mercredi 6 juillet 2016

FAMILLE SALESIENNE

ANTOINE TANGUY 1965  (SUITE)

"Dans notre vie, nous savons ce que s’est d’aimer : je n’ai jamais réalisé comme à la mort de Gaby à quel point les jeunes font partie de notre vie. J’ai pris part à la douleur de son départ au même titre que ses parents. Don Bosco nous a dit : « Aimez vos jeunes. » A cette mort, c’était la minute de vérité.

Le premier Salésien que j’ai rencontré m’avait dit :  « Tu verras, tout ne sera pas rose… Il y aura des soirs où tu n’en pourras plus de fatigue, où tu auras envie de tout laisser… » C’est vrai. Enseigner depuis quinze ans les mêmes choses , sans pouvoir facilement se renouveler : concilier péniblement le lourd travail de professeur avec toutes les autres tâches ; rencontrer bien des obstacles aux rapports fraternels, cela pèse. Mais je pense que pendant vingt-deux années, j’ai eu la chance de vivre dans une grande famille de travailleurs et d’être de plus en plus arraché à moi-même, comme doit l’être un père de famille nombreuse… C’est terriblement exigeant, mais c’est tellement épanouissant…

Il y a bien des secteurs pour un prêtre : missions, monastère, milieu ouvrier ou rural… Je suis heureux, profondément, d’être là, au contact des jeunes de 6 heures du matin à 11 heures du soir : prêtre en classe (c’est valable), prêtre en cour (c’est possible), prêtre à la chapelle (c’est normal), prêtre dans les entretiens personnels, me disant qu’à chaque rencontre c’est Emmaüs : à travers moi, disponible ou refusé, le Seigneur passera ou sera invisible."

Antoine TANGUY, rédigé dans un catalogue de salésiens français en 1965

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