L'EGLISE EN A VU D'AUTRES
Le pape renouvelle sa confiance à ses collaborateurs
Pour la première fois, le Vatican a réagi, par la voix du pape et de L’Osservatore Romano, à l’arrestation du majordome de Benoît XVI
Évoquant « la multiplication des hypothèses gratuites allant bien au-delà des faits, amplifiées par quelques moyens de communication, qui offrent une image du Saint-Siège qui ne correspond pas à la réalité », le pape a affirmé : « Je renouvelle ma confiance et mes encouragements à mes plus proches collaborateurs et à tous ceux qui, quotidiennement, avec fidélité, esprit de sacrifice et dans le silence, m’aident à accomplir mon ministère. »
« Une hypocrisie de fond »
Pour sa part, L’Osservatore Romano est sorti du silence qu’il observait jusque-là, en donnant la parole à Mgr Angelo Becciu, substitut de la Secrétairerie d’État. Le « numéro trois » de l’Église souligne la « gravité inouïe » de l’acte « inédit, brutal et immoral » que constitue le vol de la correspondance. Mgr Becciu, s’il admet le devoir d’informer, appelle les médias à « un sursaut éthique ».À ses yeux, les documents publiés « ne révèlent pas de luttes ou de vengeances, mais cette liberté de pensée que précisément on reproche à l’Église de ne pas autoriser ». Le substitut relève « une hypocrisie de fond » car « d’une part on accuse le caractère absolutiste et monarchique du gouvernement central de l’Église, et de l’autre on se scandalise parce que certains, en écrivant au pape, expriment des idées ou même des doléances sur l’organisation de ce même gouvernement ».
Avvenire a pris position pour Ettore Gotti Tedeschi
Mgr Becciu affirme : « Nous ne sommes pas des momies. Si quelqu’un a le sentiment d’être incompris, il a parfaitement le droit de s’adresser au pape. Où est le scandale ? »Alors que l’enquête se poursuit, Marco Tarquinio, le directeur du quotidien Avvenire, détenu par l’épiscopat italien, a pris position pour Ettore Gotti Tedeschi. « Ces mots n’engagent que leur auteur » a précisé, peu après, le P. Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège. L’éviction d’Ettore Gotti Tedeschi est, a-t-il affirmé, une « décision autonome des laïcs de son conseil de surintendance », et « n’a pas été une action guidée par la Secrétairerie d’État ».
Frédéric Mounier, à Rome,
dans La Croix du 31 mai 2012
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
La "barque de l'Eglise" est secouée. Ce n'est pas nouveau. Il suffit d'évoquer le nom de Pie XII pour entendre des affirmations de faits qui n'ont jamais existé. A les entendre parfois, il serait l'un des protagonistes du massacre d'innombrables juifs. Trop facile de maquiller ainsi l'histoire. Les vrais "chercheurs", eux, trouvent constamment de nouvelles actions de sauvetage à mettre à son actif.
Pour ma part, je suis toujours émerveillé de rappeler ce qui m'est arrivé en pleine occupation allemande en France en 1942. J'étais jeune séminariste salésien dans une petite oeuvre de Don Bosco à Villemur sur Tarn, à une trentaine de kilomètres de Toulouse. Un soir, le Père Auguste Arribat,
Directeur de l'Oeuvre, (et dont la cause a été introduite), m'appelle: "Nous allons recevoir avant la nuit, trois jeunes adolescents. Ils sont juifs. Il faudrait leur apprendre à faire le signe de la croix et la génuflexion, et si possible leur enseigner le "Notre Père", car, demain, il faudrait qu'ils soient à la messe avec les autres enfants. Il ne faut pas que nos enfants s'aperçoivent qu'ils ne savent pas ce minimum de gestes et de prières. Nous ne pouvons pas les exposer à des risques."
La conversation se poursuit un instant. Je demande au Père: "Qui a envoyé ces jeunes ?" Il sourit et me dit: "C'est Pie XII. Il a téléphoné à notre évêque. (NDLR - Le Cardinal Saliège) De l'archevêché, ils ont appelé toutes les institutions comme la notre."
Ce soir-là, j'apprenais le signe de la croix à ces trois jeunes juifs. L'un a été plus tard pris et tué par les allemands. Les deux autres ont été sauvés.
Jean Baptiste Beraud, sdb