J
J’ai eu l’occasion d'être invitée à une
rencontre
culturelle au conseil régional de Midi Pyrénées
sur le thème « Ritals, histoire d’une
immigration », à laquelle participait, entre
autres, Guisi Nicolini.
(La personne qui rédige ce texte s'appelle
Germaine. Je l'ai connue dans les années
1950, à Toulouse
Elle était alors militante dans une fabrique de vêtements dans la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Très active maintenant avec son mari dans l'Action Catholique Ouvrière des Adultes, elle m'envoie un de ces derniers témoignages.JB Beraud)
C’est Madame le maire de Lampédousa.
Vous
connaissez cette ville d’Italie ?
Bien sûr… Ville de
5500 habitants
ou arrivent, par bateaux, des
centaines de migrants, fuyant la misère et la
guerre.
Voici ce que j’ai retenu de son intervention
et que je voudrais vous faire partager :
« Notre
ile, coincée entre deux continents est une étape migratoire. S’il n’y avait pas
le « radeau » Lampédousa, il y aurait beaucoup plus de morts. C’est
la situation géographique qui lui assigne ce rôle. Comment vivre avec tout
cela ? Ce que racontent les médias, c’est la perpétuelle émergence des
chiffres, 300 + 200 + 100… Rarement ils parlent des drames humains ! Ces
migrants sont des êtres humains, qui viennent de Lybie, Somalie, Syrie,
Palestine etc.. Des gens qui ont droit à l’asile et à une protection humanitaire.
Je rappelle que ce n’est qu’une petite partie
des migrants qui viennent en Europe, soit 10 à 15 %, mais 80 à 90 %, vont
ailleurs et en particulier dans les pays limitrophes au leur. C’est moins
visible médiatiquement, contrairement à un débarquement !
Je considère
que c’est un devoir de secourir toutes ces personnes, femmes, hommes et enfants
en difficultés, quelle que soit leur nationalité. L’Europe civile et
démocratique, renonce à régler ce problème, alors c’est la mer qui s’en occupe.
Les différents conflits dans de nombreux pays sont responsables de cette
immigration
Cette ile doit être un lieu de salut, un radeau
d’espoir et une épine chez les politiques.
Je m’appuie
sur l’apport des journées comme aujourd’hui, avec des intellectuels, des
politiques, des cinéastes, etc.…afin
qu’ensemble, on ne parle pas que de chiffre, mais des drames humains.»
Marc Lazare, historien de l’Italie ajoute:
Le
phénomène d’immigration est très récent 1970-75, contrairement à la France qui a
plus de 100 ans d’immigration. En Italie c’est l’émigration fin 1880 et 1900,
vers les Etats Unis, l’Amérique latine, l’Europe…
Donc un choc
migratoire pour les italiens qui se disent abandonnés par l’Europe, incapable
de répartir les migrants dans tous les pays.
Heureusement
de nombreuses associations aident ces migrants,
mais ne peuvent pas tout. Les politiques doivent agir, en tenant compte
que certains partis, dont la ligue du Nord, sont opposés à l’immigration.
Cette Italie majoritairement
catholique doit faire face à des migrants de différentes religions, venant
des pays de l’Est,(Roumanie, Ukraine…) des pays arabes, d’Afrique ,de Chine…
pas facile, même s’ils ont un pape capable de prendre des positions positives
au sujet des migrants.
En Italie
c’est le droit du sang qui prévaut, mais il y a actuellement un débat sur le
droit du sol.
Avec cet afflux de migrants, l’Italie est dans
l’obligation d’inventer l’intégration. »
J’ai été frappé par l’humanité de cette femme,
qui doit faire face à une situation inédite, avec courage et responsabilité. Chapeau et Merci Madame le Maire de
Lampédousa
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