Conditions d’hygiène désastreuses
La mort rôde
dans les prisons camerounaises
Exposés aux maladies de toutes sortes, du fait des mauvaises conditions de détention, de nombreux détenus pauvres des prisons camerounaises meurent faute de soins. Des ONG contribuent à limiter les dégâts, parfois avec succès.
Emmanuel Ngong a failli passer de vie à trépas dans sa cellule de la prison de Mbanga, à soixante kilomètres de Douala. Il n’a été transporté dans un centre de santé que quelques heures avant sa mort. "Il était malade depuis longtemps et abandonné par sa famille. On s’est débrouillé avec nos modestes moyens pour l’aider. Hélas…", se désole Jean jacques Kwedi, chef du bureau de la discipline à la prison de Mbanga.
Ici, les malades reçoivent les premiers soins dans une cellule sans lit où ils dorment sur le sol nu. Ils ne sont transportés à l’hôpital qu’à l’initiative de leurs parents ou à l’article de la mort, faute de moyens. Sans infirmerie, le pénitencier n’emploie qu’un infirmier.
La promiscuité qui y règne (300 personnes pour 150 places) favorise le développement de diverses maladies. Environ 80 personnes s’entassent dans de minuscules cellules que ventilent deux trous d’aération. La fosse de l’unique WC à leur disposition déborde dans la minuscule cour de la prison et charrie des odeurs nauséabondes. "Nous nous servons régulièrement de ce bâton pour pousser les excréments en dehors de la prison. Tant pis pour les riverains", nous indique un prisonnier. "Ce sont ces pires conditions qui rendent les gens malades ici", ajoute-t-il.
"Il faut être chanceux pour rentrer en prison et en ressortir en bonne santé même quand vou s avez le soutien de vos parents", constate Jean-Jacques Kwedi.
Théodore Tchopa et Charles Nforgang ( JADE)
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