Bujumbura (Agence Fides) – La mort de deux
personnalités de haut niveau aggrave la crise
politique au Burundi, risquant d’impliquer le
voisin rwandais. L’ancien Ministre rwandais
Jacques Bihozagara, arrêté par les services de
sécurité burundais en décembre 2015, est en
effet mort hier, 30 mars, à la prison centrale de
Mpimba, dans la capitale Bujumbura,
officiellement suite à un malaise improviste.
Jacques Bihozagara, qui après s’être retiré de
la vie publique, était devenu entrepreneur,
investissant dans des activités au Burundi,
avait été arrêté sous l’accusation d’espionnage
au profit du Rwanda. Le gouvernement de Kigali a demandé des
explications concernant la mort de son ancien
Ministre aux autorités burundaises qui, à leur
tour, accusent le Rwanda d’armer l’opposition
au Président Pierre Nkurunziza. Un autre épisode mystérieux concerne le
meurtre du Col. Darius Ikurakure, proche
collaborateur du Président Pierre Nkurunziza.
L’officier supérieur a été assailli par des
hommes armés à l’intérieur du Ministère de la
Défense, le meurtre ayant ensuite été
revendiqué par les FOREBU (Forces
Républicaines du Burundi), un groupe
d’opposants au Président Pierre Nkurunziza
qui revendique des partisans à l’intérieur des
forces armées. Le Col. Ikurakure était considéré comme le
responsable de la vague d’arrestations et
d’exécutions sommaires d’opposants au
troisième mandat du Président Nkurunziza,
obtenu de manière anticonstitutionnelle et en
violation des accords de paix d’Arusha.
De l’annonce du Président sortant de son
intention de se présenter à nouveau aux
élections jusqu’à ce jour, s’est écoulée une
année au cours de laquelle 474 personnes ont
été tuées et 36 autres ont disparu
mystérieusement alors que plus de 5.000
personnes ont été arrêtées dont 125
prisonniers politiques.
(L.M.) (Agence Fides 31/03/2016)
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