mercredi 8 mai 2013

POLITIQUE

CENTRAFRIQUE

BANGUI VEUT VIVRE
 
 
Le témoignage de l'archevêque de Bangui face au chaos

(Vendredi 19 avril 2013)

La France a donné sa disponibilité pour aider au « retour de la stabilité » en Centrafrique. A la tribune de l’Assemblée nationale, le chef de la diplomatie Française a conditionné cette aide : « il faut mettre en place des autorités légitimement reconnues, ce qui n'est pas le cas du président actuel », a souligné, Laurent Fabius.

Mardi soir, le nouveau pouvoir installé à Bangui a en effet demandé le soutien de Paris. Dans un message radio-télévisé, le Premier ministre issu de l’opposition au président déchu, François Bozizé, a demandé « l'appui » de Paris et de la Fomac, la Force multinationale d'Afrique centrale, « en tant que forces impartiales, pour la conduite des opérations de sécurisation de la ville de Bangui et toutes les régions de notre pays ».

Le pouvoir issu de la coalition rebelle du Séléka n’est pas parvenu à endiguer pillage et violence. Le weekend dernier, des opérations de ratissage d’armes dans un quartier de Bangui ont tourné au cauchemar. Plus de 20 personnes ont été tuées.

 De nombreux habitants de la capitale, notamment, vivent dans la peur des pillages et de l'insécurité, mais sont aussi excédés par le comportement d'anciens rebelles.

Témoignage de l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga. Il est interrogé par Marie Duhamel (RealAudioMP3)


Dans le quartier Boy Rabe, j’ai vu un grand camion qui emportait des frigos, qui portait des congélateurs pour les emporter, ce qui veut dire que les pillages continuent encore. Alors, je ne peux concevoir qu’en plein jour, les gens aillent piller et que personne au niveau des autorités ne puissent agir.


Tout le quartier hier (mardi) s’était vidé parce qu’il y avait une peur bleue comme quoi on allait brûler le quartier. Moi-même j’ai accompagné des enfants à pied pour leur faire traverser la route. Car tous ces enfants avaient peur y compris les parents. Psychose, scènes d’angoisse. Et je me pose la question comme peut-on accepter de traumatiser les plus petits enfants qui sont l'aujourd’hui et le demain d’un pays ? Rien qu’à voir les armes, les coups de feu et les véhicules qui roulent à vive allure, tous ces enfants ont peur. Il n’y a pas de climat de confiance mais avec qui on va travailler ? ce sont des questions que les nouveaux responsables doivent se poser eux-mêmes. Il est temps de créer ce climat de confiance. Il est temps de sécuriser les personnes et nous attendons cela des responsables politiques. Or actuellement nous avons l’impression que les éléments du Séléka qui ont tout le pouvoir, peuvent faire ce qu’ils veulent. Le moment est venu pour que ceux qui les ont amenés puisent les discipliner, les caserner, les cantonner et les désarmer afin que la population puisse vaquer à ses occupations.


Est-ce un fait avéré que ce sont les rebelles du Séléka qui ont commis pillages et violences ?

Ce que je sais c’est que je vois en plein jour : des véhicules avec marqués dessus Séléka et qui s’arrêtent pour piller. Si ceux-ci sont de faux Séléka eh bien maintenant aux responsables quand on les appelle de venir les désarmer. Or pendant deux heures, trois heures, ces gens sont là en train de commettre des forfaits. On appelle ; personne ne bouge. Ou il y a des complicités ou il y a un laisser faire ou ces gens sont débordés.


Ces populations qui ont fui tous ces quartiers, ont-elles de quoi se loger et se nourrir ?
                                                                                  A SUIVRE

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