LE PAPE AUX EVEQUES DE
SENEGAL,MAURITANIE,
CAP VERT,
GUINEE-BISSAU
...Le contact avec les autres religions est une réalité particulièrement présente en certains de vos diocèses, puisque l’islam y est très fortement majoritaire, dans des conditions de relations réciproques entre communautés bien différentes d’un lieu à un autre. Je crois qu’il est important que les clercs reçoivent au séminaire une formation davantage structurée, de manière à développer sur le terrain un dialogue constructif avec les musulmans, dialogue de plus en plus nécessaire pour vivre avec eux une cohabitation pacifique. Car « si nous tous croyants en Dieu, désirons servir la réconciliation, la justice et la paix, nous devons œuvrer ensemble pour bannir toutes les formes de discrimination, d’intolérance et de fondamentalisme confessionnel » (Africae munus, n.14). Par ailleurs, l’Église doit sans cesse témoigner de l’amour de Dieu, créateur de tous les hommes, en ne faisant pas de distinction religieuse dans son action sociale (Cf. Ibid).
De manière plus générale, il me semble important que vous n’hésitiez pas à tenir toute la place qui est la vôtre dans la société civile. Je sais que vous œuvrez avec persévérance, notamment au Sénégal et en Guinée-Bissau, pour la paix et la réconciliation, ce dont je suis très heureux; ma prière vous accompagne dans ces efforts. Je vous recommande d’avoir le souci d’entretenir de bonnes relations avec les Autorités politiques, afin de favoriser la reconnaissance officielle des structures ecclésiales qui facilite beaucoup le travail d’évangélisation. Certains d’entre vous, comme par exemple les évêques du Cap-Vert, bénéficient déjà de l’existence d’un Accord-cadre entre l’État et le Saint Siège.
Même là où l’Église est très minoritaire – et même totalement en marge de la vie civile – elle est cependant appréciée et reconnue pour son apport significatif dans les domaines de la promotion humaine, de la santé et de l’éducation. Je vous suis reconnaissant pour les œuvres qui s’accomplissent dans vos diocèses – le plus souvent par l’engagement persévérant des congrégations religieuses et des nombreux laïcs associés, qu’ils en soient vivement remerciés – et qui constituent déjà une authentique évangélisation en actes. N’hésitez pas à tenir sur ces questions une réflexion plus systématique, et à mener de véritables projets de solidarité et d’éducation de la jeunesse.
Chers Frères évêques, certaines de vos Églises sont petites, fragiles, mais elles sont courageuses et généreuses dans l’annonce de la foi, et vous avez témoigné de leur réel dynamisme. Je rend grâce à Dieu pour les merveilles qu’il accomplit parmi vous, et je vous remercie, ainsi que tous ceux qui participent à cette œuvre commune d’Évangélisation. Certes les défis ne manquent pas, mais je vous encourage à aller résolument de l’avant, sûr que l’Esprit de Jésus vous conduit: « c’est lui qui vient au secours de notre faiblesse, […] et il peut guérir tout ce qui nous affaiblit dans notre engagement missionnaire […] il sait bien ce dont nous avons besoin à chaque époque et à chaque instant » (Evangelii gaudium, n.280).
Vous redisant mon affection et mes plus chaleureux encouragements, je vous confie, ainsi que tous les prêtres, religieux, religieuses et fidèles laïcs de vos diocèses, à la protection de la Vierge Marie, et je vous donne de grand cœur la Bénédiction apostolique.
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