lundi 18 février 2013

POLITIQUE

CAMEROUN

DANS LES COULOIRS DE LA MORT
 
 

Dans la prison de Douala,
les condamnés redoutent la fusillade au petit matin

Rejetés par leurs familles, évités par les avocats, discriminés par les Ongs, les condamnés à mort de la prison de Douala vivent dans la peur d’être un jour extraits de leurs cellules pour être fusillés. En attendant le moment fatidique, tous s’en remettent à Dieu.

Ce dimanche, jour de visite à la prison de New-Bell à Douala, la cellule " spéciale 01 " connaît de nombreux va et vient de détenus qui entrent, sortent, jouent au ludo, aux échecs ou regardent la télévision. Ces prisonniers, venus d’autres quartiers de la prison, apprécient le calme de cet îlot, suffisamment aéré et équipé d’un téléviseur, mais certainement pas la situation pénale de ses occupants. Ils sont treize condamnés qui attendent le moment fatidique d’être fusillés sur la place publique. Le regard hagard et perdu de la plupart d’entre eux exprime leur angoisse. "Je suis un innocent qu’on a condamné à mort pour rien et peut-être qu’un jour, on viendra me sortir d’ici pour aller me tuer", plaide, dans un français difficile, Kaowala Mbarandi Jacques, âgé d’environ trente ans et incarcéré depuis octobre 2008.

 
Etienne TASSE

JADE (Journalistes en Afrique pour le Développement) Cameroun

 
LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

Les équipes de JADE Cameroun réalisent un travail d'enquête considérable sur les geôles du système en place. Ces journalistes mènent un combat sérieux en faveur des Droits de l'homme dans un pays où malgré toutes les façades politiques, le quotidien et l'habituel affichent un mépris remarqué à la dignité de la personne humaine. Une jeune femme, militante de Sant'Egidio, nous a raconté comment elle a tenu à faire un long voyage jusque dans le nord du pays, afin de visiter une prison de la région de Garoua. Terminant ses études de Droit, elle y découvrait tout simplement un homme enbastillé là depuis plusieurs années. Pourquoi était-il là ? Il ne le savait pas. Quelques heures après la visite de la représentante de Sant'Egidio, l'homme était finalement libéré. Personne ne savait pourquoi il avait été arrêté. Aucune trace dans les archives. Type de gouvernement qui mérite que l'on puisse s'interroger !
                                    Pierre Jarret

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