement soupçonné comme dangereux.
Quatre d'entre eux l'éprouvent en ce moment. L' organisation étudiante de l'ADDEC, Association de Défense des étudiants camerounais, pourtant reconnue, ne l'est plus dès qu'elle réclame le minimum de ses droits. De plus, de telles consignes sont données aux forces de l'ordre que n'importe quel policier se permet à son tour de choisir les vexations et tortures qui lui plaisent comme "pour affirmer son autorité". La formule du vieux chef de village que personne ne contestait, mais dont certains l'appliquaient avec un grand sens du devoir et du respect des gens, repasse en boucle maintenant  dans un régime qui s'est laissé détériorer moralement depuis trente ans: "C'est moi qui commande!".
Quatre jeunes, parmi les plus responsables du pays en ce moment, viennnent donc d'avoir été maltraités, retenus des heures dans des cachots infects. Plusieurs parmi eux sinon tous, ont perdu aussi des examens qu'ils étaient invités à passer au même moment où M. le Procureur leur donnait l'ordre de se trouver chez lui. Tous les quatre méritent au moins que leur nom soit connu. Hervé Zouabeth est Président du Conseil exécutif  national de l'ADDEC. Njouonkou est Secrétaire aux logements. Barthélemy Tchaleu Demanga est Secrétaire aux relations publiques, Denis Atangana, est le Porte-Parole du Mouvement.
Quel "renouveau" peut apporter un Parti Présidentiel qui se donne ce nom et "tue dans l'oeuf" tout désir d'une jeunesse qui demande pacifiquement la possibilité de s'épanouir ? Quel avenir pour un pays qui a constamment peur de ses jeunes ?

                       Pierre JARRET


2 commentaires:

  1. Domtcheu Christian9 juillet 2012 à 12:21

    Personne au Cameroun n’est sous une quelconque menace de quoi que ce soit, et les jeunes sont pour le président Biya l’espoir de demain et c’est pour cette raison qu’il ne cesse de les soutenir à travers des concours, des recrutements et autres soutiens de tous genres pour améliorer leurs conditions de vie, il inadmissible pour le président de penser et d’agir autrement. Malheureusement parmi ces jeunes il ya des voyous et c’est dommage et ils doivent savoir que liberté n’est pas libertinage.

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  2. Cher monsieur,
    Ceci est votre avis. Je le respecte, mais ne le partage pas. Je trouve plus exactes en face de la réalité, les paroles du Cardinal Tumi qui note, en puisant ses réflexions dans la Pensée sociale de l'Eglise (CDSE) (indiquées ici entre guillemets):"Je rêve d'un Cameroun où "la communauté politique trouve dans la référence au peuple sa dimension authentique"... Je rêve d'un Cameroun "où le peuple n'est pas une multitude amorphe, une masse inerte à manipuler et à exploiter."
    ("Ma foi: un Cameroun à remettre à neuf" P 23)

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