République Démocratique du Congo
Guerre et choléra. Urgence à Goma
(Transmis par l'Agence Salésienne ANS,
avec les salésiens sur place)
Hier, le 19 novembre, près de Goma, sont recommencées les hostilités entre l’armée régulière congolaise (FARDC) et plusieurs groupes rebelles, dont le principal est le M23. La population, effrayée, abandonne les endroits les plus exposés et nombre sont ceux qui cherchent un abri dans le centre salésien de Goma, qui accueille tous, mais qui s’il ne sera pas soutenu d’une manière adéquate, risque bientôt la catastrophe. Et parmi les réfugiés, l’on a déjà enregistré deux cas de choléra.
Dans les trois derniers jours seulement, plus de 7.000 personnes se sont réfugiées dans le Centre éducatif Don Bosco Ngangi de Goma, géré par les salésiens avec le soutien du Volontariat international pour le développement (VIS). Selon un recensement réalisé pour l’occasion, parmi les réfugiés il y a 5.000 enfants, 111 desquels sont arrivés sans aucun accompagnateur.
“La trêve prévue dans la journée de hier (18 novembre, ndr) n’a pas duré. Des coups de fusil et même de mortier ou de canon, les réservoirs près de l’aéroport brulent et l’intervention de la MONUSCO, la force Onu présente dans la région, n’est pas efficace. Pourquoi? Je ne sais pas jusqu’où ira la folie des hommes” raconte le père Piero Gavioli, directeur du centre salésien.
“Il semble de revivre les combats de 2008, tout est identique: les mêmes situations, les mêmes visages, le même désespoir des gens. Mais en 2008, il n’y avait pas d’armes lourdes, il n’y a pas eu d’échanges de coups de feu si longtemps. Nous allons vers la guerre”, commentent deux volontaires du VIS. Aujourd’hui, le 20 novembre, la situation s’est aggravée avec l’ouverture d’un autre versant du conflit à la frontière congo-rwandaise.
Les réfugiés se sont installés dans les différentes salles de l’œuvre, dans des abris de fortune sur le terrain de basket et dans tous les espaces disponibles. “Mais si, comme nous le faisons, nous leur donnons à manger, bientôt nous n’aurons plus rien même pour les 3.300 mineurs en difficulté qui fréquentent tous les jours le centre. Nous avons reçu de l’eau de la Croix rouge internationale, avec quelques biscuits et la promesse de nourriture de la part du Programme alimentaire mondial. Nous sommes également soutenus par ‘War Child’ et le ‘Norwegian Refugee Council’. Ma entretemps, il y a eu les deux premiers cas de choléra” continua le père Gavioli.
Le personnel du Centre est au travail, présent et très généreux, et même dans les difficultés l’on peut trouver des raisons pour continuer à espérer dans la vie: “L’autre nuit est né un enfant dans le centre, fils d’une réfugiée. Devant la folie des hommes – conclue le directeur de Goma – nous nous refugions entre les mains du Seigneur qui nous donne le courage de faire tout ce que nous pouvons faire, pour ces frères et sœurs désespérés et résignés, pour les enfants qui ne comprennent pas pourquoi”.
Informé de la situation, le Recteur Majeur, père Pascual Chávez a envoyé un message au père Gavioli, le remerciant pour avoir agi avec prompte générosité aux exigences des réfugiés et des évacués. “Pour eux, vous êtes la manifestation de l’Amour de Dieu qui les accueille et les soigne dans la mesure du possible. Je comprends parfaitement la difficulté que ces soins pastoraux comportent, aussi bien pour la gestion de ces milliers de personnes que pour assurer l’eau et la nourriture, difficultés auxquelles s’ajoute le début du choléra”. Le père Chávez a également assuré le soutien des Procures missionnaires salésiennes à l’œuvre de Goma “pour affronter cette urgence de la meilleure des manières, en espérant que la paix puisse être bientôt rétablie ” et a confié tout le monde à la protection maternelle de Marie Auxiliatrice.
ANS GOMA - Publié le 20 novembre 2012
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
Goma, ville martyre, à la frontière entre la RDC et le Rwanda. Depuis longtemps, les Fils de Don Bosco sont à Goma. Ils ont vu passer ces dernières années de longues files de réfugiés, victimes de tous les combats, de tous les marchands d'armes, et de tous les égoïsmes.
Il y a quelques trois ans, au cours d'une retraite prêchée là-bas, Honorato, salésien coadjuteur, missionnaire dans ces parages où il a été témoin de tant de haine, de tant de massacres, me disait chaque soir, sa joie d'avoir vu au milieu de ces enfers, des gestes de délicatesse que personne n'attendrait plus dans de telles situations. Une famille qui n'a plus rien, sauf ses trois enfants qu'elle a gardé en vie jusque là, en prend encore un autre qui n'a plus personne. Des militaires eux-mêmes se proposent pour reconstruire l'école, en grande partie dévastée.
Des femmes et des hommes qui croient malgré tout à la paix, cela aussi existe. "Nouvelle évangélisation" celle-ci, dont peut-être on n'ose pas assez parler,
Jean Baptiste Beraud, sdb
Dans les trois derniers jours seulement, plus de 7.000 personnes se sont réfugiées dans le Centre éducatif Don Bosco Ngangi de Goma, géré par les salésiens avec le soutien du Volontariat international pour le développement (VIS). Selon un recensement réalisé pour l’occasion, parmi les réfugiés il y a 5.000 enfants, 111 desquels sont arrivés sans aucun accompagnateur.
“La trêve prévue dans la journée de hier (18 novembre, ndr) n’a pas duré. Des coups de fusil et même de mortier ou de canon, les réservoirs près de l’aéroport brulent et l’intervention de la MONUSCO, la force Onu présente dans la région, n’est pas efficace. Pourquoi? Je ne sais pas jusqu’où ira la folie des hommes” raconte le père Piero Gavioli, directeur du centre salésien.
“Il semble de revivre les combats de 2008, tout est identique: les mêmes situations, les mêmes visages, le même désespoir des gens. Mais en 2008, il n’y avait pas d’armes lourdes, il n’y a pas eu d’échanges de coups de feu si longtemps. Nous allons vers la guerre”, commentent deux volontaires du VIS. Aujourd’hui, le 20 novembre, la situation s’est aggravée avec l’ouverture d’un autre versant du conflit à la frontière congo-rwandaise.
Les réfugiés se sont installés dans les différentes salles de l’œuvre, dans des abris de fortune sur le terrain de basket et dans tous les espaces disponibles. “Mais si, comme nous le faisons, nous leur donnons à manger, bientôt nous n’aurons plus rien même pour les 3.300 mineurs en difficulté qui fréquentent tous les jours le centre. Nous avons reçu de l’eau de la Croix rouge internationale, avec quelques biscuits et la promesse de nourriture de la part du Programme alimentaire mondial. Nous sommes également soutenus par ‘War Child’ et le ‘Norwegian Refugee Council’. Ma entretemps, il y a eu les deux premiers cas de choléra” continua le père Gavioli.
Le personnel du Centre est au travail, présent et très généreux, et même dans les difficultés l’on peut trouver des raisons pour continuer à espérer dans la vie: “L’autre nuit est né un enfant dans le centre, fils d’une réfugiée. Devant la folie des hommes – conclue le directeur de Goma – nous nous refugions entre les mains du Seigneur qui nous donne le courage de faire tout ce que nous pouvons faire, pour ces frères et sœurs désespérés et résignés, pour les enfants qui ne comprennent pas pourquoi”.
Informé de la situation, le Recteur Majeur, père Pascual Chávez a envoyé un message au père Gavioli, le remerciant pour avoir agi avec prompte générosité aux exigences des réfugiés et des évacués. “Pour eux, vous êtes la manifestation de l’Amour de Dieu qui les accueille et les soigne dans la mesure du possible. Je comprends parfaitement la difficulté que ces soins pastoraux comportent, aussi bien pour la gestion de ces milliers de personnes que pour assurer l’eau et la nourriture, difficultés auxquelles s’ajoute le début du choléra”. Le père Chávez a également assuré le soutien des Procures missionnaires salésiennes à l’œuvre de Goma “pour affronter cette urgence de la meilleure des manières, en espérant que la paix puisse être bientôt rétablie ” et a confié tout le monde à la protection maternelle de Marie Auxiliatrice.
ANS GOMA - Publié le 20 novembre 2012
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
Goma, ville martyre, à la frontière entre la RDC et le Rwanda. Depuis longtemps, les Fils de Don Bosco sont à Goma. Ils ont vu passer ces dernières années de longues files de réfugiés, victimes de tous les combats, de tous les marchands d'armes, et de tous les égoïsmes.
Il y a quelques trois ans, au cours d'une retraite prêchée là-bas, Honorato, salésien coadjuteur, missionnaire dans ces parages où il a été témoin de tant de haine, de tant de massacres, me disait chaque soir, sa joie d'avoir vu au milieu de ces enfers, des gestes de délicatesse que personne n'attendrait plus dans de telles situations. Une famille qui n'a plus rien, sauf ses trois enfants qu'elle a gardé en vie jusque là, en prend encore un autre qui n'a plus personne. Des militaires eux-mêmes se proposent pour reconstruire l'école, en grande partie dévastée.
Des femmes et des hommes qui croient malgré tout à la paix, cela aussi existe. "Nouvelle évangélisation" celle-ci, dont peut-être on n'ose pas assez parler,
Jean Baptiste Beraud, sdb
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