ALGÉRIE
IL Y A 50 ANS AUJOURD'HUI
C'était le 18 mars 1962. Je me souviens. Les yeux du monde étaient tournés vers Evian, jolie petite ville savoyarde au sud du lac Léman, non loin de Genève.
Nombre de rencontres secrètes avaient préparé le terrain. Des hommes de l'Algérie et de la France se rencontraient. Des deux côtés, un long chemin avait été réalisé. Des amitiés ouvertes ou clandestines s'étaient nouées pendant ces dures années de guerre. Tous percevaient confusément qu'une entente pouvait ramener la paix. Elle serait "crucifiante" pour tel ou tel groupe. Un de mes frères salésiens protégea des centaines de "harkis"qui avaient été pratiquement oubliés dans ces "moments où personne ne sait plus lire l'histoire". Nos paroisses étaient mobilisées pour accueillir le retour dramatique des "Pieds Noirs". Le gouvernement du pays multipliait à leur égard de saines initiatives. Tout cet accueil ne pouvait diminuer les peines et les souffrances.
Les jeunes du contingent allaient rentrer, souvent terriblement marqués par ce qui leur avait été imposé. Des centaines d'autres avaient énergiquement "refusé de torturer". Leurs cahiers de témoignage avaient considérablement aidé les épiscopats des deux pays à apporter aussi leurs propositions aux "hommes politiques".
Un ambassadeur algérien dans un pays d'Afrique noire, pouvait dire récemment à un prêtre missionnaire français: "Nous savions...Nous vous remercions de ce qui a été accompli à cette époque..."
Pierre JARRET
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