Manque d’aide à la Presse camerounaise
Sous d’autres cieux, ayant compris l’importance de la presse, les dirigeants déploient des efforts soutenus pour accompagner le développement des médias. On leur accorde d’importantes facilités administratives, financières et logistiques. Ce n’est pas pour rien que les pays comme la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis réussissent à dominer l’espace public international. A tel point que leurs idéologies ont tendance à s’imposer partout sur la planète comme des modèles à suivre. Ce qu’il y a de pathétique dans tout cela, c’est que les chefs d’Etat des pays du sud y contribuent en finançant à grands sous, ces journaux déjà nantis. La semaine dernière, nous avons pu avoir accès à des chiffres de certains départements ministériels à propos de leurs budgets de communication. La presse étrangère s’en sort avec des montants faramineux.
Et, comme si cela ne suffisait pas, l’on vient d’apprendre que la Présidence de la République du Cameroun a décidé de faire venir dans notre pays, une dizaine de journalistes français.
A l’occasion de la fête nationale de l’Unité, (ndlr. 20 Mai) ils vont effectuer des publi-reportages sur le Cameroun. Des billets d’avion jusqu’aux repas, tous les frais seront supportés par l’argent de nos impôts. Pendant ce temps, les médias locaux – ou tout au moins ceux qui font preuve de sérieux et de professionnalisme – devront ce contenter de quelques miettes du gâteau. Entre temps, l’on demandera à la presse camerounaise de faire preuve de «patriotisme ».
( Du Journal Emergence, dans son Edito du N°48, du16 au 22 mai 2011)
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