jeudi 9 mai 2013

POLITIQUE

CENTRAFRIQUE

L'ARCHEVEQUE DE BANGUI PARLE

(Voir aussi notre dernière parution)
 
 
Ces populations qui ont fui tous ces quartiers, ont-elles de quoi se loger et se nourrir ?


Justement, de mémoire de Centrafricain, je n’ai jamais vécu cela de ma vie. Il s’agit de gens qui ont fui pour se réfugier à l’hôpital. A l’hôpital communautaire, l’hôpital de l’amitié dont je viens de sortir, cet hôpital accueille 1400 personnes. Scènes de désolation des petits enfants à même le sol qui n’ont rien à manger. Une maman m’a dit hier « Je n’ai mangé qu’une seule mangue de toute la journée ». Voilà pourquoi avec les éléments de la Caritas et tous les bénévoles, j’ai convoqué une réunion avec les chrétiens.


Pour nous, croire en Dieu ce n’est pas seulement une théorie, c’est une vie. On doit maintenant rencontrer le Christ à travers nos frères qui sont déplacés et qui sont dans les hôpitaux et qui errent et qui se demandent si des gens peuvent encore s’occuper d’eux. Aujourd’hui les chrétiens sont dans les hôpitaux en train de préparer des repas pour les offrir à leurs frères et sœurs sans distinction de religion, de race, ou de région, car tout homme est créé à l’image de Dieu, et le message du Christ est un message universel.

 
J’ai entendu dire que la cathédrale de Bangui et des fidèles ont été pillés dimanche dernier. Peut-on parler de tension ?


Cette tension religieuse, s’il y a de personnes mal intentionnées qui veulent la faire advenir, nous sommes les sentinelles d’aujourd’hui et de demain et nous essayons de barrer la route à ces gens-là. Cette crise militaro-politique n’est pas religieuse. La République centrafricaine est un pays laïc. Il y a la liberté religieuse et chacun a le droit de professer sa foi qu’on soit musulman, chrétien catholique ou protestant. On peut confesser sa foi. Maintenant de vouloir imposer ou introduire l’enjeu religieux dans la sphère politique nous disons non. Et nous le disons haut et fort : ceux qui tendent ce genre de piège ou qui veulent jeter ce genre de peau de banane, nous devons être vigilants pour les écarter, les isoler.


Voilà pourquoi nous lançons un message solennel à tous les responsables pour qu’ils puissent encore prendre leurs responsabilités et dire ouvertement : la République centrafricaine, pays laïc, hors de question de poser des actes injustes à l’égard des chrétiens ; hors de question de prendre des véhicules des pères et des sœurs ; hors de question de maltraiter des pères et des sœurs ; hors de question de commettre encore des injustice à leur égard. Quand on est responsable on est responsable de tout le monde. Un président, il est président de toutes les religions sans exception.
 

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