mercredi 25 mai 2011

Qui s'enrichit avec le bois de l'Afrique ?

Commerce du bois: Plus de 650 millions vont dans les poches des fonctionnaires par an au Cameroun

Par Hervé Endong - 25/05/2011

Les pots-de-vin représentent 9% des coûts d’exploitation selon un rapport du Centre de recherche forestière internationale


Le « gombo » représente 9% des coûts d’exploitation

L’information vient du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR). L’organisme technique international vient de commettre un rapport incendiaire. Un véritable pamphlet. Ce rapport est le fruit d’enquêtes menées sur le terrain par deux chercheurs travaillant au bureau du CIFOR de Yaoundé. Il s’agit de Paolo Cerutti et Guillaume Lescuyer. Il souligne que les personnes impliquées dans ce commerce illégal de sciages doivent régulièrement verser des pots de- vin aux représentants des administrations pour poursuivre leur activité. Ce « gombo », apprend-on, représente 9 % des coûts d’exploitation. C’est Bertoua, le chef lieu de la région de l’Est, qui est le fief de ces trafics qui font perdre énormément d’argent à l’Etat. « Une partie du bois qui passe par le marché de Kano, à Bertoua, est vendue à des acheteurs de Yaoundé, la capitale du pays, mais la majeure partie est destinée au Tchad, à plus de 1250 kilomètres au nord. Un voyage onéreux. Entre Bertoua et la frontière, on compte une vingtaine de barrages routiers tenus par des fonctionnaires du Ministère de la Forêt et de la Faune (MINFOF), de la gendarmerie et de la police, et la seule manière de passer est de leur verser de l’argent », indique Amadou, un négociant local cité par les deux chercheurs. « Ces fonctionnaires savent que le bois a le plus souvent été récolté de manière illégale. Ainsi, si les négociants refusent de payer, ils ne passent pas », poursuit-il. 
 ( Journal du Cameroun Com N° 490 du  25 mai 2011)
NDLR "Monde à construire" - Le Cameroun remporte tristement chaque année des records de "corruption". Le transport du bois en est un des signes. Il y a d'autres transports dont on parle moins souvent dans la presse. Lorsque des associations éducatives tentent de rassembler des jeunes de pays différents parce qu'ils font partie d'une même région, est-il vraiment nécessaire que les responsables, après avoir fait déjà toutes les démarches de visas pour le passage des frontières, soient obligés d'aller "récupérer" leurs "invités" dans un commissariat ? C'est pourtant ce qui est arrivé pour des jeunes venus du Tchad au Cameroun. Etait -il nécessaire de leur avoir demandé de l'argent à plusieurs reprises le long de leur parcours déjà très fatigant ? La police a elle aussi le droit d'être honnête et respectueuse des personnes.

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